🔥 Les essentiels de cette actualité
- Seuls 16 % des Américains soutiennent une intervention militaire contre l’Iran, selon un sondage récent, révélant une préférence marquée pour la diplomatie.
- Même parmi les électeurs de Trump, 63 % privilégient les négociations diplomatiques, indiquant une réticence générale à une nouvelle guerre au Moyen-Orient.
- Le Congrès s’oppose à une action militaire sans son approbation, avec des résolutions bipartisan pour limiter les pouvoirs de guerre du président.
- Les perceptions de l’Iran et d’Israël varient, avec 61 % des Américains voyant l’Iran comme une menace sérieuse et Israël comme un allié.
Selon un nouveau sondage, Trump envisagerait d’envoyer l’armée américaine soutenir Israël contre l’Iran – mais les Américains s’y opposent massivement, même ses propres électeurs.
Un sondage Economist/YouGov, conduit du 13 au 16 juin, indique un faible soutien des Américains à une intervention militaire dans le conflit entre Israël et l’Iran.
Seuls 16 % des personnes interrogées souhaitent une implication de l’armée américaine, tandis que 56 % privilégient des négociations diplomatiques avec l’Iran.
Parmi les électeurs ayant voté pour Donald Trump en 2024, 19 % soutiennent une intervention militaire, et 63 % appuient des discussions diplomatiques.
Chez les républicains autoproclamés, 23 % sont favorables à une entrée en guerre. Ces résultats reflètent une préférence marquée pour la diplomatie plutôt qu’un engagement militaire.
Une large majorité d’Américains, toutes tendances confondues, exprime une préférence marquée pour la diplomatie plutôt que pour l’escalade militaire face à l’Iran. Même parmi les soutiens de Donald Trump, réputés pour leur attachement à une posture de force, l’option du dialogue l’emporte nettement.
Perceptions de l’Iran et d’Israël par les Américains
Le sondage révèle des perceptions contrastées concernant l’Iran et Israël. Concernant l’Iran, 61 % des Américains estiment que son programme nucléaire représente une menace sérieuse, bien que les services de renseignement américains, depuis 2007 et jusqu’à récemment, affirment que l’Iran ne développe pas d’arme nucléaire.
Par ailleurs, 50 % des Américains, et 68 % des électeurs de Trump, qualifient l’Iran d’« ennemi », tandis que 25 % le considèrent comme « hostile ». Malgré des évaluations répétées des services de renseignement excluant un programme nucléaire militaire en Iran, une majorité d’Américains continue de percevoir ce pays comme une menace sérieuse.
En ce qui concerne Israël, 61 % des Américains le décrivent comme un allié ou un pays amical, 10 % comme hostile, 6 % comme un ennemi, et 23 % n’ont pas d’opinion tranchée.
Certains groupes démographiques affichent une vision plus critique d’Israël : 21 % des Hispaniques, 21 % des 18-29 ans, 20 % des 30-44 ans, 18 % des personnes gagnant moins de 50 000 dollars par an, et 22 % des progressistes le perçoivent comme hostile ou ennemi.
Le Congrès face à la guerre potentielle
Des élus des deux partis s’opposent à une intervention militaire contre l’Iran sans l’approbation du Congrès.
Le 16 juin 2025, les représentants Thomas Massie (républicain) et Ro Khanna (démocrate) ont déposé la « Résolution sur les pouvoirs de guerre de l’Iran », qui interdit toute action militaire non autorisée contre l’Iran.
Simultanément, le sénateur démocrate Tim Kaine a présenté une résolution au Sénat exigeant un débat et un vote avant tout recours à la force.
Thomas Massie a déclaré :
« La Constitution n’autorise pas le pouvoir exécutif à déclarer unilatéralement la guerre contre une nation souveraine n’ayant pas attaqué les États-Unis. Le Congrès détient ce pouvoir exclusif. Le conflit entre Israël et l’Iran n’engage pas les États-Unis, et toute décision doit passer par le Congrès. »
Une coalition transpartisane soutient ces résolutions, et la Campagne pour la Liberté, liée à Ron Paul, a lancé une page web permettant aux citoyens de contacter leurs élus pour appuyer ces mesures.
Lors d’un événement en avril 2025 à l’Université Bucknell, le sénateur Rand Paul a rappelé les propos de James Madison dans les Federalist Papers :
« Le pouvoir exécutif est le plus enclin à la guerre, c’est pourquoi ce pouvoir a été confié au législatif. »
Un parallèle historique controversé
Le président Donald Trump a partagé un message de Mike Huckabee, ambassadeur des États-Unis en Israël, comparant la situation actuelle à la décision du président Harry Truman en 1945 d’ordonner les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.
Dans ce message, Huckabee suggère que Trump devrait prendre seul les décisions majeures, soulignant que ces choix reposent sur ses épaules.
L’évocation de Truman et des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki ravive des interrogations sur l’usage unilatéral de la force et les dérives possibles du pouvoir exécutif. Le parallèle soulève des inquiétudes quant à la tentation d’ignorer les garde-fous institutionnels dans des décisions de guerre.
Le message de Huckabee, envoyé le 16 juin 2025, reflète une volonté de renforcer l’autorité exécutive dans les décisions de politique étrangère.
Toutefois, il contraste avec les efforts des élus au Congrès pour réaffirmer leur rôle constitutionnel.
Ambassadeur en Israël Mike Huckabee au président Trump par texto : « Monsieur le Président, Dieu vous a épargné à Butler, PA pour être le président le plus important en un siècle – peut-être jamais. Les décisions sur tes épaules je ne voudrais pas être prises par quelqu’un
Conséquences sur la politique étrangère américaine
Le sondage Economist/YouGov et les initiatives au Congrès soulignent une dynamique clé dans la politique étrangère américaine : une réticence croissante à s’engager dans de nouveaux conflits militaires au Moyen-Orient.
Les résultats montrent que l’opinion publique, y compris parmi les électeurs républicains, privilégie la diplomatie pour résoudre les tensions avec l’Iran.
Les perceptions divergentes d’Israël et de l’Iran, combinées aux efforts des élus pour limiter le pouvoir exécutif, mettent en lumière un débat plus large sur le rôle des États-Unis dans les conflits internationaux. La « Résolution sur les pouvoirs de guerre de l’Iran » et la proposition de Tim Kaine au Sénat visent à garantir que toute décision militaire respecte le cadre constitutionnel, qui exige l’approbation du Congrès.
Le message de Mike Huckabee, en revanche, illustre une approche différente, mettant l’accent sur une prise de décision centralisée au niveau de l’exécutif.
Les données du sondage, combinées aux initiatives législatives, suggèrent que les Américains souhaitent un processus décisionnel transparent et collectif, en particulier pour des questions aussi graves que la guerre.
En outre, les perceptions contrastées d’Israël et de l’Iran révèlent une complexité dans l’opinion publique. Alors que la majorité voit Israël comme un allié, les critiques émanant de certains groupes démographiques, comme les jeunes ou les Hispaniques, indiquent une évolution possible des attitudes à long terme.
De même, la méfiance envers l’Iran, malgré les rapports des services de renseignement, montre l’impact durable des récits médiatiques et politiques sur la perception publique.
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