Mélenchon parle anglais à Trump : un moment gênant

L’ancien candidat à la présidentielle et chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, s’est offert un nouveau moment de gloire internationale à Montréal mercredi. L’occasion pour lui de nous gratifier de son anglais façon “Grosses Têtes”, en lançant à Trump :

“Mr President, I have a message for you.”

Une sortie rare pour celui qui d’ordinaire sanctuarise la langue de Molière.

Devant un parterre de militants de Québec solidaire, notre tribun hexagonal s’est enflammé : “Les Français et les Européens soutiendraient le Canada et le Québec s’ils étaient envahis par l’Amérique ».

Rien que ça. Certes, Trump rêve à voix haute de mettre la main sur le Canada — mais façon homme d’affaires, pas général en campagne. Pas de chars à Ottawa, plutôt des deals à la Trump Tower.

Mélenchon, lui, préfère y voir l’ombre d’un impérialisme armé. Et pendant qu’il agite le spectre d’une invasion yankee sortie des années 50, on imagine les militants québécois osciller entre gêne polie et ricanement nerveux. 

Les promesses de soutien de Mélenchon

« Vous avez dit que le Canada devrait devenir un État américain. Tous les dirigeants canadiens vous ont dit qu’ils s’y opposaient. Ils ont dit « non ». Et « non » c’est « non », en anglais comme en français ! », a beuglé Mélenchon avec son accent caricatural.

 « En tant que Français nous soutenons le Canada et le Québec. Et je peux vous le dire : la plupart des Européens pensent la même chose. En ce moment nous soutenons l’Ukraine, qui a été envahie par la Russie. Nous soutiendrons également le Canada et le Québec s’ils étaient envahis », a-t-il poursuivi, se prenant visiblement pour un super-héros de la diplomatie internationale.

Quand Mélenchon se rêve diplomate

Notre triple perdant à la présidentielle s’improvise maintenant défenseur du Canada, comme s’il avait déjà réglé tous les problèmes des Français ! Le voilà qui promet de soutenir le Québec contre une invasion imaginaire, alors qu’il n’a même pas été fichu de gagner une seule élection présidentielle malgré trois tentatives.

On notera avec délice sa prononciation laborieuse de l’anglais, comme quoi parler de « révolution » dans sa langue maternelle est plus simple que de s’exprimer correctement dans la langue de Shakespeare. Entre ses « ze » et ses « zis », difficile de ne pas rire quand notre Jean-Luc national se donne des airs de ministre des Affaires étrangères autoproclamé.

« Aucun dirigeant européen ne vous a dit la vérité. Ils ont peur de vous, Monsieur le président (…) Écoutez ceux qui assument leurs idées, comme nous. Ne croyez pas ceux qui ont peur. »

Le chef des Insoumis s’est même risqué à proposer une rencontre avec Donald Trump pour lui débiter ses salades en face.

Mélenchon face à Trump : entre bravoure affichée et anglais approximatif

Difficile d’imaginer le grand Mélenchon, habitué aux plateaux télé douillets et aux manifestations entre camarades, face au requin Trump. Notre révolutionnaire de salon, qui panique quand la police sonne à sa porte, voudrait nous faire croire qu’il tiendrait tête au nouveau maître de l’Amérique ?

Voilà qu’il se présente maintenant comme le seul politique « courageux » d’Europe ! C’est vrai qu’avec ses « La République c’est moi! » hurlés aux policiers et ses appels à la révolte depuis son canapé, notre Jean-Luc national a prouvé sa bravoure. L’homme qui tremble de rage quand on le contredit donnerait des leçons de vérité à Trump?

Trump, s’il entendait ce charabia prononcé avec cet accent ridicule, rirait sans doute aux éclats. Mais bon, laissons Mélenchon dans son délire de grandeur où il s’imagine en diplomate international.