Niche parlementaire : l’UDR d’Éric Ciotti échoue à faire adopter ses propositions

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • L’Assemblée nationale étouffe les débats sur l’immigration, la justice et la souveraineté, illustrant un Parlement en crise.
  • Éric Ciotti retire un texte sur l’accord franco-algérien de 1968, invoquant la situation de Boualem Sansal, révélant des tensions diplomatiques.
  • Proposition de l’UDR pour suspendre l’inéligibilité immédiate rejetée, malgré le soutien de certains députés, montrant une utilisation politique de la loi.
  • Le débat sur les mariages et l’immigration tourne court, sabordé par des obstructions, laissant les vraies questions sans réponse.

Jeudi 26 juin, l’Assemblée nationale a livré une démonstration limpide de ce qu’est devenu notre Parlement : un théâtre verrouillé, où tout débat réel sur l’immigration, la justice ou la souveraineté nationale est systématiquement étouffé.

Aucun des textes proposés par l’UDR, dirigé par Éric Ciotti et allié du Rassemblement national, n’a passé la rampe.

Pas parce qu’ils étaient mauvais. Mais parce qu’ils dérangent. Parce qu’ils posent les vraies questions. Parce qu’ils obligeraient la majorité, la gauche, et même certains centristes à sortir de leur confort idéologique.

Accord franco-algérien de 1968 : silence complice sur un tabou d’État

Le groupe UDR a d’abord voulu attaquer un sujet brûlant : la remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968, un traité vieux de plus d’un demi-siècle, qui accorde aux Algériens un statut dérogatoire en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France.

Mais Éric Ciotti a préféré retirer ce texte à haut risque dès le début de séance, invoquant la situation sensible de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, menacé d’une lourde peine de prison en Algérie.

Une excuse diplomatique pour ne pas froisser Alger ? Sans doute. Car personne au pouvoir ne veut s’attaquer à cet héritage colonial encombrant, quitte à laisser perdurer une inégalité de traitement au cœur de la République.

« Ce débat parlementaire intervient à quelques jours, le 1er juillet, du verdict qui concerne notre compatriote Boualem Sansal », Éric Ciotti.

Boualem Sansal - Emprisonnement -  Algérie

Inéligibilité immédiate : quand la loi devient une arme politique

L’UDR a ensuite porté une proposition qui aurait dû être une évidence démocratique : interdire l’exécution immédiate des peines d’inéligibilité, afin de respecter la présomption d’innocence et l’effet suspensif de l’appel.

Comme l’a défendu la rapporteuse Brigitte Barèges :

« Certains principes intangibles de notre droit pénal sont bafoués par l’exécution provisoire : l’effet suspensif de l’appel » et « la présomption d’innocence. »

Mais le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, s’est opposé au texte en faisant référence à Marine Le Pen, condamnée à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires européens, et qui conteste cette peine en faisant appel :

« L’exécution provisoire n’est pas un automatisme [ni] une dérive. On ne change pas des règles de loi pendant le procès. »

Malgré le soutien des députés UDR et RN, l’article unique a été supprimé à 185 voix contre 120, avant que l’UDR ne retire le texte.

La gauche, Renaissance et le MoDem ont massivement voté la suppression, tandis qu’Horizons s’est divisé entre opposants et abstentions.

MARINE-LE-PEN-RN- assistants parlementaires européens

Mariages et immigration : sujet explosif, débat étouffé

Le dernier texte défendu par l’UDR visait à interdire le mariage pour les personnes en situation irrégulière — une mesure qui incluait notamment les étrangers sous le coup d’une OQTF.

Un texte jugé « explosif » par certains, mais que Gérald Darmanin n’avait pas écarté d’emblée. Horizons était prêt à voter pour, Renaissance conditionnait son soutien au maintien de l’article principal : bref, l’initiative aurait pu révéler les fractures au sein du camp gouvernemental.

Mais au lieu d’un débat lucide sur la question migratoire, l’Assemblée a eu droit à une tirade enflammée de Sandrine Rousseau.

Au micro, l’élue écologiste s’en est prise directement aux députés ciottistes :

« La France n’est pas une île, les Français de souche, ça n’existe pas. Nous sommes Français parce que nous avons été traversés par 1001 flux migratoires. »

Rousseau est allée encore plus loin en proclamant : « Vive les amours non autorisés, les mariages avec des personnes étrangères ! »

Ses collègues du Nouveau Front populaire (NFP) ont bruyamment applaudi.

Dans la foulée, elle a accusé l’UDR de vouloir transformer la France en « une île rabougrie sur elle-même avec des barbelés tout autour pour que jamais personne n’y rentre ».

Cette séquence s’est conclue par un échec parlementaire : le texte de l’UDR n’a pas pu être voté, torpillé par une avalanche de rappels au règlement et de suspensions de séance orchestrés par la gauche.

L’examen devait se terminer à minuit, mais à 23h30, après le départ des députés RN et UDR écœurés, Roland Lescure a mis fin aux débats.

Une démocratie bloquée

Ce jeudi, l’Assemblée a montré qu’elle ne veut pas parler des sujets qui fâchent : immigration, justice, souveraineté.

À chaque texte concret, la même mécanique se met en place : diabolisation, obstruction, sabotage.

Le peuple, lui, continue de s’inquiéter pour son avenir, mais les élites politiques préfèrent ignorer ces préoccupations.

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