Nouvelle hausse généralisée des droits de douane par Trump : des taux pouvant atteindre 41 % pour certains pays

L'UE négocie à Bruxelles une baisse des taxes américaines sur l'acier et les produits dérivés L'UE négocie à Bruxelles une baisse des taxes américaines sur l'acier et les produits dérivés

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Trump impose de nouveaux tarifs douanières allant de 10 % à 50 % avant le 1er août, visant à protéger les intérêts américains. Découvrez les impacts sur les marchés et les relations internationales.
  • Les marchés financiers restent calmes malgré les hausses, mais le Canada subit une augmentation à 35 % sur certains produits. Quelles seront les répercussions économiques?
  • Trump cible spécifiquement plusieurs pays, dont le Brésil à 50 % et la Syrie à 41 %. Comment ces taxes affecteront-elles le commerce mondial?
  • Les prochaines étapes incluent des taxes sur les médicaments et semi-conducteurs. Quelle sera la stratégie de Trump pour réaffirmer la suprématie économique américaine?

Jeudi soir, à quelques heures de l’échéance du 1er août pour la renégociation des tarifs douaniers, Trump a dégainé une série de nouvelles taxes à l’importation.

Un plancher mondial de 10 % s’applique désormais, avec des droits d’au moins 15 % pour les pays affichant un excédent commercial avec les États-Unis.

Signée à huis clos, cette offensive s’inscrit dans la volonté affichée de remodeler profondément le commerce international, franchissant ainsi une nouvelle étape dans la politique tarifaire américaine.

Impact immédiat sur les marchés et les relations internationales

Les marchés financiers, dopés par un S&P à des sommets records, n’ont pas bronché face à cette annonce. Les taux de base pour plusieurs partenaires commerciaux restent identiques à ceux d’avril, ce qui apaise les investisseurs qui craignaient une escalade.

Mais la pilule est amère pour le Canada, dont les produits se prennent une claque à 35 %, contre 25 % précédemment, pour tout ce qui ne respecte pas l’Accord États-Unis-Mexique-Canada.

En épargnant les biens couverts par l’accord négocié sous le premier mandat de Trump, la mesure risque toutefois d’aggraver une relation déjà fragile avec Ottawa.

trump elon musk

Réactions et conséquences économiques

Selon Bloomberg Economics, le taux moyen des droits de douane américains passera à 15,2 % si ces hausses sont appliquées, contre 13,3 % en 2024 et un maigre 2,3 % avant l’arrivée de Trump. Une multiplication par six qui donne le vertige !

Les grandes économies industrialisées, comme l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, encaissent des droits de 15 % sur leurs produits. Le Mexique, le Canada et la Chine subissent des taxes encore plus lourdes.

Trump a accordé à Mexico un sursis de 90 jours pour renégocier, comme il l’a annoncé sur Truth Social :

« Les droits de douane de 25 % sur le fentanyl, de 25 % sur les voitures et de 50 % sur l’acier, l’aluminium et le cuivre restent en vigueur. »

Le Canada, lui, n’a pas eu cette chance, avec une hausse punitive à 35 % pour les produits hors accord.

D’autres pays sont dans le viseur. Trump a promis des droits de 50 % sur le Brésil, en partie à cause de sa politique numérique et des poursuites contre Jair Bolsonaro, son allié.

La Syrie (41 %), le Laos et la Birmanie (40 %) sont aussi durement touchés, accusés de servir de plateformes pour le transbordement chinois.

À l’inverse, le petit Lesotho s’en sort avec 15 %, un net avantage face à l’Afrique du Sud (30 %), son voisin bien plus puissant.

Les prochaines étapes de la politique douanière

Dans les semaines à venir, il prévoit des taxes sur les importations de médicaments, semi-conducteurs, minéraux critiques et autres produits stratégiques.

Un haut responsable américain, cité par Bloomberg, a précisé que des « règles d’origine » seront établies pour traquer les produits transbordés via des pays tiers, qui se verront imposer un taux d’au moins 40 %. Aucune date n’est encore fixée pour les nouveaux tarifs sur les automobiles, maintenant les marchés dans l’expectative.

Changement de méthode et critiques

Contrairement à avril, où Trump brandissait des pancartes dans la Roseraie, cette annonce s’est faite sans tambour ni trompette.

Le président, critiqué pour ses promesses grandioses – comme les « 90 accords en 90 jours » – semble avoir opté pour la discrétion.

Wendy Cutler, ancienne négociatrice commerciale américaine, a déclaré :

« Les douaniers américains auront du mal à mettre en œuvre l’ordonnance, notamment compte tenu des différents taux de droits de douane appliqués à travers le monde. »

« Le délai de sept jours avant la mise en œuvre sera utile, mais les importateurs doivent s’attendre à des difficultés de démarrage, au minimum. »

La détermination de Trump reste intacte : une quarantaine de pays verront leurs importations taxées à 15 %, et une douzaine d’autres, avec les plus gros excédents commerciaux, subiront des taux encore plus élevés.

Trump frappe fort et vite

L’Inde écope de 25 %, comme annoncé sur ses réseaux. Taïwan (20 %), l’Afrique du Sud (30 %), la Thaïlande et le Cambodge (19 %) – alignés sur l’Indonésie et les Philippines – et le Vietnam (20 %) sont dans le collimateur.

Les accords avec l’UE, le Japon et la Corée du Sud fixent les taxes sur leurs véhicules à 15 %, contre 25 % auparavant.

Le Canada, lui, paie pour son attitude critique envers Trump. Les 35 % sur ses exportations hors accord sont un avertissement clair : pas de passe-droit pour les voisins qui jouent les malins.

À l’inverse, la Chine bénéficie d’une trêve prolongée jusqu’au 12 août, après des pourparlers positifs à Stockholm. Ce traitement de faveur intrigue, vu la rhétorique anti-chinoise de Trump en 2016.

Une stratégie de taxation différenciée

Pour les économies de plus petite taille, Washington applique des droits de douane compris entre 10 et 15 %, estimant que leur poids commercial ne justifie pas l’ouverture de négociations spécifiques.

« Il y a tout simplement trop de pays pour conclure des accords individualisés avec chacun d’eux », a-t-il déclaré récemment.

Mais il n’épargne pas tout le monde : la Syrie, le Laos et la Birmanie sont ciblés pour leurs liens avec la Chine.

Un jeu d’échecs géopolitique

Trump joue aux échecs pendant que l’Europe patauge dans sa bureaucratie. Le Lesotho, avec ses 15 %, gagne un avantage inattendu sur l’Afrique du Sud, prouvant que Trump sait manipuler les rapports de force.

Taïwan, pris au dépourvu, a qualifié son taux de 20 % de « temporaire », espérant une baisse après de nouvelles négociations retardées par des « conflits d’agenda ».

Pour les entreprises françaises exportant vers les États-Unis, ces nouvelles taxes représentent un sérieux handicap, avec des droits appliqués dès l’entrée en vigueur des mesures.

droit de douane

La fin d’une longue saga

Cette annonce met fin à des mois d’attente sur la stratégie douanière de Trump, pilier de son plan pour réduire le déficit commercial et relancer l’industrie américaine.

Repoussés deux fois depuis avril – d’abord après la panique des marchés, puis pour permettre des négociations – ces « tarifs réciproques » sont désormais en place.

« En réalité, les droits de douane resteront plus élevés qu’avant la Libération, et nous commencerons à en constater les conséquences économiques dans les mois à venir », a averti Shane Oliver, directeur des investissements chez AMP Ltd.

Les répercussions économiques

Les marchés asiatiques ont accusé le coup, avec une chute de 0,5 % de l’indice MSCI Asie-Pacifique, tirée par les pertes en Corée du Sud et à Taïwan.

Les contrats à terme sur le S&P 500 et les marchés européens ont reculé de 0,1 % et 0,4 % respectivement. Le dollar taïwanais et le won coréen ont plongé, tandis que le franc suisse a fléchi face à un taux de 39 %.

Le dollar canadien, lui, reste stable, soutenu par les ressources naturelles et la proximité avec les États-Unis.

Les marchés cherchent des repères

Sean Callow, analyste senior à Sydney, a déclaré :

« J’aurais pensé qu’un tarif de base à 10 % serait perçu comme une surprise plutôt positive en termes de risque, justifiant au moins un petit rebond du dollar australien et d’autres devises. »

« Peut-être que la principale incertitude avait déjà été levée sur des pays comme la Corée du Sud, le Japon, l’Inde et, pour l’instant, la Chine. »

Les traders, lassés par ce feuilleton commercial, recentrent désormais leur attention sur les chiffres de l’emploi américain pour anticiper les prochains mouvements du dollar.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les analyses superficielles des grands médias sur la politique commerciale de Trump ? Notre revue approfondit chaque mois les dessous géopolitiques des décisions de Washington qui impactent l'économie mondiale. De l'offensive douanière contre la Chine aux taxes ciblées sur l'Europe, nous décryptons les rapports de force sans langue de bois.

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