🔥 Les essentiels de cette actualité
- Pékin cherche à stabiliser ses relations avec Washington malgré une baisse des échanges, mais la confiance est ébranlée par les tricheries du PCC : pillage de propriété intellectuelle et dumping commercial.
- Les entreprises fuient la Chine pour l’Inde, poussées par les tensions géopolitiques. En 2024, des géants comme Apple et Dell délocalisent, affaiblissant le leadership manufacturier chinois.
- Washington réoriente ses échanges vers l’Inde, visant 500 milliards de dollars d’ici 2030. L’Inde devient un pilier de la défense américaine, défiant l’hégémonie économique chinoise.
- Face à l’essor de l’Inde, Pékin ajuste sa stratégie, évoquant un assouplissement des restrictions commerciales, mais limite ses exportations pour freiner la capacité manufacturière indienne.
Pékin cherche à stabiliser ses relations commerciales avec Washington alors que les échanges sino-américains continuent de diminuer. Mais derrière cette tentative de détente, les fragilités restent palpables.
Comment croire à la pérennité d’un accord commercial quand le régime chinois bafoue systématiquement ses engagements ? Propriété intellectuelle pillée, dumping commercial, espionnage industriel : l’historique du Parti communiste chinois (PCC) parle de lui-même.
Le PCC se trouve dans une situation délicate. La Chine a besoin des États-Unis pour stabiliser son économie, mais ses faiblesses structurelles, bulle immobilière, vieillissement démographique, répression, la poussent à tricher sur les termes des échanges.
La confiance ébranlée entre Washington et Pékin
L’hostilité de l’administration Trump envers le régime chinois, considéré comme un rival stratégique, n’est un secret pour personne.
Trump avait vu juste : la Chine ne joue pas selon les règles qu’elle prétend respecter. Le commerce mondial, censé être « libre et non faussé », est biaisé quand un acteur triche systématiquement.
Les investissements étrangers directs se tarissent, et les entreprises fuient la Chine. Les tensions géopolitiques rendent l’environnement commercial instable, et même les partenaires historiques de Pékin doutent de sa fiabilité.
L’exode des entreprises étrangères de Chine
La plupart des entreprises déménagent leurs installations en Inde. En 2024, des multinationales comme Dell, HP, Intel, Samsung, LG Electronics, Nike, Hasbro, Blizzard Entertainment et Stanley Black & Decker ont soit délocalisé leurs usines en Inde, soit prévu de le faire.
Apple a annoncé délocaliser 25 % de sa production d’iPhone vers l’Inde d’ici 2025, et une part significative de sa production pour les États-Unis quittera la Chine.
Selon une enquête de 2024 de la Chambre de commerce américaine en Chine, 45 % des entreprises américaines diversifient leurs fournisseurs hors de Chine, et 38 % envisagent de le faire.
La réorientation commerciale vers l’Inde
New Delhi multiplie les partenariats avec Washington, qui orchestre une réorientation de ses échanges commerciaux vers l’Inde.
En avril 2024, le vice-président J.D. Vance s’est rendu à New Delhi pour conclure un accord visant à porter les échanges bilatéraux de 190 milliards à 500 milliards de dollars d’ici 2030.
La relation indo-américaine s’intensifie au-delà du commerce. Avant Vance, la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard, a participé à une conférence géopolitique en Inde, signalant un alignement stratégique face à la Chine.
Narendra Modi, parmi les premiers à rencontrer Trump après son retour à la Maison Blanche, a évoqué un « méga-partenariat » et négocié pour réduire les droits de douane imposés par Trump sur les produits indiens. Modi avait stratégiquement abaissé les tarifs sur certains produits américains avant cette rencontre, accélérant les discussions qualifiées d’ »intenses » par les officiels indiens.
Les conséquences géopolitiques pour la Chine
Washington promeut le « friend-shoring », réorganisant les chaînes d’approvisionnement vers l’Inde, ce qui affaiblit Pékin. Cette stratégie limite la capacité de la Chine à soutenir la Russie dans le conflit ukrainien, un revers pour l’axe sino-russe.
L’Inde défie aussi le monopole chinois sur les terres rares, un secteur où Pékin domine. Modi mise sur la capacité de l’Inde à augmenter sa production pour devenir un fournisseur clé des États-Unis, un coup dur pour la Chine.
Un accord-cadre décennal de coopération militaire renforce le rôle de l’Inde dans le Quad et les dispositifs de sécurité régionaux, faisant de New Delhi un contrepoids à l’influence chinoise.
La stratégie chinoise face à l’Inde
Face à l’essor de l’Inde, le PCC ajuste son approche. Après l’incident de Galwan, Pékin avait érigé des barrières commerciales ; aujourd’hui, ses médias d’État évoquent un assouplissement des restrictions et un rapprochement sino-indien.
L’ambassadeur chinois en Inde s’est engagé à réduire le dumping, les déficits commerciaux et les barrières tarifaires, tout en relançant le dialogue diplomatique et les vols directs. Une ouverture potentielle sur les terres rares est même envisagée, une concession stratégique face à l’influence croissante de l’Inde.
Mais Pékin joue aussi la carte de la restriction, limitant ses exportations de machines vers l’Inde pour freiner sa capacité manufacturière. Selon The Diplomat (mars 2025), la Chine avertit New Delhi que son alignement avec Washington – via le commerce, le Quad ou la défense – menace leurs relations « cordiales ».
Conséquences géopolitiques et économiques pour la Chine
La Chine s’enfonce dans une tempête provoquée par ses propres politiques. Bulle immobilière, déclin démographique, répression : le modèle chinois montre ses failles.
Pékin pourrait accroître son soutien au Pakistan, rival nucléaire de l’Inde, pour faire pression, mais cette menace a peu de poids : l’équilibre nucléaire entre l’Inde et le Pakistan limite l’impact stratégique d’un tel soutien. Les manœuvres chinoises ne changent pas fondamentalement la donne régionale.
L’Inde, elle, profite de l’exode industriel et de son alliance avec Washington pour s’imposer. La tempête parfaite frappe Pékin tandis que New Delhi redessine l’équilibre géopolitique asiatique.
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