🔥 Les essentiels de cette actualité
- La France inaugure une usine de poudre à Bergerac, mais la pénurie d’acide nitrique menace sa production d’explosifs et sa souveraineté militaire.
- L’acide nitrique, essentiel pour les poudres, n’est plus produit en France, créant une dépendance inquiétante envers l’étranger.
- Les syndicats alertent sur l’abandon industriel et la désindustrialisation, tandis que les élites politiques ignorent cette faille stratégique.
La semaine dernière, notre pays a inauguré une toute nouvelle usine de poudre à Bergerac. Une belle opération de communication pour nos politiques qui se gargarisent de « souveraineté militaire » à l’heure où l’argent coule à flots pour armer d’autres nations. Mais pendant qu’on nous vend du rêve, la CGT du fabricant Eurenco soulève un problème qu’on préfère visiblement ignorer.
Une réalité bien plus inquiétante se dessine : la France subit une pénurie d’acide nitrique qui menace directement sa capacité de production d’explosifs.
L’acide nitrique, vous connaissez ? C’est l’ingrédient de base pour fabriquer toutes ces poudres et explosifs. Nos usines en manquent cruellement. Comment peut-on parler d’indépendance militaire quand on dépend des autres pour nos matières premières ?
J’ai pu constater que les syndicats s’inquiètent, et ils ont raison. Pendant qu’on coupe des rubans et qu’on fait des discours, personne ne semble se préoccuper de cette dépendance fondamentale.
Une réalité complexe derrière les projets nationaux
Cette situation ressemble à ces grands projets nationaux qu’on nous vend comme des victoires, mais qui cachent souvent une réalité bien plus complexe. Nos dirigeants mettent la charrue avant les bœufs, préférant l’image à l’efficacité réelle. Le plus inquiétant ? Les médias mainstream ne pipent mot sur cette faille béante dans notre stratégie d’armement.
« Sans acide, pas de poudre… et pas de souveraineté », c’est l’alerte choc lancée par le syndicat dans son communiqué du 31 mars. Un message qui vient souligner la dépendance de la France.
« Nos quatre sites – deux en France, un en Belgique et un en Suède – en ont besoin pour fonctionner », explique Jérémy Caillé, délégué central CGT. « Sans cet approvisionnement, pas de souveraineté garantie, or on n’en produit plus en France depuis des années. Nous soulevons régulièrement le problème auprès de la direction. »
Les conséquences de l’abandon industriel
Encore un exemple de l’abandon industriel orchestré par nos élites. La France, jadis puissance chimique respectée, se retrouve incapable de produire un composant aussi stratégique qu’un simple acide. Nos dirigeants préfèrent nous sermonner sur le pouvoir d’achat plutôt que d’assurer notre indépendance industrielle.
Une dépendance qui pourrait nous coûter cher en cas de tensions internationales. Qu’adviendra-t-il si nos fournisseurs étrangers décident de couper le robinet ? Comment nos usines continueront-elles de tourner ? Questions qui restent sans réponse.
Les défis de l’approvisionnement en acide nitrique
L’acide en question est un sous-produit de la fabrication des engrais chimiques agricoles. Les usines les plus proches se trouvent chez nos voisins allemands, polonais et belges. Mais rien n’est assuré sur le long terme.
Avec l’explosion des coûts de production, notamment ceux de l’énergie, même ces sites industriels battent de l’aile. Les technocrates européens n’ont pas anticipé que leurs politiques énergétiques auraient des conséquences désastreuses sur notre industrie chimique.
En Allemagne, la situation est alarmante. BASF, le géant de la chimie, traverse une crise sans précédent. Résultat ? Des licenciements massifs et une délocalisation partielle de ses activités vers des pays où l’énergie coûte moins cher et où les contraintes administratives sont moins lourdes.
La désindustrialisation européenne
Comment s’étonner que nos territoires se désindustrialisent à vitesse grand V ? Encore une fois, ce sont les emplois des Européens qui trinquent pendant que nos élites discourent sur la « transition verte » depuis leurs bureaux climatisés de Bruxelles.
La direction d’Eurenco connaît le problème. Lors de son audition à l’Assemblée nationale le 18 décembre 2024, Thierry Francou, PDG du groupe, a frappé du poing sur la table face aux députés de la commission de la Défense nationale.
Les chimistes européens renoncent à des investissements en Europe pour délocaliser leurs usines de fabrication d’engrais. Sans une industrie de la chimie, nous serons confrontés à de graves problèmes d’approvisionnement.
Derrière cette déclaration technique se cache une réalité inquiétante. Les industriels français abandonnent le navire européen. À force de régulations absurdes et de contraintes administratives kafkaïennes, Bruxelles pousse nos fleurons industriels vers la sortie.
Est-ce étonnant ? Pendant que nos élites s’inquiètent de sauver la planète avec leurs normes irréalistes, nos concurrents étrangers se frottent les mains. Dans quelques années, nous nous retrouverons à importer à prix d’or ce que nous produisions encore hier sur notre territoire.
Une nouvelle preuve que l’indépendance stratégique française n’est qu’un slogan creux dans la bouche de nos gouvernants. Les mêmes qui, demain, nous expliqueront pourquoi nous devons accepter les pénuries et l’inflation comme une fatalité.
La fragilité de la chaîne d’approvisionnement
« Pour ce qui est de la sécurisation, on ne peut pas tout stocker, expliquait sans détour le patron lors de son audition. Prenez l’acide nitrique par exemple : trois semaines seulement séparent sa fabrication de son utilisation. Voilà pourquoi la fiabilité de toute la chaîne d’approvisionnement devient cruciale. Sans elle, c’est tout le système qui s’effondre. »
Dans l’industrie chimique, les contraintes logistiques sont énormes. Impossible de créer des réserves stratégiques comme ils le demandent pour d’autres matières premières. La réalité du terrain ne s’embarrasse pas des belles théories administratives.
Cette vulnérabilité rappelle notre dépendance à des chaînes d’approvisionnement de plus en plus fragiles. Un seul maillon qui casse, et c’est toute notre industrie qui se retrouve paralysée. Sans vision industrielle cohérente, on continue de fragiliser notre souveraineté nationale.
Les solutions envisagées et les obstacles
Des pistes à explorer ? En implanter sur notre territoire ? Utopique, si on en croit Thierry Francou. Ou alors racheter des parts d’un fabricant pour qu’il reste en Europe ?
« C’est envisageable, mais fabriquer des acides, ça sort complètement de notre domaine, réplique le PDG sans détour. Si on commence comme ça, faudrait aussi s’occuper de l’ammoniaque, de l’énergie… »
Les industriels français se retrouvent coincés. Dépendants de l’étranger pour leurs matières premières, abandonnés par un État qui préfère dilapider nos impôts ailleurs plutôt que de soutenir notre souveraineté économique. Une situation invivable pour nos entreprises qui subissent les conséquences d’une mondialisation imposée par des élites déconnectées de la réalité.
« C’est notre chaîne d’approvisionnement entière qui craque de partout aujourd’hui », confie cet industriel, à bout de nerfs. « Les pays doivent vraiment se bouger pour garder une filière chimie en Europe. Quand je vois certains qui délocalisent à tour de bras… franchement, on court à la catastrophe si on fait pas gaffe. »
Les conséquences économiques et géopolitiques
La chimie, secteur stratégique, se retrouve sacrifiée sur l’autel du profit immédiat. Les conséquences ? Une dépendance accrue envers des pays qui ne nous veulent pas forcément du bien. Exactement ce que nos dirigeants prétendent combattre dans leurs discours.
Dans les ateliers, l’ambiance est morose. Les ouvriers savent que leurs emplois sont menacés, non par la concurrence normale, mais par des politiques suicidaires qui favorisent les délocalisations. On nous parle de transition écologique, mais on envoie notre production dans des pays sans normes environnementales.
Les précaires en CDD perpétuel que l’État refuse de voir
La CGT-Eurenco tire la sonnette d’alarme sur les pratiques de recrutement du fabricant de poudre explosif dans ses usines françaises. À Bergerac, la moitié des ouvriers sont des intérimaires, tandis qu’à Sorgues, dans le Vaucluse, c’est presque un tiers des effectifs qui travaille sous contrat temporaire.
Ces chiffres inquiètent. Comment peut-on confier la production d’explosifs militaires à des travailleurs précaires qui vont et viennent ?
La sécurité pose problème. Comment vérifier correctement les antécédents de ces travailleurs temporaires au cœur d’installations ultrasensibles ? Nos élites semblent prêtes à sacrifier notre sécurité sur l’autel de la flexibilité et des économies.
Dans un contexte géopolitique tendu, laisser nos industries stratégiques fonctionner avec une main-d’œuvre aussi précaire trahit l’amateurisme de notre politique de défense nationale.
IMPORTANT - À lire
Vous voulez en savoir plus sur les menaces qui pèsent sur notre souveraineté industrielle et militaire ? Chaque mois, notre revue papier approfondit l'actualité géopolitique et décrypte les jeux de pouvoir qui se cachent derrière les grandes manœuvres économiques et politiques.
De la pénurie d'acide nitrique à la désindustrialisation de l'Europe, nous analysons les défis stratégiques auxquels la France est confrontée. Découvrez des informations exclusives et des analyses percutantes pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.