Perquisition au siège du RN : la Brigade financière réalise une saisie « massive de documents internes » du parti de Bardella et Marine Le Pen

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Perquisition au siège du RN le 9 juillet : saisie massive de documents internes par la Brigade financière, visant le financement des campagnes électorales.
  • Opération liée à une enquête sur des irrégularités financières présumées, après signalements et ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris.
  • Bardella et Le Pen dénoncent un acharnement politique et judiciaire, voyant une tentative de freiner la progression électorale du RN.
  • Timing suspect : condamnation de Le Pen, enquête européenne contre ID, et maintenant cette perquisition, soulèvent des questions sur l’instrumentalisation des institutions.

Mercredi 9 juillet, à 8h50 du matin, la Brigade financière est arrivée au siège du Rassemblement national.

Accompagnés de deux juges d’instruction, les enquêteurs ont procédé à une saisie massive de documents internes : courriels, comptabilité, dossiers de campagnes.

Selon le parquet de Paris, relayé par BFMTV, cette opération s’inscrit dans une information judiciaire ouverte après plusieurs signalements d’irrégularités financières présumées.

Les investigations ciblent principalement le financement des campagnes électorales du RN, notamment des prêts de particuliers, des prestations potentiellement surfacturées, voire fictives, intégrées dans les demandes de remboursement de l’État.

Les perquisitions ont également touché plusieurs sociétés liées à l’organisation et les domiciles de leurs responsables.

À ce stade, aucune mise en examen n’a été prononcée, et les personnes concernées restent anonymes.

Une succession d’événements qui interroge

Cette opération ne saurait être perçue comme un hasard.

La veille, mardi 8 juillet, le Parquet européen a ouvert une enquête contre le groupe Identité et Démocratie (ID), auquel le RN appartenait encore récemment.

Un rapport interne de la direction des affaires financières du Parlement européen l’accuse d’avoir détourné plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, en dépensant les fonds publics de manière douteuse.

Quelques semaines plus tôt, Marine Le Pen avait été condamnée dans l’affaire des assistants parlementaires européens : elle a été reconnue coupable d’avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer des collaborateurs travaillant en réalité pour le Front national en France.

Deux ans de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité (affaire en appel) et une amende de 250 000 euros.

Une sanction lourde, tombée dans un contexte politique particulièrement tendu.

Bardella et Le Pen dénoncent un acharnement politique

Au Parlement européen, Jordan Bardella dénonce un harcèlement judiciaire infondé.

Les comptes de campagne du RN ont déjà été validés par la Commission nationale des comptes de campagne. Alors pourquoi cette nouvelle offensive ? Parce que ces institutions protègent le pouvoir en place, pas la démocratie.

« On saisit tous les documents du premier parti d’opposition, sans même nous expliquer ce qu’on nous reproche. »

Pour le président du RN :

« Tout est fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir. »

Sur les réseaux sociaux, il affirme que « jamais un parti d’opposition n’a subi un tel acharnement sous la Ve République. »

L’eurodéputé parle d’une offensive judiciaire, politique et financière visant non pas des fautes, mais la progression électorale du RN qui dérange l’élite politique et culturelle.

Marine Le Pen ne mâche pas ses mots :

« Ils veulent qu’on soit coupables, mais ils ne savent même pas de quoi. »

Elle dénonce l’hypocrisie du système : aucune banque ne prête au RN, alors comment financer ses campagnes ?

Le flou juridique autour des prêts de particuliers, sans définition claire de ce qu’est un prêteur régulier — ni seuil, ni durée, ni fréquence — sert de prétexte à ces attaques.

« Demandez à un juriste ce qu’est un prêteur régulier : à partir de quelle somme, quelle durée, quelle fréquence ? Il n’y a pas de règle claire. Saisir tous les dossiers des présidentielles, régionales, européennes, législatives… c’est une atteinte grave au fonctionnement démocratique. »

Un calendrier judiciaire qui soulève des questions

Le timing de cette série d’opérations est pour le moins suspect.

En moins d’un an : condamnation de Marine Le Pen, enquête européenne contre l’ancien groupe du RN, perquisition massive au siège du parti.

Tout cela alors que le RN s’impose comme première force politique, dominant les européennes et menaçant la majorité à l’Assemblée nationale.

Hasard ? Coïncidence ? Ou tentative délibérée d’étouffer la seule opposition capable de bousculer l’ordre établi ?

Dans toute démocratie un tant soit peu lucide, cette séquence soulèverait des interrogations fondamentales sur l’instrumentalisation des institutions à des fins partisanes.

Ce qui se joue dépasse le RN. C’est le principe même du pluralisme, de la compétition politique équitable, et du respect des électeurs qui est en jeu.

Un pouvoir incapable de convaincre, qui sent la menace grandir, ne trouve plus qu’une solution : saboter ses opposants.

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