🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le secrétaire d’État Marco Rubio révoque les visas du juge brésilien Alexandre de Moraes et de ses proches, accusant une chasse aux sorcières contre Bolsonaro.
- De Moraes, ciblant les partisans de Bolsonaro, impose des mesures radicales comme des comptes bancaires gelés et des réseaux sociaux bloqués.
- La Cour suprême brésilienne ordonne une perquisition chez Bolsonaro, le contraignant à un bracelet électronique et un couvre-feu.
- Trump menace de droits de douane de 50 % sur les produits brésiliens si les poursuites contre Bolsonaro persistent, exacerbant les tensions diplomatiques.
Vendredi soir, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a révoqué les visas du juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes, de ses « alliés au sein de la Cour » et de leurs proches.
Il dénonce une « chasse aux sorcières politique » contre l’ex-président Jair Bolsonaro et une « censure d’expressions protégées aux États-Unis ». Une décision qui marque un tournant dans les relations tendues entre Washington et Brasilia, où la justice brésilienne est accusée d’outrepasser ses prérogatives.
Depuis plus d’un an, de Moraes mène une enquête agressive contre les partisans de Bolsonaro, suspendant leurs comptes sur les réseaux sociaux, notamment via l’interdiction temporaire de X, sous prétexte de violations de la loi brésilienne. L’administration Trump, voyant dans ces mesures une atteinte aux libertés, a décidé de réagir fermement.
Les mesures drastiques contre Bolsonaro
Quelques heures avant l’annonce de Rubio, la Cour suprême brésilienne a ordonné une perquisition au domicile de Bolsonaro, l’obligeant à porter un bracelet électronique et à respecter un couvre-feu nocturne et le week-end.
Privé de son passeport, l’ex-président s’est vu refuser sa restitution temporaire pour assister à la seconde investiture de Donald Trump en 2025. Il est également interdit d’utiliser les réseaux sociaux, de contacter des diplomates étrangers ou d’approcher des ambassades.
Imposées par de Moraes, ces mesures ciblent un ancien président démocratiquement élu, figure majeure de la droite brésilienne. Elles s’inscrivent dans un contexte où les opposants de gauche au pouvoir, mené par Luiz Inácio Lula da Silva, semblent bénéficier d’une justice plus clémente. Lula, condamné pour corruption en 2017 avant son retour au pouvoir en 2022, incarne ce contraste saisissant.
Censure et “milices numériques”
De Moraes mène une enquête agressive contre les prétendues « milices numériques » accusées de propager désinformation et discours de haine sous Bolsonaro.
Ainsi, l’an dernier, il a interdit X dans tout le Brésil après que la plateforme d’Elon Musk a refusé de supprimer des comptes liés aux partisans de Bolsonaro, jugés illégaux par le juge.
Des millions d’utilisateurs ont ainsi été privés d’accès à l’information par la décision d’un seul homme.
Rubio a condamné cette dérive : « La chasse aux sorcières politique menée par le juge Alexandre de Moraes de la Cour suprême fédérale brésilienne contre Jair Bolsonaro a créé un complexe de persécution et de censure si vaste qu’il viole non seulement les droits fondamentaux des Brésiliens, mais s’étend également au-delà des côtes du Brésil pour cibler les Américains. »
« J’ai donc ordonné la révocation des visas de Moraes et de ses alliés à la Cour, ainsi que des membres de leur famille immédiate, avec effet immédiat. »
Un procès sous haute tension
De Moraes préside le procès de Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État après les manifestations du 8 janvier 2023 devant les bâtiments gouvernementaux.
Les autorités affirment que ces protestations visaient à renverser les résultats de l’élection de 2022, remportée par Lula. Bolsonaro nie toute implication et n’a pas été condamné, mais il est interdit de se présenter à une élection jusqu’en 2030.
Les partisans de Bolsonaro dénoncent une instrumentalisation de la justice pour neutraliser un adversaire politique. Les manifestations de 2023, bien que violentes, reflétaient pour beaucoup un mécontentement face à un scrutin dont la transparence reste débattue. L’étiquette « coup d’État » semble exagérée, mais elle sert à justifier des mesures sévères contre la droite brésilienne.
Tensions diplomatiques et pressions économiques
L’affaire Bolsonaro exacerbe les tensions entre les administrations Trump et Lula.
La semaine dernière, Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 50 % sur les produits brésiliens si les poursuites contre Bolsonaro persistaient.
Il a pointé les barrières commerciales non tarifaires du Brésil, notant que, contrairement à la plupart des pays visés par ses tarifs, le Brésil affiche un déficit commercial avec les États-Unis, rendant sa position vulnérable.
Trump a proposé une alternative :
« Il n’y aura pas de tarif si le Brésil ou ses entreprises produisent aux États-Unis. Nous garantirons des autorisations rapides, en quelques semaines. »
Flávio Bolsonaro, sénateur et fils de l’ex-président, a appelé Trump à remplacer les tarifs par des sanctions individuelles, avant de supprimer son message sur les réseaux sociaux.
Lula a rejeté les accusations de pratiques commerciales déloyales, qualifiant les révocations de visas d’“ingérence inacceptable” dans la justice brésilienne.
Sur X, il a déclaré :
« L’ingérence d’un pays dans le système judiciaire d’un autre viole les principes de respect et de souveraineté entre nations. Je défendrai toujours la démocratie, sans compromis, malgré les intimidations. »
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