🔥 Les essentiels de cette actualité
- La Commission européenne propose un budget de 2.000 milliards d’euros pour 2028-2034, le plus ambitieux jamais présenté.
- 451 milliards pour la compétitivité et l’innovation, dont 131 milliards pour la défense et 100 milliards pour l’Ukraine, mais les agriculteurs sont délaissés.
- Les critiques fusent : Orban dénonce l’aide massive à l’Ukraine, l’Allemagne refuse l’augmentation du budget, et les agriculteurs manifestent contre la baisse des aides.
- La nouvelle fiscalité cible les classes moyennes et les PME, tandis que les grandes entreprises pourraient contourner les règles.
Top départ pour deux ans de tractations : la Commission européenne a présenté mercredi sa proposition de budget pour la période 2028-2034.
Montant total : 2.000 milliards d’euros. Il s’agit du budget européen « le plus ambitieux jamais proposé », selon Ursula von der Leyen. La formule est soignée, le vernis est impeccable.
Mais derrière cette rhétorique gonflée d’auto-satisfaction, c’est une autre réalité qui se dessine.
Une présentation triomphante, déconnectée du réel
Bruxelles prétend placer la compétitivité, l’innovation et la défense au cœur de sa stratégie.
451 milliards d’euros sont ainsi alloués à la compétitivité et à l’innovation, dont 131 milliards pour la défense. Et, cerise sur le gâteau : 100 milliards d’euros supplémentaires pour l’Ukraine d’ici 2034.
« Il s’agit d’un engagement à long terme pour la reconstruction de l’Ukraine », a déclaré Piotr Serafin, commissaire au budget.
Tout cela pendant qu’on rogne ailleurs, notamment sur les soutiens aux agriculteurs européens.
Le contraste est saisissant, presque indécent.
Une levée de boucliers immédiate
Viktor Orban ne mâche pas ses mots :
« L’Ukraine bénéficierait d’une aide financière massive, tandis que les agriculteurs européens seraient perdants. »
Le dirigeant hongrois, comme d’autres, dénonce une Union européenne obsédée par des priorités géopolitiques éloignées du quotidien des Européens.
L’Allemagne a opposé un refus sec et sans ambiguïté :
« Une augmentation substantielle du budget de l’UE est inacceptable à l’heure où tous les États membres font des efforts considérables pour consolider leurs budgets nationaux. Nous ne soutiendrons pas non plus la taxation supplémentaire des entreprises proposée par la Commission. » – Stefan Kornelius, porte-parole du gouvernement.
Les Pays-Bas estiment eux aussi que le budget est simplement « trop élevé ».
Quant à la France, fidèle à sa posture de soumis à Bruxelles, elle joue la comédie en qualifiant cette proposition d’« ambitieuse » par la voix de son ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad.
Un Parlement divisé mais résigné
Au Parlement européen, les critiques fusent aussi. Siegfried Muresan (PPE) et Carla Tavares (S&D) – les rapporteurs du budget – déplorent que la hausse apparente du budget soit en réalité absorbée par l’inflation et le remboursement de la dette Covid.
Autrement dit, on gonfle les chiffres pour mieux masquer le fait qu’en réalité, il n’y a pas un euro de plus pour faire face aux urgences.
L’agriculture sacrifiée sur l’autel technocratique
C’est sans doute le scandale le plus frappant de ce budget : la baisse massive des aides à l’agriculture. La Commission promet 300 milliards d’euros pour les revenus agricoles, contre 387 milliards sur la période précédente, dont 270 milliards en aides directes. Le tout camouflé derrière une obscure « nouvelle architecture budgétaire ».
Sur le terrain, la colère est immédiate. Le Copa-Cogeca a mobilisé plusieurs centaines d’agriculteurs à Bruxelles pour dénoncer ce « mercredi noir pour l’agriculture ».
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, résume parfaitement la situation :
« Cette proposition est une provocation. Personne n’a intérêt à défier les agriculteurs européens. Si ce message n’a pas été entendu, nous reviendrons. »
La réponse de la Commission ? Une promesse vague signée Christophe Hansen, commissaire à l’Agriculture : les 300 milliards seraient un « minimum » que les États pourront compléter avec d’autres fonds européens.
Le casse-tête à 27 : une fuite en avant
Le budget précédent (2021-2027) s’élevait à 1.200 milliards d’euros, avec un plan de relance exceptionnel de 800 milliards en pleine crise Covid.
Aujourd’hui, avec 2.000 milliards sur la table, l’UE cherche désespérément de nouveaux financements. Mais les États membres, déjà à bout, ne veulent pas remettre au pot.
Résultat : un scénario bien connu. « Comme d’habitude, tout se finira par cinq jours de négociations », lâche un fonctionnaire européen.
Un aveu de lassitude. Mais pendant ce temps, les dépenses continuent de s’accumuler. Et personne ne sait qui paiera la note.
Nouvelle fiscalité : les citoyens en première ligne
Pour financer ce délire technocratique, la Commission européenne propose une hausse des taxes sur le tabac, une contribution supplémentaire des grandes entreprises, et une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non recyclés.
Derrière ce langage technocratique, ce sont les classes moyennes, les PME et les consommateurs qui risquent encore une fois de trinquer.
Pendant ce temps, les grandes entreprises et les lobbies industriels sauront, comme toujours, contourner les règles.
Même les écologistes s’inquiètent : pour boucler leur budget, les eurocrates pourraient bien sacrifier les crédits destinés à la protection de l’environnement.
Un projet imposé, pas choisi
Ce budget, présenté comme visionnaire, est en réalité imposé d’en haut, sans débat public, sans consultation des citoyens, sans légitimité populaire. Il sacrifie les agriculteurs, asphyxie les contribuables et renforce une machine bruxelloise toujours plus opaque.
La fracture est flagrante : entre les eurocrates et les peuples, entre les grandes annonces et la dure réalité des champs, entre les milliards engloutis pour alimenter la guerre en Ukraine et les miettes laissées à nos campagnes.
L’Union européenne fait le choix clair de dépenser des fortunes à l’extérieur, en guerre, au lieu de soutenir sa propre population et de défendre ses intérêts véritables.
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