« Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! » : Delphine Ernotte Cunci, patronne de France Télévisions, attaque CNews

Dans les colonnes du Monde, Delphine Ernotte Cunci attaque CNews, qu’elle qualifie sans détour de chaîne d’extrême droite Dans les colonnes du Monde, Delphine Ernotte Cunci attaque CNews, qu’elle qualifie sans détour de chaîne d’extrême droite

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Delphine Ernotte Cunci qualifie CNews de chaîne d’extrême droite dans Le Monde, déclenchant une vive polémique.
  • L’attaque intervient en plein scandale Legrand-Cohen, révélant des tensions entre l’audiovisuel public et les médias de Bolloré.
  • L’Arcom promet des études pour renforcer l’impartialité de l’audiovisuel public face à une défiance croissante.
  • Ernotte Cunci remet en question le soutien de l’État et fait marche arrière sur la fusion des entreprises publiques.

Dans un entretien accordé au Monde le 18 septembre, la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, s’en prend directement à CNews, qu’elle qualifie sans détour de « chaîne d’extrême droite ». Une accusation méprisante envers la première chaîne d’info de France en termes d’audience.

« Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! », a lancé la dirigeante du service public.

Des propos qui interviennent en plein bras de fer entre l’audiovisuel public et les médias du groupe Bolloré dans l’affaire Legrand-Cohen.

L’usage de l’étiquette « extrême droite » est devenu le réflexe des élites médiatiques pour discréditer toute pensée qui s’écarte du politiquement correct.

Le scandale Legrand-Cohen

Le timing de cette attaque, en pleine affaire Legrand-Cohen, laisse penser que France Télévisions cherche à détourner l’attention de ses propres problèmes.

Début septembre, le magazine L’Incorrect a diffusé une vidéo compromettante où Thomas Legrand et Patrick Cohen, présentés comme « neutres » depuis des années, ont été surpris en compagnie de figures du PS dans un restaurant parisien.

À 18 mois de la présidentielle de 2027, cette révélation alimente les accusations des médias privés sous la coupe de Vincent Bolloré, notamment CNews et Europe 1, qui reprochent à l’audiovisuel public français de pencher dangereusement à gauche.

En réponse, Delphine Ernotte Cunci a déclaré :

« La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence […]. À un moment, il faut dire stop. »

Elle a comparé la situation française aux États-Unis de Trump, un classique pour diaboliser un adversaire, et ajouté :

« Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité. »

L’Arcom, faux rempart de l’impartialité

Pour calmer la polémique, l’Arcom a publié un communiqué dans lequel elle affirme vouloir « poursuivre et approfondir ses travaux pour renforcer l’impartialité de l’audiovisuel public et en mesurer la perception par le public », le tout « dans un contexte de défiance à l’égard des institutions et des médias ».

L’autorité a également annoncé « une étude indépendante, quantitative et qualitative, sur la perception et les attentes du public ».

Encore des grands mots pour masquer l’évidence : personne ne croit plus aux contes de fées que nous servent France Télévisions et Radio France.

Soutien de l’État : où est l’indépendance ?

Par ailleurs, interrogée par Le Monde sur le soutien de l’État à l’audiovisuel public, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires et de réforme poussée par la ministre de la Culture Rachida Dati, Delphine Ernotte Cunci a répondu d’un ton sec :

« Je pose la question. Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas. »

La patronne de France Télévisions, qui défendait jusqu’ici le projet de fusion des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, fait désormais marche arrière :

« J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance. »

Ce revirement intervient au moment précis où Rachida Dati pourrait quitter ses fonctions et révèle les véritables intérêts qu’Ernotte cherche à défendre avec ce changement d’avis opportuniste.

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