Rachida Dati renvoyée devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de l’affaire Renaud-Carlos Ghosn

Rachida Dati , obbying au Parlement européen Rachida Dati , obbying au Parlement européen

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Rachida Dati et Carlos Ghosn renvoyés devant le tribunal pour corruption et trafic d’influence. Une affaire qui refait surface au pire moment pour le gouvernement Bayrou.
  • La ministre de la Culture aurait touché 900.000 euros de commissions douteuses via un contrat de conseil avec Renault-Nissan. Elle clame son innocence malgré les soupçons.
  • Mise en examen en 2021, Dati conserve son poste. Macron prend note mais aucune conséquence. Une justice à deux vitesses qui scandalise.
  • Le calendrier judiciaire pourrait être manipulé pour éviter d’influencer les municipales 2026. Une manœuvre politique grossière mais efficace?

La justice rattrape Dati : entre présomptions de corruption et ambitions politiques, un revers brutal pour le gouvernement Bayrou

Des juges d’instruction parisiens ont renvoyé Rachida Dati et Carlos Ghosn devant le tribunal correctionnel. La ministre de la Culture et l’ancien PDG de Renault-Nissan devront répondre de faits présumés de corruption et de trafic d’influence.

Une affaire lancée en 2019, qui refait surface au plus mauvais moment pour l’exécutif.

Une ministre fragilisée, une République secouée

Dati, pièce maîtresse de l’équipe Bayrou, se retrouve dans la tourmente alors même qu’elle lorgne sur la mairie de Paris.

Mais comment conserver sa crédibilité quand plane le soupçon d’avoir touché près d’un million d’euros en échange d’un « conseil » jamais véritablement rendu ? Elle clame son innocence. Une défense classique.

Pourtant, nos élites semblent toujours croire qu’elles peuvent se jouer des lois qui écrasent le citoyen lambda.

La ministre aurait empoché 900.000 euros entre 2010 et 2012, grâce à un contrat de « conseil » signé avec RNBV, une filiale néerlandaise de Renault-Nissan, alors qu’elle cumulait déjà ses fonctions d’avocate et de députée européenne.

Ce contrat intrigue les enquêteurs, qui cherchent à déterminer s’il ne cachait pas des activités de lobbying, formellement interdites aux élus européens. Un arrangement entre amis ? Le Parlement de Strasbourg semble avoir été un terrain fertile pour ce genre de connivences.

Rachida Dati

Une mise en examen qui ne freine rien

D’abord témoin assisté, Dati a été mise en examen en juillet 2021 pour corruption passive, abus de confiance et recel. Elle a tenté de faire valoir la prescription des faits et a multiplié les recours, sans succès.

Pourtant, malgré cette mise en examen, elle conserve son portefeuille ministériel.

L’Élysée a fait savoir que notre cher président Macron « prend note » du renvoi de sa ministre devant le tribunal correctionnel pour « corruption » et « trafic d’influence ».

Une déclaration tiède, sans conséquence : elle est maintenue au gouvernement. À croire que l’exemplarité ne fait plus partie du vocabulaire présidentiel.

Voilà donc une ministre en exercice, poursuivie pour des faits graves, qui continue de gérer la Culture de ce pays comme si de rien n’était.

Une situation qui, dans n’importe quelle démocratie exigeante, relèverait du scandale d’État

Un calendrier judiciaire sous influence ?

Première audience : 29 septembre. Une date anodine ? Pas si sûr. D’après une source proche du dossier, les débats pourraient être stratégiquement repoussés après les élections municipales de mars 2026.

Ce serait une manœuvre aussi grossière qu’efficace : empêcher les électeurs de voter en connaissance de cause.

Encore un exemple de cette justice à géométrie variable, où les délais servent les ambitions électorales plutôt que l’intérêt public. Quand un ministre est accusé, le calendrier judiciaire devient un instrument politique.

 justice à géométrie variable

Carlos Ghosn : le fantôme de l’affaire

L’affaire ne concerne pas que Dati. Carlos Ghosn, 71 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis avril 2023. Recherché pour abus de pouvoirs, corruption et trafic d’influence, il est retranché au Liban, pays qui ne l’extrade pas.

Renault, son ancienne entreprise, s’est constituée partie civile. Les grandes firmes savent toujours se laver les mains au bon moment.

Carlos Ghosn

L’homme aux trois passeports – libanais, français, brésilien – avait été arrêté au Japon en 2018. Il s’est évadé fin 2019, dans un scénario digne d’un thriller, et échappe depuis à la justice.

Le système judiciaire japonais, réputé impitoyable avec les étrangers, n’a jamais pu le juger. Et la France peine encore à faire comparaître celui qui fut l’un des patrons les plus influents au monde.

IMPORTANT - À lire

Derrière les scandales politico-financiers qui éclatent au grand jour, tout un système de connivences et d'arrangements se dessine. Des élites qui se croient au-dessus des lois, une justice à deux vitesses, des calendriers judiciaires influencés par les ambitions électorales... Nous décryptons chaque mois ces jeux de pouvoir opaques.

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