Réforme des retraites : Gabriel Attal dévoile son « nouveau système » adapté à « sa génération »

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Gabriel Attal dévoile son projet de réforme des retraites, visant une génération sous 45 ans en quête de justice.
  • Il propose un système « universel, libre et productif », avec départ à la retraite flexible et possible référendum.
  • Attal critique l’indexation des pensions sur l’inflation, suggérant de réduire le pouvoir d’achat des retraités.
  • Sa stratégie électorale cible les électeurs déçus, promettant un « choc salarial » de 40 milliards d’euros.

Dimanche 29 juin, après l’échec du « conclave » sur les retraites lancé par François Bayrou, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a choisi de dévoiler dans Les Échos les grandes lignes de son propre projet de réforme.

Une initiative personnelle, qui prend des allures de positionnement électoral à l’approche de 2027, qu’il présente comme une alternative à celle — déjà très contestée — de 2023.

Attal affirme vouloir un « nouveau système » adapté à « sa génération », celle des moins de 45 ans, qui, selon lui, subit les efforts sans croire qu’elle aura droit à une retraite décente.

Il déplore que le système actuel ne produise que « déficits et défiance » — un constat qui sonne comme une évidence après des décennies de gestion chaotique.

« Le système actuel produit des déficits et de la défiance, je veux proposer un système qui produise au contraire de la croissance et de la confiance. »

Reforme des retraites

Une réforme universelle, libre et productive ?

Le chef du parti présidentiel Renaissance propose un changement de paradigme : un système « plus souple » et « plus juste ».

Exit l’âge légal imposé de 64 ans : Attal suggère d’introduire davantage de liberté, permettant à chacun de partir plus tôt avec décote, ou plus tard avec bonus.

Un modèle « à la carte », qui tranche avec la rigidité technocratique habituelle.

Il parle d’un système « universel, libre et productif », censé générer à la fois croissance économique et confiance citoyenne.

Mais ces mots, à force d’avoir été martelés dans le vide, ont fini par perdre toute leur consistance.

Vers un référendum… ou une manœuvre électorale ?

Attal pousse l’audace jusqu’à évoquer un possible référendum pour faire valider son projet :

« Ce que je propose est tellement majeur, qu’il faudra que le peuple décide. »

Une façon de donner la parole aux Français, ou une stratégie pour différer la prise de décision jusqu’à la présidentielle ?

On peine à croire à un véritable sursaut démocratique, quand on se souvient que les gouvernements précédents n’ont jamais hésité à imposer les réformes les plus impopulaires sans consulter personne.

Gabriel Attal et Bruno Le Maire

La retraite et l’inflation : une attaque frontale

Dans le même temps, Attal n’hésite pas à cibler les retraités.

Pour combler le déficit, il propose de revoir l’indexation automatique des pensions sur l’inflation.


« L’indexation pleine et entière n’est pas intangible », affirme-t-il sans ciller, en rappelant que son coût a atteint 15 milliards d’euros en 2024.

Alors que les prix explosent dans les supermarchés, voilà qu’on songe à rogner encore un peu plus le pouvoir d’achat des anciens.

Une mesure brutale, qui revient une nouvelle fois à faire payer la crise aux plus vulnérables.

Réformes des retraites - Manifestation

Les retraités, éternels boucs émissaires

Depuis des années, les retraités sont dans le viseur des politiques budgétaires.

Malgré une vie de cotisations, ils deviennent la variable d’ajustement d’un système incapable de se réformer en profondeur.

On nous parle sans cesse de « déficit », jamais des privilèges maintenus dans les hautes sphères. Toujours les mêmes qui trinquent.

Le chouchou du président pousse même l’idée d’une « année blanche » budgétaire : autrement dit, le gel pur et simple de certaines dépenses publiques. Une autre façon de serrer la vis, encore et toujours.

Assemblée nationale - Vota

Attal, entre promesses salariales et calcul politique

Dans ses propositions issues des conventions thématiques de Renaissance, Gabriel Attal promet un « choc salarial » de 40 milliards d’euros, en supprimant notamment la part salariale de la cotisation vieillesse.

Une mesure séduisante sur le papier, mais dont le financement reste flou.

Côté stratégie, il tente de capter l’électorat orphelin : anciens socialistes qu’il juge « soumis » à La France insoumise, ou électeurs LR qu’il accuse d’avoir basculé dans le camp du Rassemblement national.

Selon lui, les Républicains ne seraient plus ni pro-européens, ni favorables aux entreprises, ni même engagés dans la transition écologique. Une manœuvre politique évidente, censée élargir sa base en misant sur les divisions des autres partis — tout en masquant les résultats peu convaincants de son propre gouvernement.

LE GOUVERNEMENT ATTAL FACE À LA CRISE FRANÇAISE ET MONDIALE | PHILIPPE MURER

Toujours le même refrain

Derrière les grandes déclarations et les concepts séduisants, les Français reconnaissent de plus en plus le refrain familier : promesses, annonces, réformes présentées comme inévitables… puis sacrifices exigés des mêmes catégories.

Le gouvernement parle de « confiance », pendant qu’il prépare la prochaine cure d’austérité. Le « en même temps » macroniste n’a jamais cessé : une main tendue aux mécontents, l’autre prête à signer les coupes.

Mais cette fois, la musique ne prend plus. Le disque est rayé, et les Français n’y dansent plus. Ils attendent autre chose : des actes concrets, une justice sociale réelle — et un minimum de cohérence.

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