🔥 Les essentiels de cette actualité
- La CFDT qualifie la réforme du chômage de « carnage total pour les demandeurs d’emploi », dénonçant des coupes budgétaires sans précédent.
- Marylise Léon, après une rencontre « franche et directe » avec la ministre du Travail, rejette fermement les mesures gouvernementales.
- La réforme, intégrée au plan Bayrou, vise à économiser jusqu’à 4 milliards d’euros, mais aux dépens des chômeurs, selon la CFDT.
- Les syndicats préparent une mobilisation pour le 1er septembre face à des politiques perçues comme une attaque contre les acquis sociaux.
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a rencontré la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, le 21 juillet 2025, pour discuter du budget 2026 et de la réforme de l’assurance chômage.
Contrairement à d’autres leaders syndicaux, elle a accepté l’invitation, mais en est sortie furieuse.
Face aux journalistes, elle a qualifié la réforme de « carnage total pour les demandeurs d’emploi », dénonçant des coupes budgétaires « qui n’ont jamais été faites » auparavant.
L’échange, qu’elle décrit comme « franc et direct », a mis en lumière un profond désaccord avec la vision gouvernementale.
Une réforme punitive et injuste
La réforme, intégrée au plan Bayrou pour un « effort budgétaire », rapporterait 2 à 2,5 milliards d’euros initialement, puis 3 à 4 milliards en année pleine, selon Léon.
Mais ces économies se feraient sur le dos des chômeurs, présentés par l’exécutif comme des « privilégiés » qu’il suffirait de priver de droits pour les pousser à l’emploi.
« Ce n’est pas une solution », a martelé la syndicaliste, dénonçant une logique punitive déconnectée des réalités du marché du travail.
Comme elle l’a déclaré à BFMTV :
« Ce sont des dispositions qui donnent à voir un gouvernement complètement déconnecté du monde du travail. »
Le gouvernement espérait ouvrir des négociations sociales, mais Léon a d’emblée qualifié les mesures de « mauvaises ».
« Je ne sais pas s’il est prêt à reculer, en tout cas nous, on est certains qu’on y est opposés », a-t-elle insisté.
La lutte contre les mesures anti-sociales
L’exécutif ne s’arrête pas au chômage. Sa proposition de monétiser la cinquième semaine de congés payés ou de supprimer deux jours fériés a provoqué une levée de boucliers syndicale.
« Pour la CFDT, il ne peut pas y avoir de négociation si ce n’est pas pour du progrès social », a déclaré Léon, soulignant le « profond sentiment d’injustice » ressenti face à l’injonction de travailler plus.
Le projet gouvernemental apparaît, dans les rangs syndicaux, comme une remise en cause brutale d’acquis historiques, ce qui attise davantage encore la colère des salariés.
Le contexte économique et social
L’inflation érode le pouvoir d’achat, les salaires peinent à suivre, et les Français ressentent une pression croissante sur leurs conditions de vie.
Les syndicats dénoncent une régression sociale, accusant le gouvernement de cibler les plus vulnérables au lieu de s’attaquer aux super-profits des grandes entreprises ou aux failles structurelles de l’économie.
« On demande toujours aux mêmes de faire des efforts », a déploré Léon, reflétant un sentiment partagé par de nombreux travailleurs.
Le décalage évident entre le pouvoir et les réalités du terrain nourrit un climat croissant de méfiance.
La stratégie des syndicats
Les syndicats, réunis le vendredi 18 juillet, se sont dits « très énervés » par le projet. Ils ont fixé un rendez-vous au 1er septembre pour planifier une mobilisation.
Frédéric Souillot, de Force Ouvrière, a appelé à « une riposte à la hauteur des attaques faites au travail ».
Léon, plus mesurée, a indiqué :
« On a fait valoir nos arguments, rendez-vous fin août – début septembre. Toutes les possibilités d’action sont sur la table. »
Les rendez-vous avec le gouvernement reflètent les tensions. Si Léon a rencontré Panosyan-Bouvet, Frédéric Souillot a décliné pour un « problème d’agenda », promettant une discussion fin août.
Cyril Chabanier (CFTC) a accepté un entretien le 21 juillet, mais Sophie Binet (CGT) et François Hommeril (CFE-CGC) ont refusé net.
Le budget 2026, en visant les chômeurs et les acquis sociaux, risque d’attiser la grogne sociale. Les syndicats, malgré leurs divergences, semblent déterminés à s’opposer.
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