Royaume-Uni : Comment Keir Starmer souhaite profiter de la baisse spectaculaire du solde migratoire

Keir Starmer, Keir Starmer,

Le Royaume-Uni vient d’enregistrer une baisse spectaculaire de l’immigration. Selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), l’immigration nette a chuté de près de 50 %, passant de 860 000 personnes en 2022 à seulement 431 000 en 2023. Une baisse sans précédent qui mérite notre attention.

Ces données tombent à point nommé pour Keir Starmer. Le Premier ministre travailliste, sous pression depuis son arrivée au pouvoir, voit dans cette chute une opportunité politique. Confronté aux critiques incessantes de la droite conservatrice et du parti Reform UK de Nigel Farage, Starmer peut enfin souffler. Mais tout n’est pas si simple.

Drapeau du Royaume-Uni

Des chiffres opportunément utiles, mais à relativiser

Si ces chiffres semblent encourageants, ils doivent être maniés avec précaution. Les méthodes de calcul de l’ONS font régulièrement débat. Des experts dénoncent des changements méthodologiques qui rendent les comparaisons difficiles, voire trompeuses. D’autres y voient un coup de communication habile du gouvernement.

Malgré cela, la droite britannique ne décolère pas. Les conservateurs et les partisans de Farage continuent de dénoncer l’inaction gouvernementale, notamment face aux traversées illégales de la Manche. En 2024, plus de 20 000 migrants ont encore tenté de rallier les côtes britanniques à bord d’embarcations de fortune.

Les effets différés des mesures conservatrices

Ironie du sort, ce sont les mesures mises en place par le précédent gouvernement conservateur qui expliquent en grande partie cette baisse. En relevant les seuils salariaux pour les travailleurs qualifiés, en rendant le regroupement familial plus difficile et en limitant drastiquement les droits des étudiants étrangers, les tories ont enclenché un véritable coup de frein migratoire.

Le résultat est spectaculaire : l’immigration professionnelle s’est effondrée de 49 %, et celle des étudiants de 17 %. Des statistiques qui font rêver certains Français, lassés d’un système perçu comme incontrôlé.

baisse d’immigration

Chute des flux familiaux et départs massifs

Le recul des flux familiaux est peut-être le plus significatif. Autrefois majoritaires dans les demandes, ces regroupements permettaient à de nombreux migrants d’origine extra-européenne de faire venir femmes, enfants et parents. Désormais, ces visas sont devenus quasi-inaccessibles pour la majorité.

Résultat : les départs s’accélèrent. L’ONS note une hausse marquée de l’émigration, notamment chez les ressortissants indiens, nigérians et pakistanais. Beaucoup, venus après les confinements, repartent maintenant que leurs titres de séjour expirent. Le Royaume-Uni, à sa manière, ferme les vannes.

bagages abandonnés

Pendant ce temps, la France déroule le tapis rouge

Tandis que le Royaume-Uni freine, la France continue d’accueillir massivement, souvent sans contrôle rigoureux. En 2023, notre pays a accordé près de 500 000 premiers titres de séjour, un chiffre en hausse constante depuis dix ans. Aucun débat sérieux n’est mené sur l’impact culturel, identitaire et social de ces flux.

Outre-Manche, on tente de retrouver une forme de souveraineté. Libérés des contraintes européennes, les Britanniques peuvent adapter leur politique migratoire à leur réalité nationale. En France, au contraire, Bruxelles impose des quotas, des répartitions et des procédures qui nous désarment juridiquement et politiquement.

Drapeau français

Starmer surfe sur l’héritage conservateur

Les chiffres actuels profitent pleinement à Keir Starmer, bien qu’ils soient le fruit des décisions prises par ses prédécesseurs. Lui qui, en mai dernier, promettait de « reprendre le contrôle » des frontières, récolte aujourd’hui les fruits d’un durcissement qu’il critiquait hier.

Le gouvernement travailliste ne cache plus sa satisfaction. De nouvelles restrictions sont d’ores et déjà annoncées pour la fin du mois. Il s’agit notamment d’interdire aux étudiants étrangers d’amener des membres de leur famille, et de limiter l’accès aux visas temporaires.

Starmer

Un calcul électoral évident mais risqué

Comme les conservateurs avant eux, les travaillistes misent sur l’hostilité croissante à l’immigration pour consolider leur base électorale. Dans un pays où les services publics s’effondrent, où le logement devient inaccessible et où la criminalité monte en flèche, la question migratoire reste centrale.

Mais cette stratégie n’est pas sans risque. Car derrière les baisses statistiques se cachent des réalités économiques complexes. La Banque d’Angleterre anticipe un ralentissement de la croissance pour 2025, en partie dû au manque de main-d’œuvre étrangère. Certains secteurs – santé, BTP, restauration – manquent déjà cruellement de bras.

Manifestations

Le dilemme britannique : croissance ou cohésion ?

Le Royaume-Uni est confronté à un dilemme que nous connaissons bien en France. Faut-il continuer à ouvrir les frontières pour satisfaire une économie avide de main-d’œuvre bon marché ? Ou faut-il protéger l’unité nationale et la cohésion culturelle au risque de freiner la croissance à court terme ?

Starmer, comme Macron, tente de concilier l’inconciliable. Mais le peuple n’est plus dupe. Il voit bien que la politique migratoire ne sert ni l’intérêt général, ni la justice sociale, mais les exigences de grandes entreprises qui veulent comprimer les salaires et externaliser les coûts sociaux.

La souveraineté migratoire comme enjeu central

Le reflux migratoire britannique prouve qu’une politique ferme peut produire des résultats. Mais il pose aussi la question de la volonté politique. Les élites veulent-elles réellement contrôler les flux ? Ou se contentent-elles d’agir en surface, pour apaiser temporairement une opinion exaspérée ?

La France ferait bien de s’inspirer de ce tournant britannique. Car la crise migratoire ne peut être résolue par des discours. Elle exige des actes concrets, une vision claire, et surtout une rupture avec le logiciel mondialiste qui a guidé les choix de nos dirigeants depuis trop longtemps.

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