🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’Université d’Aix-Marseille accueille 20 chercheurs américains fuyant les coupes budgétaires de Trump. D’où viennent-ils ? Stanford, NASA, Berkeley.
- La liberté académique aux USA est menacée. Des chercheurs craignent pour leurs labos et leur sécurité. Un climat de chasse aux sorcières ?
- La France offre jusqu’à trois ans de financement, mais à quel coût pour nos talents ? 15 millions d’euros pour 12 chercheurs supplémentaires.
- Macron et l’UE investissent pour attirer les talents étrangers, mais nos étudiants et chercheurs français souffrent. Deux poids, deux mesures ?
La France accueille des chercheurs américains fuyant les coupes de Trump.
L’Université d’Aix-Marseille (AMU) a accueilli huit chercheurs américains dans le cadre de son programme « Safe Place for Science », lancé en mars.
D’ici septembre, 20 chercheurs, issus d’institutions telles que Stanford, la NASA ou Berkeley, s’installeront en France. Près de 300 candidats ont postulé.
Ces chercheurs quittent les États-Unis, où l’administration Trump réoriente les priorités budgétaires. Pendant ce temps, les contribuables français financent leur accueil, ce qui soulève des questions sur les choix du gouvernement.
Crises et censure dans les universités américaines
Aux États-Unis, les universités font face à des ajustements budgétaires sous l’administration Trump, qui privilégie d’autres secteurs. Certains programmes de recherche ferment, poussant des chercheurs à chercher des opportunités ailleurs.
Brian Sandberg, historien de l’Illinois spécialisé dans la religion, le genre et la violence, explique : « Cela vous fait réfléchir à votre statut de chercheur. »
Certains craignent même des restrictions ou des expulsions en raison de leurs opinions, un climat tendu qui motive leur départ.
Une universitaire anonyme, travaillant sur le genre et le climat, dénonce une censure : « Le mot ‘femme’ serait interdit. Comment parler des femmes sans l’utiliser ? » Selon le Washington Post de février, la National Science Foundation surveille les recherches utilisant « femme » ou « femmes », en lien avec les directives de Trump contre certaines initiatives de diversité.
Cette universitaire ajoute : « J’ai des enfants, je ne veux pas qu’ils grandissent dans un environnement hostile. » Sandberg précise : « Aux États-Unis, je peux enseigner, mais comme chercheur, les perspectives sont limitées pour les quatre prochaines années. »
La France, un refuge pour les universitaires ?
L’AMU, avec ses 12 000 étudiants internationaux, offre jusqu’à trois ans de financement aux chercheurs étrangers.
Eric Berton, président de l’université, défend ce choix : « Accueillir ces chercheurs, c’est promouvoir la science mondiale et établir un programme d’asile scientifique. » Un projet de loi vise à créer un statut de « réfugiés scientifiques ».
La France a déjà accueilli des universitaires d’Ukraine, du Yémen, d’Afghanistan et des territoires palestiniens.
Cependant, ces financements soulèvent des interrogations : pourquoi investir autant dans des chercheurs étrangers alors que les laboratoires français manquent de fonds et que de jeunes docteurs français peinent à trouver des postes ?
Les coûts pour la France
Le programme de l’AMU, doté de 15 millions d’euros pour accueillir 12 autres chercheurs, s’inscrit dans une stratégie plus large.
Macron a annoncé 100 millions d’euros pour attirer les talents étrangers, et l’UE, via Ursula von der Leyen, prévoit 500 millions d’euros pour faire de l’Europe un pôle de recherche.
Alors que des millions d’euros sont ainsi investis pour attirer des chercheurs étrangers, les universités françaises doivent composer avec des amphithéâtres bondés, des salaires peu attractifs et des bâtiments vétustes. Beaucoup, étudiants comme enseignants, s’interrogent sur les priorités du gouvernement.
Les conséquences des coupes budgétaires
Les ajustements budgétaires de Trump, qui rappellent ses premières réformes dans des secteurs comme le climat, redirigent les fonds fédéraux vers d’autres priorités.
Les universités américaines sont directement concernées, tout comme leurs partenaires européens, notamment en France, où les contribuables pourraient être sollicités pour combler ces manques.
Tandis que Macron positionne la France comme une terre d’accueil, la question demeure : cet investissement profite-t-il vraiment aux Français, ou sert-il avant tout l’image internationale du président ?
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