La colère du PDG de Safran contre les maires écologistes : « Je n’investirai plus, ce n’est pas la peine. »

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Le PDG de Safran, Olivier Andriès, furieux contre les maires écologistes. Il refuse d’investir dans des villes dirigées par eux après des attaques à Rennes.
  • Projet d’usine à Rennes pour 500 emplois et 80 millions d’euros. Accueil hostile des militants écologistes, malgré zéro artificialisation des sols.
  • Les tensions entre écologie et industrie en France s’intensifient. Andriès critique l’écologie punitive qui freine la réindustrialisation.

Quand les écologistes font fuir l’industrie : Olivier Andriès claque la porte à Rennes.

Le patron de Safran, Olivier Andriès, est remonté comme jamais contre les maires écologistes. Invité lundi à l’Assemblée nationale pour parler des obstacles à la réindustrialisation, il n’a pas mâché ses mots. À coups de tomates, voilà comment on l’a remercié d’avoir voulu implanter une usine à Rennes !

Ce bras de fer entre Safran et certaines municipalités écologistes illustre les tensions croissantes entre écologie et industrie en France.

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« Je n’investirai plus dans une ville dirigée par une majorité écologiste », a-t-il lâché sans détour devant les députés de la commission d’enquête.

Difficile de lui donner tort après l’accueil hostile que lui ont réservé des militants se réclamant de l’écologie dans la capitale bretonne.

Le directeur général du groupe d’aéronautique et de défense n’est pas du genre à tendre l’autre joue. Ces attaques contre un projet industriel qui aurait créé des centaines d’emplois locaux ont visiblement touché un point sensible. Et ça tombe mal, dans un pays qui se gargarise de « réindustrialisation » à longueur de discours ministériels.

Les conséquences des actions écologistes sur l’industrie

Pendant que nos politiques nous expliquent l’importance de faire revenir les usines en France, certains idéologues préfèrent visiblement le chômage aux emplois industriels. Sans surprise, ce sont les mêmes qui nous promettent un monde meilleur avec leurs éoliennes importées de Chine.

Avec ce genre d’attitude, on comprend pourquoi tant d’industriels préfèrent désormais investir ailleurs. Olivier Andriès l’a bien compris et ne se gênera plus pour délocaliser ses prochaines usines loin des mairies vertes. Une perte sèche pour notre économie, mais apparemment, c’est le prix à payer pour que certains puissent continuer à vivre dans leur monde imaginaire.

La réaction d’Olivier Andriès face aux contestations

« Si c’est pour être accueilli par des tomates quand on crée 500 emplois dans une région, ce n’est pas la peine. »

Le patron n’a pas remis en question l’implantation de l’usine à Rennes, toujours planifiée pour 2027. Visiblement agacé, il laisse planer un doute sur sa patience face aux contestations locales, malgré l’engagement pris.

Rennes, terre d’accueil pour l’industrie française. En 2024, le groupe Safran y avait lancé un sacré chantier. Pas moins de 10.000 mètres carrés d’usine flambant neuve pour fabriquer ces fameuses aubes de turbines qui font tourner les moteurs du Rafale, notre avion de combat national, mais aussi ceux des Airbus A320 et Boeing 737.

80 millions d’euros sur la table ! Un projet qui aurait dû faire l’unanimité dans notre pays qui se désindustrialise à vitesse grand V. High-tech, indépendance stratégique et création d’emplois… tout y était. Sans parler du recyclage intelligent d’une friche de Stellantis qui moisissait là depuis que le groupe a préféré délocaliser ailleurs.

Un de ces rares projets industriels où nos impôts servaient enfin à quelque chose de concret, à rebâtir notre tissu productif national plutôt qu’à financer des lubies idéologiques ou des guerres à l’étranger. C’est ce genre d’investissement qui nous rendrait un peu de cette souveraineté industrielle dont on nous parle tant, mais qu’on voit si peu dans les faits.

Les obstacles écologistes

« Nous avons bien travaillé avec la maire socialiste de Rennes, ainsi qu’avec le conseil régional », raconte Olivier Andriès. « Nous avions préparé un beau dossier, avec 500 créations d’emplois et zéro artificialisation des sols, Mais dès l’annonce du projet, nous avons été critiqués par les écologistes, qui ont remis en cause la majorité municipale de Rennes, sur le thème : « C’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer. Et puis c’est le militaire, ce n’est pas bien. »

Encore une fois, ces donneurs de leçons se permettent de bloquer des projets qui auraient pu créer des centaines d’emplois dans une région qui en a pourtant besoin. Comme par hasard, quand il s’agit de dynamiser l’économie française, il y a toujours quelqu’un pour y trouver à redire !

Des emplois français sacrifiés sur l’autel de l’idéologie verte… Pendant ce temps, nos concurrents étrangers, eux, ne s’embarrassent pas de ces considérations et avancent à grands pas.

La réaction de Safran

Le PDG de Safran n’a pas mâché ses mots en déclarant :

« Donc, chaque fois que l’on aura un choix de localisation, systématiquement, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste. »

Un coup de gueule qui ne laisse aucune place à l’interprétation.

Il a tenu à préciser que sa décision n’était pas motivée par des considérations politiciennes. « Ce n’est pas politique, mais à partir du moment où on oublie l’intérêt national, où on ne comprend pas que créer 500 emplois dans un endroit, c’est très important pour le territoire et pour la vie des gens, ça n’est pas la peine. »

Cette position ferme du patron du géant français reflète le fossé qui se creuse entre le monde économique et certaines municipalités. D’un côté, des industriels qui cherchent à développer l’activité et créer des emplois. De l’autre, des élus écologistes souvent perçus comme hostiles à l’industrie traditionnelle, au nom de convictions environnementales parfois déconnectées des réalités économiques locales.

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