🔥 Les essentiels de cette actualité
- Rik Devillé critique vivement l’élection de Léon XIV, anciennement Robert Francis Prevost, accusé de couverture d’abus sexuels. Une trahison pour les victimes.
- SNAP avait alerté les cardinaux sur six candidats problématiques, dont Prevost. Leur lettre a été ignorée, révélant un système de protection.
- Des accusations précises contre Prevost à Chicago et au Pérou, mais contestées par le journaliste Pedro Salinas. Qui dit vrai dans ces luttes de pouvoir?
- Pour Devillé, cette élection envoie un message dramatique aux victimes : l’impunité prévaut au plus haut sommet. Un silence assourdissant du Vatican.
Rik Devillé, prêtre belge connu pour son engagement sans relâche aux côtés des victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique, a vivement réagi à l’élection du nouveau souverain pontife, Léon XIV, anciennement cardinal Robert Francis Prevost.
Pour lui, c’est une trahison de plus infligée à ceux qui attendent depuis des décennies que justice soit faite. Il ne mâche pas ses mots :
« C’est une catastrophe », a-t-il déclaré, furieux, au média flamand Het Laatste Nieuws.
Selon Devillé, le nouveau pape aurait, lorsqu’il était encore en poste comme supérieur religieux, couvert des prêtres accusés d’actes pédocriminels. Ces accusations, déjà inquiétantes, prennent une dimension bien plus grave quand on sait qu’elles étaient connues de certains membres du collège cardinalice avant le conclave.
Une lettre d’alerte ignorée par le conclave
L’organisation américaine SNAP (Survivors Network of those Abused by Priests), principale structure de défense des victimes aux États-Unis, avait adressé une lettre à plusieurs cardinaux au mois de mars, peu avant l’élection. Dans cette missive, SNAP alertait sur six candidats jugés problématiques, impliqués à divers niveaux dans la dissimulation d’affaires d’abus sexuels. Parmi eux : Robert Francis Prevost.
« Le message était clair : ces types ne devaient pas être élus », affirme Devillé.
Mais le système a fait ce qu’il fait toujours : il s’est protégé. L’avertissement a été tout simplement ignoré, démontrant une nouvelle fois que les mécanismes d’autoprotection priment sur les exigences de transparence et de justice.
Un système verrouillé, au Vatican comme ailleurs
La dénonciation de Devillé met en lumière un phénomène bien connu mais rarement assumé : l’Église catholique, à l’instar des autres institutions de pouvoir, semble plus soucieuse de préserver son image que de faire le ménage dans ses rangs. Les abus sont étouffés, les victimes marginalisées, les auteurs protégés.
Ce schéma rappelle tristement les mécanismes à l’œuvre dans les sphères politiques et économiques mondialisées : une élite imperméable aux critiques, protégée par son réseau et son prestige.
Des accusations précises mais controversées
À Chicago, alors qu’il était supérieur des Augustins, Prevost aurait autorisé un prêtre accusé d’abus à résider près d’une école sans avertir les autorités locales. Plus grave encore, au Pérou, où il a exercé comme évêque de Chiclayo pendant près de deux décennies, Prevost aurait ignoré les témoignages de trois religieuses dénonçant des comportements abusifs au sein de leur communauté. L’une d’elles affirme avoir été laissée sans réponse après avoir transmis son dossier directement au bureau de l’évêque.
Le journaliste péruvien Pedro Salinas, célèbre pour avoir révélé le scandale du Sodalicio, conteste cependant cette version. Selon lui, ces accusations seraient en partie le fruit d’une campagne orchestrée par des factions conservatrices comme l’Opus Dei, visant à empêcher Prevost – jugé trop modéré – d’accéder à la papauté.
Salinas affirme même que Prevost a soutenu les enquêtes menées contre le Sodalicio et s’est positionné en faveur des victimes. Ce décalage entre les versions soulève une question cruciale : qui dit vrai ? Et dans quelle mesure la vérité est-elle manipulée dans les luttes de pouvoir au sein de l’Église ?
Une nomination perçue comme un affront
Pour Devillé, peu importe les nuances :
« Si le pape lui-même est impliqué dans des affaires de couverture, comment pourrait-il lutter efficacement contre les abus ? » s’interroge-t-il.
Il voit dans cette élection un message dramatique envoyé aux victimes : l’impunité prévaut, même au plus haut sommet.
La lettre d’avertissement avait été envoyée, entre autres, au cardinal Pietro Parolin, actuel secrétaire d’État du Vatican, soit le numéro deux de l’institution. Aucune suite ne lui a été donnée. Aucun signal fort n’a été émis. Silence total.
Un silence assourdissant
Durant tout le processus de sélection, aucune question sur les abus sexuels n’a été sérieusement évoquée. Pas un mot sur les réformes promises. Pas une interrogation sur les passifs judiciaires des candidats. Pour Devillé, ce silence révèle les vraies priorités du Vatican : maintenir l’ordre hiérarchique, coûte que coûte.
« Sur 133 cardinaux, pas un seul n’était irréprochable sur cette question ? C’est un scandale », déplore-t-il.
Le fossé entre l’institution et les fidèles
Cette affaire illustre une nouvelle fois le gouffre qui sépare la hiérarchie catholique des préoccupations des fidèles. Alors que les scandales s’accumulent, la Curie romaine poursuit son fonctionnement en vase clos, loin des exigences de justice et de transparence que réclame la base. Les gestes symboliques ne suffisent plus. Les excuses publiques ne convainquent plus. Il faut des actes.
Pope Robert Prevost during the pandemic: Wear your masks. Observe the rules of social distancing. Comply. Excommunicated Vigano during the pandemic: We need international tribunals for the criminal elites who are pushing the great reset. They should have made Vigano the Pope.
Mais en élisant un pape au passé controversé, le Vatican semble avoir choisi la continuité plutôt que la rupture. Et pour les victimes, c’est un nouveau coup porté à leur combat, une injustice de plus dans une longue série.
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