🔥 Les essentiels de cette actualité
- Olivier Marleix, député LR, retrouvé mort à son domicile d’Anet le 7 juillet 2025. Suicide confirmé par les autorités, une autopsie prévue.
- La classe politique française sous le choc. Quatrième suicide d’un député sous la Ve République, hommage officiel à l’Assemblée.
- Marleix, un souverainiste engagé contre la vente d’Alstom. Usé par un climat politique délétère, il laisse des questions ouvertes.
Lundi 7 juillet, la classe politique française a été ébranlée par une nouvelle brutale : Olivier Marleix, député LR d’Eure-et-Loir, a été retrouvé sans vie à son domicile d’Anet.
Âgé de 54 ans, père de deux filles, cet ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale (2022-2024) s’est donné la mort. Peu avant 15h, les gendarmes, alertés par son assistante parlementaire et la maire d’Anet, inquiètes de son absence à des rendez-vous matinaux et à l’Assemblée, ont pénétré dans sa maison.
Selon le procureur de Chartres, Frédéric Chevallier, ils ont découvert son corps “pendu dans une chambre à l’étage.”
Les premiers examens médico-légaux excluent l’intervention d’un tiers, confirmant la piste du suicide. Une autopsie est prévue mercredi 9 juillet, et un téléphone et des ordinateurs ont été saisis pour analyse.
Un “petit bout de papier” a été trouvé, mais aucun écrit n’éclaire encore les raisons de ce geste.
Le choc de la disparition d’Olivier Marleix
Sa grande silhouette, son menton à fossette et son front dégarni ne traverseront plus les couloirs de l’Assemblée, où il siégeait depuis 2012. Fils d’Alain Marleix, ancien secrétaire d’État et figure du Cantal, Olivier Marleix portait un héritage politique marqué par le gaullisme.
L’annonce de son décès a provoqué une vague d’émotion, tous partis confondus. À l’Assemblée, les députés, sidérés, ont observé une minute de silence. C’est le quatrième suicide d’un député sous la Ve République, après Aymeric Simon-Lorière (1977), Pierre Bérégovoy (1993) et Jean-Marie Demange (2008).
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a salué un homme “droit, rigoureux, profondément humain” et proposera un hommage officiel mardi 8 juillet à 15h lors de la conférence des présidents.
Un souverainiste face aux puissants
Souverainiste assumé, Marleix s’était distingué par son combat contre la vente controversée de la branche énergie d’Alstom à General Electric en 2014, sous la houlette d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie.
En 2019, après avoir présidé une commission d’enquête parlementaire, il avait saisi la justice, dénonçant un possible “pacte de corruption” dans cette opération. Ce combat pour la souveraineté industrielle lui avait valu le “Prix éthique” d’Anticor.
Les réactions politiques en lumière
Emmanuel Macron, souvent ciblé par Marleix, a rendu hommage sur X à un « “homme politique d’expérience »” qui « “défendait ses idées avec conviction. »” Ces mots sonnent creux pour certains, vu les tensions entre les deux hommes.
François Bayrou, Premier ministre, a exprimé sur X sa « “stupéfaction »” et son « “immense tristesse, »” ajoutant : « “On ne se rend jamais compte de la fragilité des êtres humains. »” Il rendra hommage à Marleix à Chartres, dans sa circonscription.
Laurent Wauquiez, sur RTL, a salué « “un homme passionné »” incarnant une droite fidèle à ses convictions.
La disparition d’Olivier Marleix a provoqué une onde de stupeur dans l’ensemble du spectre politique, brisant le clivage des partis.
Le drame humain derrière la politique
La France traverse une crise institutionnelle : Assemblée fragmentée, défiance populaire record, instabilité gouvernementale. Derrière les costumes et les discours, les responsables politiques restent des êtres humains vulnérables.
Le suicide d’un député en exercice n’est pas qu’un fait divers : c’est un signal d’alarme. Pendant que les élites jouent les équilibristes, certains paient de leur vie le prix du cynisme politique. Marleix tenait bon, droit dans ses bottes, loin des magouilles et des renoncements du pouvoir.
Les questions soulevées par ce suicide
Cette mort brutale frappe fort : que dit-elle d’un système politique qui use ses acteurs ? Marleix rejoint une liste tragique de députés partis trop tôt dans un monde d’attaques médiatiques et de jeux de pouvoir.
Son combat acharné contre la vente d’Alstom en 2014, son défi lancé au rôle de Macron, et sa posture souverainiste montraient un homme qui ne pliait pas. Pourtant, il est parti, laissant des questions qui brûlent.
Il travaillait à la rédaction déjà très avancée d’un ouvrage à paraître cet automne, au mois de novembre, chez Robert-Laffont.
Le titre provisoire du livre, « Dissolution française », devait raconter son expérience d’homme politique et revenir sur les soubresauts récents de l’actualité.
« Olivier Marleix était très impliqué dans ce projet, il avait des choses à dire », raconte son éditeur Thierry Billard.
Ces tout derniers jours, Olivier Marleix avait même échangé avec ce dernier à qui il venait d’envoyer une seconde version corrigée.
En attendant l’autopsie, ce drame, dans une République à bout de souffle, force à regarder en face le tribut mental payé par ceux qui dirigent.
IMPORTANT - À lire
Le suicide d'Olivier Marleix soulève des questions troublantes sur les pressions subies par nos élus. Dans un système politique en pleine déliquescence, ceux qui osent encore défier les puissants semblent payer le prix fort. Notre revue approfondit chaque mois ces enjeux cruciaux.
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