La Ligue des Droits de l’Homme veut offrir la justice… aux narcotrafiquants !

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Two hands covered in powder are sorting white capsules scattered on a wooden table. The setting suggests a focused activity related to substances or medications.

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • La LDH dénonce une surveillance disproportionnée et attentatoire aux libertés à Rennes, où des drones luttent contre le trafic de stupéfiants. Découvrez les enjeux de cette bataille juridique.
  • Le tribunal valide les arrêtés préfectoraux, estimant la surveillance proportionnée aux objectifs de sécurité. Une décision qui relance le débat sur la surveillance généralisée.
  • À Rennes, les drones sont un test. Quelles seront les conséquences à long terme ? Un effet cliquet de la surveillance menace-t-il nos libertés ?

Vendredi 18 avril 2025, le tribunal administratif de Rennes a rejeté la requête de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui tentait de suspendre quatre arrêtés préfectoraux autorisant l’usage de drones pour lutter contre le trafic de stupéfiants à Rennes.

Une décision de justice qui valide un outil opérationnel ciblé et nécessaire, mais qui dévoile aussi une réalité troublante : la LDH semble prête à faire passer les droits abstraits des délinquants avant la sécurité concrète des citoyens.

drogue

Une contestation déconnectée des enjeux locaux

Entre le 4 et le 30 avril 2025, le préfet de la région Bretagne et d’Ille-et-Vilaine, Amaury de Saint-Quentin, a autorisé l’usage de drones sur quatre zones sensibles de Rennes : Maurepas-La Bellangerais, Villejean-Beauregard, Bourg Levêque-Cleunay, ainsi que le centre-ville. Objectif : perturber les réseaux de trafic, documenter les situations dangereuses et compenser la destruction répétée des caméras de vidéosurveillance au sol.

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La LDH, dans son recours, affirme que ces mesures concernent « un cinquième » voire « un quart » de la ville, présentant cette captation d’images comme une atteinte massive aux libertés.

Or, le juge des référés a rappelé que « la majeure partie de la ville est épargnée par les mesures de surveillance » et que les périmètres visés correspondent strictement aux zones identifiées comme « points de deal ».

Un outil précis pour cibler les zones à risques

Les drones ne survolent pas toute la ville au hasard. Ils sont activés uniquement dans des zones où la présence de trafics d’armes, de drogues ou d’êtres humains est avérée. Le juge a validé les arrêtés en soulignant leur proportionnalité et leur justification territoriale. Les drones permettent de contourner les limites des dispositifs classiques, notamment en apportant une vision en temps réel, déterminante dans la coordination des opérations.

Ils sont aussi nécessaires pour « insécuriser les trafiquants et les consommateurs », comme l’a formulé le préfet, en les contraignant à rompre leurs habitudes et à prendre plus de risques, ce qui affaiblit les réseaux.

Un précédent judiciaire à double tranchant

Cette décision précise cependant que la surveillance par drone est encore strictement encadrée : pas de reconnaissance faciale, pas de captation sonore, durée de conservation limitée à sept jours sauf procédure. Néanmoins, comme pour tant d’autres dispositifs, la tentation d’une extension durable existe. On l’a vu avec les QR codes du Covid, prolongés puis recyclés pour les JO. Rien n’exclut que ces drones deviennent un outil permanent.

Le juge reconnaît d’ailleurs que la précision sur les périodes d’utilisation n’était pas possible à fournir dans les arrêtés, au nom de la « discrétion et de la confidentialité » des opérations. Une souplesse qui pourrait devenir une faille si le dispositif était généralisé dans le futur.

Une LDH qui se trompe de combat

Ce qui choque ici, c’est la posture de la LDH, qui au nom d’une vision absolutiste des libertés, s’oppose à des mesures ciblées visant à protéger les habitants. Cette même LDH n’apporte aucune solution concrète pour contrer le trafic de stupéfiants, fléau qui ravage les quartiers populaires et alimente la violence.

Elle se présente comme défenseur des libertés, mais se positionne ici comme bouclier juridique de ceux qui en privent les autres : dealers, trafiquants, consommateurs. Le message envoyé aux citoyens est glaçant : vos souffrances pèsent moins que l’inconfort des criminels.

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Vers un modèle de surveillance durable ?

Il ne faut pas être naïf : l’outil drone, s’il est efficace aujourd’hui, peut devenir une norme demain. La capacité de l’État à généraliser ces outils au nom d’autres menaces futures est une question légitime. La surveillance, sous couvert de sécurité, a souvent tendance à s’étendre, crise après crise.

Ce qui doit nous alerter, c’est cette mécanique insidieuse où l’on justifie chaque outil comme provisoire, avant qu’il ne devienne structurel. Il est donc essentiel que ces dispositifs soient encadrés, régulièrement réévalués et débattus publiquement.

Conclusion : entre protection et dérives

La décision du tribunal de Rennes doit être saluée comme une défense du bon sens : les outils de lutte contre le narcotrafic doivent être proportionnés, mais efficaces. Cependant, cette affaire rappelle aussi l’urgence de ne pas abandonner notre vigilance face à la montée en puissance de la surveillance technologique.

Quant à la LDH, son combat semble déconnecté du terrain et des attentes réelles des citoyens. Car s’il est important de protéger les droits individuels, il est tout aussi crucial de ne pas offrir un blanc-seing aux ennemis de la paix sociale. Le vrai danger, c’est d’oublier que la liberté ne peut exister sans un minimum d’ordre.

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