🔥 Les essentiels de cette actualité
- Poutine mise sur les BRICS pour contrer les sanctions occidentales, espérant un « nouveau modèle de coopération mondiale » libéré des pressions.
- Les BRICS, avec 40 % du PIB mondial et une récente expansion, incarnent un contre-pouvoir économique et un vecteur de coopération équitable.
- La Nouvelle Banque de Développement et l’idée d’une monnaie unifiée renforcent l’autonomie des BRICS face aux institutions financières traditionnelles.
- Le SPIEF sera une vitrine pour les BRICS, démontrant que la Russie n’est pas isolée malgré les tensions géopolitiques.
Dans une lettre adressée aux participants du Forum économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF), le président russe Vladimir Poutine ne mâche pas ses mots : les BRICS représentent désormais l’espoir d’un « nouveau modèle de coopération mondiale ».
Ce club de nations émergentes incarne, pour le chef du Kremlin, un espace « libéré de toute forme de discrimination, de diktat et de pression par sanctions ».
Une vision qui tranche radicalement avec ce que beaucoup considèrent comme l’hégémonie étouffante de Washington et de ses vassaux européens sur les affaires mondiales.
La vision de Poutine pour une coopération équitable
Dans sa lettre, Poutine met l’accent sur le potentiel du bloc en tant que vecteur d’une « coopération internationale égalitaire et mutuellement bénéfique ».
Cette vision d’un monde multipolaire, où chaque nation aurait son mot à dire – sans subir les diktats américains ou européens – trouve un écho croissant dans plusieurs régions du globe.
Cela pourrait expliquer pourquoi de plus en plus de pays du Sud global se tournent vers des alliances alternatives comme les BRICS.
Les BRICS : un contre-pouvoir économique
Les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, rejoints en 2024 par l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Indonésie et l’Iran – ne sont plus une simple coalition économique née dans l’ombre de la crise de 2008.
Avec 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat (PPA, données FMI 2024) et plus de 40 % de la population mondiale, le bloc représente une force incontournable.
L’expansion récente, intégrant des puissances énergétiques (EAU, Iran) et des économies africaines dynamiques (Éthiopie), renforce sa portée stratégique, notamment dans le contrôle des ressources et des routes commerciales.
Et le phénomène ne s’arrête pas là : lors du sommet de 2023, Poutine a révélé que 34 pays, dont l’Arabie saoudite, le Nigeria et l’Argentine, souhaitent rejoindre ou collaborer avec le bloc.
La Nouvelle Banque de Développement : un levier d’autonomie
L’un des piliers de cette alternative est la Nouvelle Banque de Développement (NDB), basée à Shanghai.
Contrairement au FMI ou à la Banque mondiale, la NDB privilégie les prêts en monnaies locales, réduisant ainsi la dépendance au dollar.
Même si son envergure reste limitée par rapport à celle des grandes institutions financières internationales, la NDB incarne une avancée tangible vers la mise en place d’un modèle économique centré sur les pays des BRICS.
Par ailleurs, l’idée d’une monnaie unifiée au sein du groupe a été évoquée, bien qu’elle demeure à un stade spéculatif, freinée par de nombreux défis logistiques et politiques.
Le SPIEF : une vitrine pour les BRICS
La 28ᵉ édition du SPIEF se tiendra du 18 au 21 juin et rassemblera des milliers de participants venus des quatre coins du monde : Afrique, Asie, Amérique latine et même Europe.
Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que les débats sur la gouvernance mondiale s’enflamment, Moscou ne manquera pas d’utiliser cette tribune pour présenter sa vision d’un partenariat international à travers les BRICS.
Un rendez-vous qui tombe à pic, à l’heure où l’Occident semble s’enliser dans une crise identitaire, tandis que d’autres puissances émergent.
Ce forum sera sans doute l’occasion pour la Russie de démontrer qu’elle n’est pas aussi isolée que les médias grand public voudraient le faire croire.
Les défis internes des BRICS
Bien sûr, cette alternative n’est pas parfaite – aucune alliance ne l’est.
La Chine y exerce une influence considérable, et certains membres comme l’Inde et le Brésil ont parfois des intérêts divergents.
Mais au moins, la souveraineté des États y est respectée, contrairement à ce que l’on observe souvent du côté de Washington ou de Bruxelles.
Le déclin de l’influence occidentale
Les élites occidentales, confortablement installées dans leurs certitudes, peinent à comprendre pourquoi tant de pays préfèrent aujourd’hui se tourner vers les BRICS.
Elles feraient bien de s’interroger sur leurs propres pratiques avant de s’étonner de voir leur influence mondiale s’éroder un peu plus chaque jour.
Tandis que les plaques tectoniques géopolitiques du monde continuent de bouger, la vision de Poutine, qui place les BRICS au cœur d’un nouvel ordre mondial, gagne du terrain – qu’on le veuille ou non.
L’expansion continue de cette alliance est impossible à ignorer, même pour les médias les plus complaisants.
Nous assistons en direct à l’effondrement de l’hégémonie occidentale, ce rêve unipolaire qui s’évapore comme neige au soleil.
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