🔥 Les essentiels de cette actualité
- Trump menace la Chine et l’Inde de tarifs douaniers à 100 % pour forcer Poutine à négocier avec l’Ukraine, mais seulement si l’Europe suit.
- Les États-Unis prêts à répliquer les mêmes tarifs que l’Europe, illustrant la stratégie trumpienne de négociations musclées.
- L’Union Européenne face à ses contradictions : vouloir sanctionner Moscou tout en dépendant de son gaz.
- Trump a déjà doublé les taxes sur l’Inde à 50 %, mais refuse de sanctionner la Chine malgré ses échanges avec la Russie.
Selon Bloomberg et le Financial Times, Trump a directement fait savoir sa position lors d’une réunion entre hauts responsables américains et européens à Washington. Le milliardaire n’y va pas par quatre chemins : il veut que l’Europe impose des tarifs douaniers à la Chine et l’Inde.
Et pas n’importe lesquels, des droits draconiens pouvant aller jusqu’à 100 % pour forcer Poutine à s’asseoir enfin à la table des négociations avec l’Ukraine.
Les États-Unis seraient prêts à répliquer exactement les mêmes tarifs que ceux imposés par l’Europe sur l’un ou l’autre de ces deux pays. Une stratégie qui montre bien comment Trump compte reprendre la main sur les relations commerciales internationales, en conditionnant toute action américaine à une participation européenne unanime.
La surprise trumpienne
Cette stratégie parfaitement la vision trumpienne des relations internationales : des négociations musclées et pragmatiques, loin des palabres habituels de l’establishment européen qui, comme d’habitude, risque de plier face aux pressions américaines.
Cette proposition, qui a autant de chances d’être acceptée qu’un Macron populaire dans nos campagnes, n’est rien d’autre qu’un pied de nez à l’Europe.
Plusieurs nations, dont la Hongrie d’Orbán, ont systématiquement bloqué les sanctions plus sévères visant le secteur énergétique russe. Il ne faut pas oublier que ces mesures nécessiteraient l’unanimité des États membres…
Les contradictions de l’Union européenne
Un jeu de dupes où Bruxelles se retrouve coincée entre son discours va-t-en-guerre et la réalité économique qui ne cesse de se dégrader. Une situation typique de ces bureaucrates qui s’imaginent diriger l’Europe depuis leurs tours d’ivoire.
L’habileté de Trump dans cette affaire ? Afficher aux yeux de tous les contradictions d’une Union Européenne qui prétend vouloir sanctionner Moscou mais qui tremble à l’idée de se passer de son gaz.
L’administration Trump et ses alliés européens ont évoqué de nouvelles sanctions contre Moscou : le ciblage de la flotte fantôme pétrolière russe et d’autres restrictions bancaires, financières et contre les grandes compagnies pétrolières russes.
Trump avait fixé un ultimatum à Poutine, le sommant d’organiser une rencontre bilatérale avec Zelensky. Mais l’échéance est passée sans la moindre réaction du Kremlin, pas étonnant quand on voit les avancées russes fulgurantes en territoire ukrainien. Les troupes russes pourraient d’ailleurs bientôt se retrouver aux portes de Kiev.
Les actions de Trump
Bloomberg rapporte que toute action américaine dépendrait ultimement du bon vouloir de Trump. Le président américain s’est abstenu jusqu’à présent de sanctionner directement la Russie, malgré plusieurs ultimatums qu’il s’était lui-même imposés et la réticence persistante de Poutine à négocier la fin de la guerre.
Trump n’est pourtant pas resté totalement inactif. Il a déjà doublé les taxes douanières sur l’Inde, les portant à 50 %, pour punir ce pays qui continue d’acheter du pétrole russe.
Cependant, le président américain refuse de sanctionner la Chine, qui commerce pourtant avec la Russie dans le secteur énergétique à hauteur équivalente à l’Inde.
Les négociations commerciales entre les États-Unis et l’Inde
Plus tard mardi, Trump a posté sur les réseaux sociaux que les États-Unis et l’Inde poursuivaient leurs négociations pour éliminer les barrières commerciales entre les deux pays.
Le candidat républicain s’est montré optimiste quant à la possibilité d’un accord pour régler leur différend. Il a également déclaré se réjouir de « s’entretenir avec mon bon ami », le Premier ministre Narendra Modi, dans les semaines à venir.
Ces échanges commerciaux représentent un enjeu économique majeur pour les États-Unis. Trump avait déjà entamé ces discussions lors de son premier mandat, avec une approche directe qui avait marqué sa présidence.
Contrairement aux diplomates traditionnels qui s’emberlificotent dans des procédures interminables, l’homme d’affaires privilégie les relations personnelles et les négociations sans détour.
La diplomatie imprévisible de Trump
Cette nouvelle attaque tarifaire tranche avec sa récente stratégie d’apaisement envers la Chine – un virage adopté ces derniers mois dans le cadre de ses efforts apparents pour obtenir un sommet avec le président Xi Jinping et un accord commercial avec la deuxième économie mondiale.
Le mois dernier, contre toute attente, il prolongeait la suspension des droits de douane sur les produits chinois jusqu’à début novembre, une mesure qui a stabilisé les liens commerciaux.
Le renforcement des alliances entre la Russie et la Chine
Malheureusement, la petite branche d’olivier tendue à la va-vite n’a en rien dissuadé la Russie et la Chine de se rapprocher davantage. La semaine dernière, les deux puissances se sont jurées fidélité lors des commémorations du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale.
Xi a clairement signifié son refus de lâcher Poutine quand Moscou a annoncé que Pékin avait enfin signé l’accord pour le Power of Siberia 2, un gigantesque gazoduc que les Chinois traînaient des pieds à valider depuis des années.
Cette annonce est intervenue après que des photos de Xi Jinping, Poutine et Modi souriant et se tenant la main lors d’un sommet à Tianjin ont fait le tour du monde.
Interrogé mercredi lors d’un point presse à Pékin sur la dernière proposition de droits de douane de Trump, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a réaffirmé que son pays avait toujours maintenu une position objective et juste concernant la guerre en Ukraine.
« La Chine n’est ni à l’origine de cette crise, ni impliquée », a-t-il déclaré. « Nous nous opposons fermement à l’utilisation de la Chine comme excuse et à l’exercice de prétendues pressions économiques. »
Les risques d’une escalade commerciale
Xi riposterait face à toute escalade. Les exportations chinoises tiennent bon malgré une taxe américaine de 55 % sur les expéditions vers les États-Unis, preuve que Pékin peut encaisser d’autres coups.
Trump, lui, joue avec le feu : relancer la guerre commerciale risquerait de déstabiliser l’approvisionnement en aimants chinois, essentiels pour la production américaine de biens allant des téléphones portables aux missiles.
Un tel scénario pourrait aussi faire capoter la rencontre prévue entre Trump et le dirigeant chinois. Les deux pays préparent cette réunion qui pourrait se tenir dès le mois prochain, en marge d’un sommet majeur en Corée du Sud.
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