« Trump n’a pas été élu pour être l’empereur du monde » : le président du Brésil, Lula, répond aux menaces tarifaires américaines

Luiz Inácio Lula da Silva répond aux menaces de Trump Luiz Inácio Lula da Silva répond aux menaces de Trump

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Lula défend la souveraineté brésilienne face aux menaces économiques de Trump, refusant toute ingérence dans les affaires intérieures.
  • Trump menace d’imposer des tarifs douaniers de 50 % sur le Brésil, en soutien à Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État.
  • Lula rappelle l’indépendance du pouvoir judiciaire brésilien et refuse que son pays soit pris en otage par les intérêts étrangers.
  • Les États-Unis lancent une enquête sur les pratiques commerciales brésiliennes, accentuant la pression sur la dixième économie mondiale.

Face aux menaces économiques de Trump, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a réagi cash, refusant de se laisser intimider.

Dans une interview exclusive avec Christiane Amanpour (CNN), Lula a dénoncé une ingérence claire dans les affaires intérieures du Brésil — comme si un président étranger pouvait dicter la justice locale.

Il a été clair :

« Trump a été élu comme président des États-Unis, pas pour être l’empereur du monde. »

Une phrase qui résume tout — rappelant que chaque nation garde sa souveraineté, même face aux menaces économiques.

Il a aussi rappelé que le sort de Bolsonaro, son prédécesseur, ne se négocie pas à coups de sanctions commerciales.

« Le pouvoir judiciaire au Brésil est indépendant. Le président de la République n’a aucune influence. Et Bolsonaro n’est pas jugé personnellement. Il est jugé sur les actes qu’il a commis en tentant d’organiser un coup d’État. »

Trump sort la menace du tarif à 50 % : un coup de bluff ou une réelle volonté de pression ?

Jeudi dernier, Trump a sorti la grosse artillerie sur sa plateforme Truth Social : 50 % de droits de douane sur le Brésil à partir du 1er août.

Un vrai coup de pression économique, justifié par ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro — un allié politique à qui il prête la peau de victime du système.

Bolsonaro, rappelons-le, est accusé d’avoir tenté de faire tomber Lula après son élection en 2022. S’il est reconnu coupable, il risque plus de 40 ans de prison.

Trump, quant à lui, surfe sur cette controverse pour relancer sa posture « America First », menacer, diviser, défendre ses alliés — quitte à jouer avec le feu sur un marché stratégique.

Justice à double vitesse ?

Lula ne se laisse pas impressionner et rappelle la règle du jeu :

« Si Trump était brésilien et s’il avait commis ce qui s’est passé au Capitole, il serait également jugé au Brésil. Il aurait peut-être violé la Constitution. Selon la justice, il serait également arrêté s’il avait commis un tel acte ici, au Brésil. »

Une pique qui résonne à double sens, quand on sait que les révoltes du 6 janvier restent au cœur des débats outre-Atlantique.

Attaque du Capitole des États-Unis

Le commerce au cœur du conflit, mais à qui profite vraiment le déséquilibre ?

Côté chiffres, les États-Unis enregistrent un excédent commercial de 6,8 milliards de dollars avec le Brésil — un détail qui dérange dans ce discours de victime commerciale brandi par Trump.

Les exportations américaines vers le Brésil : avions, carburants, équipements industriels… Autant de secteurs qui pourraient être impactés par une taxe douanière brésilienne de 50 %, riposte annoncée.

Lula, dans un langage clair, refuse que son pays soit pris en otage :

« Le Brésil doit prendre soin du Brésil et du peuple brésilien, et non des intérêts des autres. Le Brésil n’acceptera rien qui lui soit imposé. Nous acceptons la négociation, pas l’imposition. »

Malgré tout, il ne ferme pas la porte à la discussion.

« Je ne suis pas un président progressiste. Je suis le président du Brésil. Je vois Trump comme le président des États-Unis — élu par son peuple. »

Avec ce cette déclaration, le président brésilien met de côté les étiquettes politiques qui pourraient envenimer le débat.

« La meilleure chose au monde est de nous asseoir autour d’une table et de discuter », a-t-il déclaré, tout en laissant le ballon dans le camp américain.

Une enquête US qui tombe à pic

Mais l’escalade ne s’arrête pas là : les États-Unis viennent de lancer une enquête sur les pratiques commerciales brésiliennes, visant des secteurs aussi variés que le commerce numérique, les services de paiement électronique, la propriété intellectuelle, sans oublier l’éthanol et la déforestation.

Une démarche officielle qui pourrait en cacher une autre : renforcer la pression sur la dixième économie mondiale au moment où les rivalités commerciales et géopolitiques s’aiguisent.

Souveraineté contre ingérence : le Brésil trace sa route face à Washington

Dans ce bras de fer entre deux chefs d’État au caractère bien trempé, une chose est claire : le Brésil n’est plus une arrière-cour docile de Washington.

Lula ne renie pas le dialogue, mais il le pose d’égal à égal, en patriote. Trump défend ses alliés, Lula défend sa souveraineté — et c’est tout le sens d’un monde multipolaire où chaque nation entend reprendre le contrôle sur ses choix.

L’ère des injonctions à sens unique touche à sa fin. Face à la pression américaine, le Brésil tient bon. Et dans cette confrontation tendue, ce sont peut-être les BRICS, en pleine montée en puissance, qui finiront par imposer les nouvelles règles du jeu.

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