Un an après la dissolution, Macron tente de reprendre les rênes

Emmanuel Macron, source

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Un an après la dissolution, Macron tente de reprendre les rênes. Relégué à un rôle de spectateur, il s’agite et intervient pour réaffirmer son autorité.
  • Coincé dans un exécutif qu’il ne maîtrise plus, le président multiplie les initiatives. Mais ses efforts peinent à convaincre face à une majorité fracturée.
  • Les querelles internes et l’absence de vision laissent les Français perplexes. Pendant ce temps, les préoccupations quotidiennes sont reléguées au second plan.

Le chef de l’État ne supporte plus de rester dans l’ombre. Depuis la dissolution de l’Assemblée, sans majorité absolue, Emmanuel Macron est relégué à un rôle de spectateur, laissant Matignon prendre les devants.

Mais ces derniers jours, il multiplie les gestes d’impatience, comme un lion en cage refusant d’être réduit à un figurant. Coincé dans un exécutif qu’il ne maîtrise plus, Macron cherche à réaffirmer son autorité par des interventions médiatiques. Mais le terrain est glissant.

Entre un Premier ministre qui s’émancipe et des ministres jouant leur propre partition, il ressemble à un chef d’orchestre dont l’équipe improvise en plein concert. Un comble pour celui qui promettait un « nouveau monde » et qui se retrouve prisonnier d’un système dysfonctionnel, incapable de répondre aux attentes des Français, comme le pouvoir d’achat en chute libre.

Macron - frappes américaines en Iran

Une présidence aux abois

La photo de famille du gouvernement Bayrou, prise avec sept mois de retard, en dit long. Macron s’y est imposé, contrairement à celle du gouvernement Barnier, avant sa censure le 5 décembre 2024. Un geste symbolique trahissant un président en quête de visibilité, incapable de supporter que l’attention se détourne de lui. Quand la lumière s’éteint, Jupiter provoque la foudre.

Le 3 juillet, face aux disputes publiques de ses ministres, Macron a tenté de reprendre le contrôle. Il a lancé à la presse :

« Les ministres doivent s’occuper des politiques qu’ils conduisent. Si on se met à avoir des ministres qui s’occupent de tout, on n’a plus un gouvernement »

Une pique visant Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, dont la tribune dans Le Figaro appelait à « rebâtir un parc nucléaire et stopper le financement des renouvelables ».

La réaction ne s’est pas fait attendre : les médias se sont emparés du sujet et les critiques ont fusé de toutes parts. « C’est irresponsable quand on prétend être un homme d’État. C’est dramatique, c’est du populisme le plus basique », s’est indignée Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, sur France Info.

Retailleau a riposté sur BFMTV : « Si certains découvrent que la droite est attachée au nucléaire, il fallait se réveiller plus tôt. »

 Le 2 juillet 2025 Le président français  
@EmmanuelMacron
  et les 35 membres du Gouvernement

Cacophonie et absence de vision

Pourquoi cette hostilité au nucléaire, pilier historique de l’industrie française ? Pourquoi taxer de « populisme » une défense de la souveraineté énergétique ? À écouter les ministres, difficile de deviner quelle ligne énergétique tient vraiment le gouvernement.

Macron a tenté de remettre de l’ordre. « Il faut discipliner la parole », a-t-il déclaré, visant son Premier ministre, François Bayrou. Ce dernier, sur BFMTV, a défendu son équipe :

« J’ai voulu un gouvernement de poids lourds, mais on ne le mène pas comme une classe enfantine. »

Pourtant, une injonction à la discipline sonne creux, comme le cri d’un parent dépassé par des enfants turbulents. L’autorité du président s’effrite, et ses rappels à l’ordre peinent à masquer l’absence d’une vision claire pour le pays.

François Bayrou au cœur du scandale Bétharram : révélations sur son rôle présumé dans l'étouffement d'une affaire d'abus sexuels majeurs.

Des incursions tous azimuts

Au-delà des querelles, Macron multiplie les initiatives pour reprendre la main. Le 3 juillet, en Aveyron, pour soutenir la filière Roquefort, il a rouvert le débat explosif sur la présence du loup, un sujet qui divise les campagnes. Ce choix, loin d’être anodin, détourne l’attention de son impopularité croissante.

Lundi, il réunira une poignée de ministres à l’Élysée pour, selon RTL, « se tenir informé » des avancées sur le budget 2026, un domaine jusque-là réservé à Bayrou. Macron, mal à l’aise dans un rôle effacé, multiplie les incursions pour reprendre la main et rappeler qu’il reste le maître du jeu.

Mais ces efforts peinent à convaincre. En se dispersant entre le fromage et le loup, Macron donne l’image d’un président qui brasse du vent plutôt que de gouverner. La dissolution a fracturé sa majorité, et son gouvernement, loin d’être une équipe de « poids lourds », ressemble à une cour de récréation sans surveillant.

IMPORTANT - À lire

Un an après la dissolution, la présidence Macron semble en perte de vitesse. Entre querelles internes et absence de vision, le gouvernement peine à répondre aux préoccupations des Français. Inflation, énergie, emploi : les défis s'accumulent, mais l'Élysée semble détourner le regard.

Pour aller plus loin et décrypter les enjeux de cette présidence en crise, découvrez notre revue papier. Chaque mois, nous approfondissons l'actualité et analysons les coulisses du pouvoir. Une lecture indispensable pour comprendre les défis de notre temps.


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.