Un projet de « ville humanitaire » à Rafah fraîchement annoncé par Israël pour confiner la population de Gaza

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Le ministre israélien de la Défense dévoile un plan pour entasser 2 millions de Palestiniens à Rafah, créant une prétendue « ville humanitaire » qui rappelle les camps de concentration.
  • Au premier stade, 600 000 Palestiniens seront déplacés de Mawasi vers Rafah, sous haute surveillance de Tsahal, dans un projet qui défie le droit international.
  • Netanyahou et Trump évoquent une émigration « volontaire » sous les bombes, tandis que la communauté internationale reste muette face à ce plan de déplacement forcé.

Alors que le cessez-le-feu à Gaza semble se profiler, avec Trump jouant les médiateurs, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a dévoilé lundi un plan qui fait froid dans le dos.

Deux millions de Palestiniens entassés dans une prétendue « ville humanitaire » à Rafah – un projet qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire.

Le timing n’est pas anodin. Pendant qu’on parle paix, on prépare un gigantesque camp de concentration. Appelons les choses par leur nom : cette « ville humanitaire » n’est rien d’autre qu’un immense enclos à ciel ouvert.

Rafah, déjà transformée en champ de ruines par des bombardements israéliens, deviendrait le réceptacle de toute la population gazaouie, un projet qui défie le droit international.

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Le silence de la communauté internationale et la réalité des camps

Le gouvernement Netanyahou poursuit sa stratégie implacable, sous les yeux d’une « communauté internationale » qui se contente de vagues condamnations.

Tel-Aviv et ses alliés crient à l’antisémitisme quand on qualifie le projet de « camp de concentration », prétendant qu’un parallèle avec l’Allemagne nazie serait hors de propos.

Pourtant, la définition du dictionnaire Merriam-Webster est limpide : un lieu où un grand nombre de personnes sont détenues sous garde armée.

Le plan de déplacement forcé

Au premier stade, l’armée israélienne prévoit d’entasser 600 000 Palestiniens déplacés de la zone côtière de Mawasi vers Rafah, à la frontière avec l’Égypte et Israël.

À terme, tous les habitants de Gaza y seront conduits après un « filtrage sécuritaire ». Katz l’a confirmé : des gardes de Tsahal empêcheront quiconque de sortir, créant un enclos humain.

Le gouvernement Netanyahou cherche à déléguer la gestion interne, notamment la distribution d’aide, à des organisations internationales. Actuellement, la Fondation humanitaire de Gaza s’en charge, mais son opacité et son rôle dans un projet controversé risquent d’attiser les tensions.

Plus de 600 personnes ont été tuées près des points d’aide depuis fin mai, selon l’ONU. Des soldats lanceurs d’alerte ont révélé que Tsahal utilise des armes létales contre des foules désarmées pour « contrôler » la situation, une méthode brutale qui alimente l’indignation.

Les contradictions israéliennes

L’annonce de Katz contredit frontalement les déclarations du bureau du chef d’état-major de Tsahal à la Haute Cour israélienne le même jour.

Des soldats réservistes ont demandé si le déplacement forcé violait le droit international, potentiellement pour expulser les Palestiniens. L’IDF a nié tout plan de concentration massive, mais l’opération « Chariots de Gédéon », lancée en mai, vise explicitement à « gérer et mobiliser la population civile », selon Haaretz.

Katz a aussi confirmé la volonté d’Israël de pousser les Palestiniens à l’émigration. « Le plan d’émigration va se concrétiser », a-t-il lâché. Mais un responsable a confié à Haaretz que tous les pays sollicités ont refusé, craignant d’être vus comme complices d’un nettoyage ethnique, un risque pouvant déclencher des révoltes internes.

Les lobbies pro-israéliens prétendent que ces refus prouvent que les Palestiniens sont « indésirables », mais les gouvernements du Moyen-Orient redoutent la colère de leurs populations, marquée par le souvenir des printemps arabes.

drapeau israel palestine

Israël face à l’isolement diplomatique

Trouver des « partenaires internationaux » pour gérer le camp de Rafah s’annonce difficile.

Les organisations de défense des droits humains et les gouvernements étrangers évitent un projet que tout observateur objectif qualifierait de crime de guerre. La Fondation humanitaire de Gaza pourrait combler ce vide, mais son implication controversée ne ferait qu’amplifier les critiques.

Lundi soir, à la Maison Blanche, Netanyahou a vanté une émigration « volontaire » :

« Si les gens veulent rester, qu’ils restent, mais s’ils veulent partir, ils doivent pouvoir partir. On travaille avec les États-Unis pour trouver des pays qui offriront un avenir meilleur aux Palestiniens. Je crois qu’on est pas loin de trouver plusieurs pays. »

Trump, en médiateur, a renchéri : « Nous avons eu une excellente coopération des pays environnants. Quelque chose de bien va arriver. »

Benjamin Netanyahou

Un plan de déplacement massif en gestation

Dès le 10 octobre 2023, un document du ministère du Renseignement, obtenu par +972, proposait de pousser les 2,2 millions de Gazaouis vers le sud, puis dans le Sinaï égyptien.

Bezalel Smotrich, ministre des Finances, a enfoncé le clou en mai lors d’une conférence en Cisjordanie (Amir Levy – Getty via NYTimes) :

« D’ici quelques mois… Gaza sera totalement détruite. Les Gazaouis seront concentrés dans le sud. Ils seront désespérés, comprenant qu’il n’y a plus d’espoir ni d’avenir à Gaza, et chercheront à être relocalisés ailleurs. »

Les Gazaouis, face à une terre rendue invivable par Tsahal, n’ont aucun choix. Les médias mainstream parlent de « zone humanitaire », mais les documents internes révèlent un plan d’expulsion massive.

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