« Une solution pourrait être trouvée » : Poutine tente d’apaiser le chaos au Moyen-Orient  entre Israël et l’Iran

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Vladimir Poutine propose une médiation entre Israël et l’Iran pour un programme nucléaire civil sous contrôle, espérant une solution pacifique.
  • Après un appel avec Trump, Poutine veut jouer les médiateurs, mais Trump le renvoie à ses propres problèmes, créant un contraste.
  • Le guide iranien Khamenei rejette les appels américains et menace de dommages irréparables en cas d’intervention militaire.
  • La Russie maintient une stratégie prudente au Moyen-Orient, développant des partenariats avec l’Iran tout en dialoguant avec Israël.

Mercredi, lors d’une rencontre avec les dirigeants d’agences de presse internationales, dont l’Associated Press, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a une nouvelle fois tendu la main à Israël et à l’Iran.

Le président russe, qui estime qu’un accord est envisageable, a proposé son aide pour trouver une solution permettant à Téhéran de poursuivre un programme nucléaire civil sous contrôle, tout en répondant aux inquiétudes sécuritaires d’Israël.

« C’est une question délicate, mais selon moi, une solution pourrait être trouvée. » – Poutine

Cette initiative pourrait représenter une lueur d’espoir dans un contexte explosif, où les grandes puissances occidentales paraissent davantage préoccupées par leur propre agenda que par une véritable résolution pacifique du conflit israélo-iranien.

Un dialogue entre Poutine et Trump sur la médiation

Cette offre russe fait suite à un échange téléphonique, le week-end précédent, entre Poutine et Donald Trump.

Le chef du Kremlin a exprimé son souhait de jouer les médiateurs au Moyen-Orient, mais Trump, fidèle à son franc-parler, l’a renvoyé à ses propres problèmes.

« J’ai dit : « Fais-moi plaisir, fais ton propre médiateur » », a déclaré Trump.

Cette prise de position contraste légèrement avec l’attitude plus conciliante qu’il affichait encore quelques jours auparavant vis-à-vis de la proposition russe.

Khamenei rejette les appels américains et menace

Dans ce contexte, le guide suprême iranien Ali Khamenei a fermement rejeté les appels américains à la reddition face aux récentes frappes israéliennes.

Il a averti qu’une intervention militaire américaine dans la région entraînerait « des dommages irréparables » pour les États-Unis.

Poutine, conscient de cette escalade verbale, a choisi de ne pas alimenter les tensions, refusant de commenter publiquement les scénarios d’assassinats ciblés, notamment celui visant Khamenei.

« Je ne veux même pas discuter d’une telle possibilité. »

Poutine-Iran

Entre prudence et influence : la stratégie russe au Moyen-Orient

Le chef du Kremlin sait que la moindre déclaration mal calibrée peut mettre le feu aux poudres au Moyen-Orient.

Depuis des années, Moscou marche sur une ligne de crête : elle développe des partenariats militaires et économiques solides avec Téhéran, tout en maintenant un dialogue constant avec Tel-Aviv pour éviter les incidents, notamment en Syrie.

«  Nous n’imposons rien à personne ; nous disons simplement comment nous voyons une sortie de crise possible. Mais la décision finale appartient aux dirigeants de ces pays . » – Poutine

La Russie veut surtout conserver son statut de puissance incontournable dans la région.

Russie-Iran

L’ambiguïté russe assumée

Poutine a rappelé que la Russie a aidé à construire la première centrale nucléaire iranienne à Bouchehr et qu’elle supervise encore la construction de deux réacteurs supplémentaires. Plus de 200 ingénieurs russes y travaillent aujourd’hui.

Pour autant, il insiste : l’Iran n’a jamais réclamé d’assistance militaire directe de la Russie.

Un partenariat stratégique a bien été signé en janvier dernier, mais Moscou n’a jamais fourni de systèmes offensifs majeurs.

« Notre proposition était de bâtir un véritable système de défense intégré, pas de simples livraisons ponctuelles. Mais l’Iran ne s’est pas montré intéressé. »

Une méfiance qui rappelle que dans ce jeu d’influences, chaque acteur défend avant tout ses propres intérêts.

Le parallèle avec l’Ukraine

Profitant de la visibilité offerte par le forum, Poutine n’a pas manqué d’adresser un tacle à Washington.

Il a tenu à souligner le rôle, selon lui déterminant, de Donald Trump pour contenir l’escalade en Europe : « Sans Trump, l’Ukraine ne serait jamais arrivée », a-t-il affirmé, reprenant à son compte la rhétorique du président américain.

Il s’est par ailleurs dit prêt à accepter l’idée d’un cessez-le-feu temporaire de trente jours, tel que le propose Trump, à condition que Kiev cesse toute mobilisation et que l’Occident interrompe ses livraisons d’armes.

Faute de quoi Moscou poursuivra sa stratégie de démilitarisation :

« Nous n’autoriserons pas l’Ukraine à disposer de forces armées menaçant la Fédération de Russie et son peuple. »

Ukraine-Russie

Double discours et propagande occidentale

Quand l’AP lui a opposé la contradiction entre sa condamnation des frappes israéliennes en Iran et les bombardements russes qui tuent des civils ukrainiens, Poutine a rétorqué que ses forces visaient « uniquement » les infrastructures d’armement.

Pendant que les médias occidentaux diffusent en boucle les images d’immeubles éventrés à Kiev — 28 morts récemment dans un immeuble frappé par un missile russe — personne ne rappelle le contexte : l’OTAN poussant ses bases aux frontières russes et un régime ukrainien corrompu jusqu’à la moelle, qui dilapide les milliards de nos contribuables sans aucun contrôle.

Frappe de drone en Ukraine à Kiev

Le Forum économique de Saint-Pétersbourg : un contrepied à l’isolement occidental

En parallèle, Poutine utilise le Forum de Saint-Pétersbourg pour prouver que la Russie n’est pas isolée, contrairement à ce que claironnent nos dirigeants occidentaux.

Si l’Europe et les États-Unis boudent l’événement, les représentants d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine affluent pour saisir les opportunités laissées vacantes.

Il a ainsi rencontré Dilma Rousseff, ex-présidente du Brésil et actuelle présidente de la banque des BRICS, mais aussi le président indonésien Prabowo Subianto, ainsi que des responsables chinois, sud-africains, bahreïniens et le patron de l’OPEP.

Une démonstration de puissance face à un Occident désuni

Les récents échanges entre Vladimir Poutine et Donald Trump illustrent clairement la domination de ces deux dirigeants sur la scène internationale, à l’opposé des dirigeants occidentaux qui se contentent d’appels creux à la désescalade, sans réelle capacité d’action.

Malgré les sanctions économiques imposées depuis plusieurs années, Poutine conserve une position de force solide, appuyée par des alliances stratégiques dans plusieurs régions clés du monde.

Sa capacité à naviguer habilement entre partenariats complexes, à imposer son agenda diplomatique et à mobiliser un soutien conséquent démontre que la Russie demeure un acteur incontournable.

Ce constat souligne l’effondrement de la crédibilité occidentale face à une Russie qui continue d’imposer sa vision géopolitique, façonnant les équilibres mondiaux selon ses propres termes, bien loin des discours souvent désincarnés de ses adversaires.

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