🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’UE annonce un 18e paquet de sanctions contre la Russie, visant à asphyxier davantage son économie. Quelles sont les implications réelles de ces mesures ?
- Les nouvelles sanctions ciblent les exportations énergétiques russes, avec une baisse du prix du pétrole brut à 45 dollars et une interdiction des gazoducs Nord Stream.
- Sur le plan financier, 22 banques russes supplémentaires seront exclues de SWIFT, et le Fonds d’investissement direct russe sera visé. Comment cela affectera-t-il l’économie russe ?
- Ursula von der Leyen qualifie ces sanctions de « robustes » et « sévères », mais leur efficacité économique est remise en question. La Russie a-t-elle trouvé des alternatives ?
Le 10 juin, lors d’une conférence de presse conjointe avec la haute représentante de l’UE, Kaja Kallas, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un 18e paquet de sanctions destiné à asphyxier davantage l’économie russe.
Ce nouvel ensemble de mesures s’inscrit dans une volonté affirmée de contraindre Moscou à mettre fin à son offensive en Ukraine.
Mais derrière les déclarations, quelles sont les véritables implications de ces décisions ?
Un durcissement des sanctions énergétiques
Les nouvelles dispositions européennes ciblent directement les exportations russes d’énergie.
Le plafond du prix du pétrole brut, jusqu’ici fixé à 60 dollars le baril, serait abaissé à 45 dollars.
L’UE envisage également d’interdire l’utilisation des gazoducs Nord Stream pour tout acheminement de gaz entre la Russie et l’Allemagne, accentuant ainsi l’isolement énergétique de Moscou.
Une pression financière accrue
Sur le plan financier, 22 banques russes supplémentaires seraient exclues du système SWIFT, passant d’une interdiction partielle à une « interdiction totale de transaction », selon von der Leyen.
Le Fonds d’investissement direct russe, principal véhicule souverain de Moscou, serait lui aussi visé, dans le but de bloquer tout financement de projets de modernisation économique.
Enfin, une interdiction d’exportation d’une valeur de 2,5 milliards d’euros, couvrant machines, métaux, plastiques, produits chimiques et technologies à double usage (utilisables pour drones ou missiles), vise à affaiblir l’industrie militaire et civile du pays.
Une rhétorique guerrière au service d’une stratégie occidentale
Ursula von der Leyen a qualifié ces sanctions de « robustes » et « sévères », affirmant que l’économie russe, déjà affaiblie, subirait un choc plus important encore.
« La Russie apporte la mort et la destruction en Ukraine. Cette guerre doit cesser. » – Ursula von der Leyen
La présidente de la Commission européenne espère obtenir le soutien de Washington lors du sommet du G7, prévu à Alberta, au Canada, où ces mesures seront discutées.
Les propositions américaines, comme celle du sénateur Lindsey Graham suggérant des droits de douane de 500 % sur les combustibles fossiles russes, seront également au cœur des échanges.
Les États membres de l’UE, sous l’impulsion de la présidence polonaise, devraient entériner ce 18e paquet d’ici la fin du mois, selon Ignacy Niemczycki, secrétaire d’État polonais aux Affaires européennes.
Une efficacité économique en question
Par ailleurs, Ursula von der Leyen a salué l’impact des sanctions adoptées depuis le début du conflit.
Avant février 2022, les exportations énergétiques russes vers l’Europe rapportaient quelque 12 milliards d’euros par mois ; ce chiffre serait tombé à 1,8 milliard aujourd’hui.
Cependant, ces données doivent être interprétées avec prudence, car la Russie a su réorienter ses flux vers des partenaires comme la Chine, l’Inde ou la Turquie, qui absorbent désormais une part croissante de son pétrole et de son gaz.
Une arme à double tranchant pour l’Europe
Bien que présentées comme des instruments de pression géopolitique, ces sanctions soulèvent des interrogations quant à leur efficacité réelle.
En limitant l’accès aux ressources russes, l’UE s’expose à de nouvelles hausses des prix de l’énergie, pesant lourdement sur les ménages et les industries.
L’exclusion massive des banques russes de SWIFT pourrait également accélérer la dédollarisation et favoriser l’essor de systèmes financiers alternatifs, comme le CIPS chinois ou le SPFS russe.
Loin de plier Moscou, ces mesures pourraient paradoxalement renforcer son autonomie économique et resserrer ses liens avec les puissances non occidentales — tout en aggravant les difficultés des citoyens européens.
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