« Vivre en Suède n’est pas un droit humain » : la nouvelle ministre Simona Mohamsson secoue le débat sur l’immigration

Le nouveau ministre de l'Intégration appelle à une enquête sur les valeurs des migrants Le nouveau ministre de l'Intégration appelle à une enquête sur les valeurs des migrants

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Simona Mohamsson, nouvelle ministre suédoise, propose une cartographie des valeurs des immigrés pour repérer les conflits avec les valeurs suédoises.
  • Face à l’échec du modèle d’intégration, le gouvernement suédoise envisage des réformes pour accélérer l’intégration des migrants.
  • Les tensions dans les banlieues suédoises montent, avec une criminalité liée à l’immigration qui atteint des niveaux records.
  • Mohamsson, autrefois opposée au virage à droite, assume un changement idéologique face à l’exaspération des Suédois.

Simona Mohamsson, nouvelle ministre suédoise de l’Éducation et de l’Intégration, n’y va pas par quatre chemins. La cheffe des Libéraux réclame une cartographie des valeurs des immigrés pour repérer ceux dont les convictions heurtent celles des Suédois de souche.

Le projet part d’un constat brutal : le modèle d’intégration suédois a échoué, et les banlieues de Stockholm et Malmö, gangrenées par la violence et le communautarisme, en sont la preuve criante.

Les élites ont trop longtemps fermé les yeux sur cette réalité, au détriment des citoyens ordinaires.

Simona Mohamsson

Un virage idéologique face à l’échec du multiculturalisme

« Vivre en Suède n’est pas un droit humain », a lancé Mohamsson sans détour dans une interview au Dagens Nyheter. Le ton est clair : fini les suppositions idéologiques, place aux faits.

Le gouvernement a chargé le World Values Survey (WVS) d’étudier les différences entre les valeurs des immigrés et celles des Suédois sur des sujets comme la religion, l’égalité des sexes, le divorce, les relations avant le mariage, l’avortement ou l’homosexualité.

Les résultats pourraient mener à des réformes dans les écoles, les cours d’éducation civique ou les programmes de langue pour accélérer l’intégration.

Mohamsson insiste : la Suède est un pays « extrême, dans le bon sens », avec des valeurs progressistes qui tranchent avec celles de nombreux pays d’origine des migrants.

« Les gens qui arrivent ici peinent à comprendre comment notre société fonctionne », dit-elle.

Les études montrent que les opinions des migrants évoluent, mais après dix ans, c’est trop lent. « Dix ans, c’est beaucoup trop long », tranche-t-elle. « C’est toute une génération de filles qui ne peuvent pas choisir qui elles aiment, ou de garçons qui ne peuvent pas sortir du placard. »

Elle précise : « Il ne s’agit pas de forcer les gens à changer leur façon de penser. C’est plutôt d’assurer que tout le monde respecte les valeurs fondamentales qu’on défend en Suède. Ce serait franchement bizarre de prétendre que certaines personnes n’ont pas besoin de suivre ces valeurs. »

Les tensions dans les banlieues suédoises

La Suède, jadis modèle de tranquillité, fait face à une explosion de la criminalité liée à l’immigration.

Fusillades mortelles, attentats à la bombe, attaques à la grenade : la violence des gangs atteint des niveaux records. Certains quartiers des grandes villes sont devenus des zones de non-droit, où la police hésite à s’aventurer après la tombée de la nuit, et où les Suédois de souche ne se sentent plus chez eux.

En 2023, 60 000 étrangers ont obtenu la nationalité suédoise, mais cette ouverture n’a pas empêché la montée du communautarisme et de l’insécurité.

Le Parti modéré, qui dirige le gouvernement, durcit sa politique migratoire sous la pression des Démocrates de Suède, un parti anti-immigration soutenant la coalition.

Pour eux, les enquêtes du WVS ne suffisent pas : ils exigent des expulsions pour les migrants qui rejettent les valeurs suédoises et un contrôle drastique de l’immigration. Leur chef, Jimmie Åkesson, est catégorique :

« La sécurité de la Suède doit être la priorité, même lorsqu’elle entre en conflit avec le droit d’asile. »

Ils promettent de stopper l’immigration lors des élections de 2026.

La nouvelle approche suédoise face à l’immigration

Après des décennies de laxisme migratoire, Stockholm admet l’évidence : l’intégration a échoué.

Le gouvernement propose désormais jusqu’à 55 000 euros aux migrants acceptant de rentrer chez eux.

Les Suédois ordinaires, confrontés à des quartiers méconnaissables, exigent des mesures concrètes. Continuer à ignorer leurs préoccupations serait une trahison.

Mohamsson martèle :

« Vivre en Suède n’est pas un droit humain. Il ne s’agit pas d’opinions, mais de déterminer quelles valeurs entrent en conflit avec les valeurs suédoises. »

Les migrants doivent apprendre la langue, adopter les normes nationales et s’intégrer au marché du travail. C’est clair : s’installer en Suède, c’est jouer selon ses règles, sans discussion possible.

drapeau en suède

Mohamsson, une ministre en rupture avec son passé

Dans sa première grande interview comme ministre de l’Intégration et cheffe des Libéraux, Mohamsson assume un revirement idéologique.

« Oui, j’ai changé d’avis depuis mes débuts en politique il y a 15 ans », confie-t-elle. « Pour les problèmes dans les écoles et l’intégration, je crois que la meilleure solution, c’est la coopération qu’on a maintenant. »

Autrefois opposée au virage à droite de son parti, elle dirige aujourd’hui un ministère dans un gouvernement soutenu par les Démocrates de Suède, un parti historiquement anti-immigration.

Un changement qui reflète l’exaspération croissante des Suédois, qui se sentent dépossédés dans leur propre pays. Le modèle multiculturel, autrefois érigé en exemple, s’effondre sous le poids des violences et des échecs d’intégration.

IMPORTANT - À lire

La Suède fait face à un défi majeur d'intégration des immigrés. Entre criminalité galopante, communautarisme et rejet des valeurs progressistes, le modèle multiculturel s'effondre. Le gouvernement propose des solutions radicales, comme cartographier les valeurs des migrants pour accélérer leur intégration.

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