Un hiver compliqué pour la population prise en otage d’un conflit géopolitique majeur
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi que jusqu’à un tiers des centrales électriques ont été attaquées par des missiles et des drones russes au cours de la semaine écoulée, provoquant « des pannes massives dans tout le pays ».
Il a qualifié ces frappes continues contre les infrastructures énergétiques « d’attaques terroristes » et a déclaré que cela signifiait qu’il n’y avait « plus d’espace pour des négociations avec le régime de Poutine », selon un tweet.
Depuis plus d’une semaine, la Russie a intensifié une campagne de bombardements aériens contre des dizaines de villes et de villages, avec notamment l’utilisation généralisée de drones suicides.
L’Ukraine et ses soutiens occidentaux soupçonnent qu’il s’agit de drones de fabrication iranienne, ce qui a poussé l’Union Européenne à brandir mardi la menace de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Zelensky a déclaré dans un autre message sur les médias sociaux que les forces russes agissent « insidieusement – tuent des civils, frappent des logements, des infrastructures », selon un communiqué de Telegram.
« En raison de la terreur des missiles russes dans certaines villes et régions d’Ukraine, les travailleurs de l’énergie doivent limiter l’approvisionnement en électricité afin que l’ensemble du système fonctionne de manière stable. »
Mardi, The Hill a écrit à propos de certaines des dernières frappes : « La ville de Zhytomyr, située à l’ouest de la capitale Kiev, a perdu de l’électricité après qu’une double frappe de missiles a visé une installation énergétique mardi. »
Le rapport observe en outre « qu’à Kiev, des frappes de missiles ont endommagé deux installations énergétiques et, lundi, la ville a été bombardée par des vagues de drones suicides explosifs. »
La deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, qui se trouve près de la frontière russe, a également été touchée par une attaque majeure contre son infrastructure énergétique. Cette attaque a menacé le réseau électrique d’une ville qui comptait, avant la guerre, près de 1,5 million d’habitants.
Reuters a qualifié cette attaque de: « campagne délibérée visant à détruire les installations d’électricité et d’eau avant l’hiver ».
Les deux régions russes de Belgorod et de Koursk ont quant à elles déclaré que leurs populations ont été terrorisées par des bombardements provenant du côté ukrainien de la frontière.
« Le trafic ferroviaire dans la région de Belgorod a été temporairement interrompu après que des bombardements ont frappé une gare et endommagé les voies ferrées, a écrit le gouverneur de la région Viatcheslav Gladkov sur son canal officiel Telegram », rapporte le Moscow Times.
⚠️ Confirmed: Metrics show internet disrupted in multiple regions of #Ukraine amid reports of Russian missile attacks targeting energy infrastructure; live network data indicate high impact to #Zhytomyr, with #Kyiv and #Dnipro also affected
— NetBlocks (@netblocks) October 18, 2022
📰 Background: https://t.co/S0qJQ7kAoV pic.twitter.com/5zTdSW75j4
Traduction du Tweet ci-dessus :
« Confirmé : Les mesures montrent qu’Internet est perturbé dans plusieurs régions de l’Ukraine alors que des rapports font état d’attaques de missiles russes visant l’infrastructure énergétique ; les données réseau en direct indiquent un impact élevé sur #Zhytomyr, #Kyiv et #Dnipro étant également touchés. »
- « Un homme a été blessé par des éclats d’obus dans les jambes et deux villages ont connu des coupures de courant, a-t-il ajouté », précise la publication.
- « Dans la région de Koursk, le gouverneur Roman Starovoit a indiqué que l’Ukraine avait bombardé les villages de Tetkino et Popovo-Lezhachi, entraînant également des coupures de courant dans la région. »
L’OMS lance un avertissement
Ces nouvelles vagues d’attaques russes contre l’énergie ukrainienne interviennent alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lance un avertissement pour l’Ukraine et peut-être même pour toute l’Europe :
Le directeur régional de l’OMS pour l’Europe, Hans Henri P. Kluge, a déclaré au Média que l’organisation s’efforce d’anticiper et de se préparer aux défis de l’hiver « brutal » qui approche dans le cadre de sa réponse humanitaire à la guerre menée par la Russie contre le pays.
M. Kluge a fait remarquer que les risques de COVID-19, d’engelures, d’hypothermie, de pneumonie, d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus augmenteront probablement chez les Ukrainiens qui vivent de manière « précaire », que ce soit dans des abris non conformes aux normes, sans accès au chauffage ou en changeant régulièrement de lieu de résidence.
Another day in Ukraine and another barrage of Russian missiles targeting energy infrastructure across the country, with Zhytomyr out of water and electricity and Dnipro power station reportedly hit. Air-defences have shot at least one of the missiles down. pic.twitter.com/MA1BOTiENw
— Matthew Luxmoore (@mjluxmoore) October 18, 2022
Traduction du Tweet ci-dessus:
« Un autre jour en Ukraine et un autre barrage de missiles russes visant les infrastructures énergétiques à travers le pays. Zhytomyr est privé d’eau et d’électricité et la centrale électrique de Dnipro aurait été touchée. Les défenses aériennes ont abattu au moins un des missiles. »
« La destruction des maisons et le manque d’accès au carburant ou à l’électricité en raison des infrastructures endommagées pourraient devenir une question de vie ou de mort si les gens ne sont pas en mesure de chauffer leurs maisons », a souligné M. Kluge.
Malgré les milliards de dollars d’aide humanitaire qui continuent d’affluer à Kiev de la part des gouvernements alliés occidentaux, la dégradation des infrastructures pourrait encore prendre des années à reconstruire, notamment en raison des conditions de guerre menaçantes et des défis logistiques liés à l’obtention de pièces pour effectuer des réparations rapides.
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Source: ZeroHedge