« C’est avec ruse que tu feras la guerre », slogan inscrit à l’entrée du quartier général du Mossad.
Introduction
Nous l’avions déjà démontré, le terrorisme peut être utilisé comme un outil de légitimation de la politique intérieure d’un État. Nous allons dorénavant nous attaquer à l’instrumentalisation du terrorisme à des fins géostratégiques. Quoi de mieux pour illustrer le phénomène que de prendre l’exemple de ce petit pays proche-oriental censé être à l’antithèse de l’islamisme wahhabo-takkfiriste.
Israël, les groupes modérés et al-Qaïda
Dès le début de la crise syrienne débutée en 2011, Israël est devenu le soutien actif de certains groupes rebelles sunnites radicaux combattant le gouvernement syrien de Bachar al-Assad. Depuis 2013, la porte-parole de Tsahal, l’armée de l’État hébreu, a publié à de nombreuses reprises des communiqués affirmant que des civils et des rebelles syriens blessés étaient hospitalisés de l’autre côté de la ligne de démarcation. Israël a reconnu avoir soigné quelque 2 600 « civils, « « rebelles » ou « terroristes islamistes » en 2017, selon le vocable utilisé par les parties. Plusieurs rapports rédigés par la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD, Casques bleus stationnés sur le plateau du Golan depuis 1974) affirment aussi que des officiers de Tsahal ont entretenu des relations quasi quotidiennes avec des milices anti-Assad du 1er mars au 31 mai 2014 (59 réunions comptabilisées). Au moins 16 contacts entre les forces de défense israéliennes et des individus non identifiés dans les zones frontalières qui incluent « le mont Hermon, la zone de Quneitra et les hauteursdu Golan » ont continué d’être relevés par l’ONU sur la période allant du 2 mars au 16 mai 2017.
Parmi les forces armées soutenues comptait l’amical groupe Front al-Nosra (aujourd’hui nommé Fatah al-Cham), la branche syrienne d’al-Qaïda qui combat l’État syrien, selon le journal Libération. Les forces armées israéliennes ont notamment transféré des caisses au contenu indéterminé à nos chers rebelles. Par deux fois, la FNUOD a constaté que Tsahal laissait rentrer des mercenaires venant de Syrie, en bon état de santé, sur le territoire hébreu pour des raisons dissimulées. Officiellement, les mouvements opaques d’Israël sur le plateau du Golan et dans le sud syrien auraient pour principal objectif de sécuriser la bande frontalière et non de soutenir la déstabilisation de la Syrie. Le Golan est un territoire syrien occupé et administré par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967 ; il a été ensuite annexé unilatéralement en 1981.
Pour des « raisons de sécurité », l’armée israélienne a exigé la suppression d’un article du Jérusalem Post traitant de cette aide militaire fournie par l’armée à kippa aux combattants très modérés en Syrie, selon David Brinn, le directeur de la publication du journal en question. L’article s’intitulait : « L’armée israélienne confirme : Israël a fourni des armes légères a des rebelles syriens ». Mais rien à faire, le Wall Street Journal a confirmé, et ce, à plusieurs reprises en 2015 et 2017 que Tel-Aviv soignait des soldats blessés en Syrie, dont ceux d’al-Qaïda. Ils sont effectivement considérés comme « un moindre mal » par rapport à l’hideux Assad. Ah ?
Le journal américain indique de plus que le Front al-Nosra, qui combat le gouvernement syrien et les paramilitaires du Hezbollah (parti politique chiite libanais largement financé par l’Iran) sur place, « n’a pas causé de torts à Israël » depuis que cette branche d’al-Qaïda « a pris le contrôle de la zone frontalière » sur le Golan. L’information en question, relayée par i24news et Libération, a finalement été supprimée des sites respectifs de ces deux médias financés par le multinational Patrick Drahi, franco-luso-israélien résidant suisse et président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice (SFR, Numericable, L’Express, RMC, BFM TV…).
Autre information intéressante, Tel-Aviv a en plus mis sur pied une unité spéciale en 2016 pour coordonner le transfert d’argent et de matériel humanitaire, permettant aux barbus de se soigner, d’acheter des armes et des munitions et de rémunérer leurs soldats en Syrie. Tous ces propos sont complétés en 2018 avec le quotidien israélien Haaretz qui annonce qu’Israël soutient militairement (armes, munitions et salaire individuel de 75 $/mois) au moins sept groupes rebelles syriens dits « modérés » pour sécuriser le Golan. Pour avancer ses dires, le journal s’appuie sur une étude d’Elizabeth Tsurkov, une universitaire israélo-américaine et membre du think tank Israeli Forum for Regional Thinking. Ses conclusions sont disponibles dans la célèbre revue américaine Foreign Policy. Les groupes armés en question (seuls deux groupes ont été officiellement identifiés : Forsan al-Jolan (connu sous le nom des Chevaliers du Golan) et Liwaa Omar bin Al-Khattabs (appelé Brigade al-Farouq ou encore le Front de libération syrien) sont inféodés à l’Armée syrienne libre (ASL) qui regroupe un grand nombre de milices anti-Assad en Syrie. L’ASL était jusque-là financée par le Military Operations Command de la CIA pour destituer le gouvernement de Bachar al-Assad selon l’étude. Mais en juillet 2017, le président américain Donald Trump avait imposé à la CIA de stopper ses financements vers les groupes radicaux présents en Syrie. Une véritable rupture par rapport à ses prédécesseurs.
Moatasem al-Golani, responsable du groupe rebelle pondéré Forsan al-Jolan (Les Chevaliers du Golan – 400 combattants) a déclaré au Wall Street Journal qu’« Israël s’est tenu à nos côtés de manière héroïque. Nous n’aurions pas survécu sans l’assistance d’Israël ». Ce groupe recevait près de 4 400 €/mois du gouvernement israélien, en plus des vivres, du carburant et des médicaments. Pis, Abou al-Ezz, un commandant du Front al-Nosra (al-Qaïda), ajoute que « lesAméricainset les Israéliens sont à nos côtés » dans la guerre contre la Syrie et le Hezbollah, selon une interview on ne peut plus officielle du quotidien allemand Kölner Stadt-Anzeiger.
Dans la ville de Qouneitra, sur le plateau du Golan (la frontière entre la Syrie et Israël), l’armée syrienne a découvert en septembre 2018 un hôpital parfaitement équipé et avec des stocks conséquents de médicaments (faits rares dans la région) provenant de France, d’Israël et des États-Unis, selon l’agence de presse russe RIA Novosti. Non loin de là, à l’ouest de la ville de Jubata Al Khashab, ont également été découverts le 23 décembre 2018 quantités d’armes et de munitions, un véhicule blindé, un grand nombre de masques, de mines, de missiles antichars, de mortiers et d’appareils d’émission satellitaire. Certains de ces éléments sont de fabrication israélienne, américaine et jordanienne, selon l’agence de presse syrienne SANA. Basée à Qouneitra, l’organisation Forsan al-Jolan distribuait l’arsenal fourni par Tel-Aviv à d’autres groupes rebelles, dont on ne saura peut-être jamais s’ils étaient modérément modérés ou non…
Le soutien militaire, médical et logistique d’Israël envers les groupes armés anti-Assad (dont le Front al-Nosra) sur le plateau du Golan serait une stratégie initiée par le très aimable ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman, selon le député israélien du parti centriste Kulanu, Akram Hasson. L’ancien directeur du Mossad (service de renseignement israélien), Efraim Halevy, a également confirmé dans une interview que les terroristes d’al-Qaïda étaient soignés en Israël : il est « toujours utile de traiter ses ennemis de façon humanitaire » selon lui, tout en ajoutant qu’ils n’en seraient pas question avec d’autres ennemis comme le Hezbollah. Effectivement, cette dernière entité est profondément hostile au projet sioniste et a mené des actions armées contre lui, contrairement à al-Qaïda selon Halevy. Paradoxalement, cette dernière organisation n’a en effet jamais voulu s’attaquer frontalement à l’État juif, tout comme Daech d’ailleurs, alors qu’elle planifie sans vergogne des attaques contre les gouvernements les plus puissants du monde.
Israël et l’État islamique
Depuis 2015, Tsahal mène d’intenses bombardements contre les troupes loyales au président Bachar al-Assad, mais sans les revendiquer. Un an plus tard, en juin 2016, un des chefs rebelles syriens, Khaled Khalaf, avocat et membre de haut rang du Conseil de commandement de la révolution syrienne, a chaleureusement remercié Israël d’avoir bombardé Damas sur la chaîne israélienne i24news. Dans la nuit du 8 au 9 avril 2018, l’attaque de l’aviation israélienne F-15 contre la base aérienne syrienne T4 (à 70 km à l’ouest de Palmyre) aurait coïncidé avec l’intensification des activités de Daech dans cette région, selon les déclarations de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Cette base hébergeait l’aviation engagée dans l’opération contre l’État islamique (EI) dans l’est de la Syrie. Les échanges entre Tel-Aviv et Damas sont peu diplomatiques, à coups de missiles lancés sur les positions iraniennes en Syrie pour le premier et des projectiles iraniens envoyés sur le plateau du Golan pour le second. L’agence britannique Reuters a rapporté les propos de Tsahal lors d’une conférence de presse du 4 septembre 2018 : elle a bombardé à 202 reprises le territoire syrien depuis 2017 contre des positions iraniennes avec un total de 792 missiles et bombes largués. L’État juif a continué ses bombardements intempestifs fin 2018 et début 2019, mais le retrait américain et l’agacement russe pourraient normaliser la situation.
Mais revenons à nos barbus. En 2017, toujours sur le plateau du Golan, des militants armés d’un des groupes djihadistes inféodés à Daech, l’armée de Khalid Bin Walid, ont été aperçus circulant apparemmentlibrement. Malgré cette proximité physique, les analystes israéliens considèrent le Golan comme la région la plus calme du pays. Sérieusement ? Il semble qu’en réalité, Israël n’a jamais été une cible prioritaire de l’EI, qui vise plutôt les ennemis d’Israël, soit les chiites du Hezbollah et la République islamique chiite d’Iran, selon l’islamologue Mathieu Guidère, directeur du département d’études arabes à l’Université de Paris 8.
C’est pour cette raison que l’establishment israélien plaide contre l’annihilation intégrale de Daech. Selon le think tank israélien Besa Center, la destruction de l’EI serait même une erreur stratégique pour lesintérêts de l’État hébreu dans la région. Le groupe islamiste étant efficace pour lutter contre l’influence de l’Iran et du Hezbollah au Levant. Les militaires approuvent avec le général Herzi Halevy, premier juif orthodoxe à la tête de Tsahal, qui s’est positionné en 2016 contre la défaite de l’EI en Syrie, selon le journal mensuel français Tribune juive. Alors qu’il allait débuter sa retraite le 15 janvier 2019, Gadi Eizenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne, a courageusement avoué au New York Times du 11 janvier dernier qu’Israël avait procédé à des milliers de frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie sans les revendiquer.
Côté politique, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou (alias Bibou l’escroc) a quand même déclaré sans pression qu’« aussi terrifiant que soit l’EI, l’Iran sera, une fois qu’il aura acquis l’arme nucléaire, mille fois plus dangereux et plus destructeur que l’EI », le 26 mai 2015. Il est vrai qu’il s’inquiétait grandement de l’avancée significative del’accord sur le nucléaire iranien, torpillé par Donaldino Trump depuis. Un État minislamique fonctionnel serait en réalité un idiot utile efficace pour la géostratégie sioniste, car une défaite complète de l’organisation ne ferait que renforcer l’hégémonie iranienne, de même que l’assise de l’autorité du maître des lieux syriens et les positions de Vladimir Ier dans la région. Le 13 Janvier 2019, Bibou a aussi reconnu pour la première fois qu’Israël avait mené des frappes deux jours avant contre des « des entrepôts d’armes iraniennes » dans l’aéroport international de Damas. Il a également ajouté qu’Israël avait déjà mené « des centaines de frappes » et qu’il était déterminé à continuer ces frappes tant que l’Iran sera présent en Syrie.
« En Syrie, entre Daech et l’Iran, je choisis Daech, ils sont bien moins puissants » avait franchement annoncé l’ancien ministre de la Défense israélien (18 mars 2013 – 20 mai 2016), Moshe Ya’alon, lors d’une conférence organisée par l’Institut d’études de sécurité nationale d’Israël à Tel-Aviv le 16 janvier 2016. Il récidiva fin février 2017 en précisant que « Tel-Avivest en coordination avec les éléments armés en Syrie » (lesquels ?) et révéla finalement contre toute attente, en avril 2017, que l’EI aurait carrément pleurniché directement auprès d’Israël en lui présentant des excuses après qu’une de ses unités (la Brigade des martyrs de Yarmouk) ait ouvert le feu sur une patrouille de Tsahal, près de la frontière syro-israélienne (Golan) en novembre 2016. Errare humanum est.
Mais la gestion de la crise syrienne ne fait pas l’objet d’un consensus total au sein des élites israéliennes. Le docteur Eran Lerman, chercheur et ancien vice-directeur du Conseil de sécurité nationale d’Israël, a par exemple déclaré que la destruction de l’EI devrait plutôt être la première étape de la lutte contrel’hégémonie iranienne dans la région. En effet, alors que certains ont vu dans le possible renversement du gouvernement Assad une opportunité d’affaiblir l’axe chiite anti-impérialiste Iran-Hezbollah, d’autres préféreraient s’accommoder de l’administration syrienne actuelle finalement moins menaçante par rapport à une éventuelle prise de pouvoir par des islamistes moyenâgeux ou par leur alter ego BCBG Frères musulmans (cf. Printemps arabes).
Finalement, les lignes rouges reposent dans tous les cas sur l’endiguement de l’influence de l’Iran et du Hezbollah au Proche-Orient. Une politique étrangère constamment soutenue par l’État profond américain, indépendamment de la couleur du locataire de la Maison-Blanche. En effet, dès 2007, un article de Seymour Hersh indiquait déjà que la « guerre contre le terrorisme » (lancée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001) s’était mutée en guerre contre les chiites et l’Iran, qui sont paradoxalement les principaux ennemis des terroristes sunnites… et d’Israël. A noter que Seymour Hersh, très en avance sur cette analyse, est un journaliste d’investigation américain titulaire des prix George-Polk (1969, 1973, 1974, 1981, 2004), du prix Pulitzer (1970) et du George Orwell Award (2004).
Casques blancs, drapeau noir
L’organisation humanitaire Défense civile syrienne, mieux connue sous l’estimable terme de « Casques blancs », serait composée de 3 000 membres et aurait sauvé quelque 115 000 personnes. Certaines mauvaises langues aimeraient les preuves de ces allégations. Son fondateur est James LeMesurier, un ancien officier de l’armée britannique et sous-traitant militaire privé. Un CV intéressant…
Par l’opération du Saint-Esprit, la structure est massivement promue du jour au lendemain. Elle obtiendra le prix Nobel alternatif (Right Livelihood Award) en 2016, puis sera nominée pour le prix Nobel de la paix la même année grâce à une pétition signée par les bobos d’Hollywood (George Clooney, Ben Affleck, Daniel Craig, Daniel Day Lewis, Alejandro González Iñárritu…). Un documentaire de Netflix à propos de leurs actions a également remporté l’Oscar Award 2017.
De nombreuses preuves amènent à penser que l’organisation humanitaire des Casques blancs est louche, déjà parce qu’elle opère exclusivement, et sans problème majeur, dans des zones non contrôlées par le gouvernement syrien. A voir à ce propos cet intéressant reportage de terrain sur les zones d’implantations des Casques blancs dans les zones rebelles syriennes. Moscou n’est d’ailleurs pas dupe sur le sujet ; cette structure aurait des liens étroits avec le Front Al-Nosra, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. La collusion entre Casques blancs et djihadistes est un fait également officiellement observé par France24.
L’été dernier, ce sont 422 membres des Casques blancs qui ont été exfiltrés du sud-ouest de la Syrie vers une base militaire israélienne, puis transférés en Jordanie dans la nuit du 21 au 22 juillet 2018, selon la radio de l’armée israélienne citée par l’AFP. « Un geste humanitaire exceptionnel » selon Tsahal. Sous l’égide l’ONU, les casqués blancs ont probablement été dispatchés au Royaume-Uni, en France, au Canada et en Allemagne, pays qui s’étaient dits prêts à les accueillir sur leur territoire respectif.
Selon la célèbre revue The New York Review of Books, le Royaume-Uni a subventionné les Casques blancs à hauteur de 51 M$ sur une période de cinq ans jusqu’en mars 2018. L’Agence américaine pour le développement international (USAID), branche officieuse de la CIA, a fourni environ 33 M$ sur une période similaire. Alors qu’ils avaient gelé leur aide à cause de l’ambiguïté de la structure, les États-Unis ont, contre toute attente, débloqué 6,6 M$ en juin 2018 pour financer les Casques blancs. La Croix-Rouge qatarie a aussi fait un don d’environ 1 M$ aux Casques blancs, tandis que les autres fonds proviennent des gouvernements allemand, canadien, danois et japonais. Nous aurons certainement plus d’informations dans quelques années sur l’utilisation humaniste de tout cet argent.
Conclusion : l’axe antisioniste renforcé
Incontestablement, Israël est donc un allié objectif des actions terroristes en Syrie. Notons que la déstabilisation israélienne de la Syrie remonte à une date antérieure au conflit de 2011. Selon l’excellent journal The Intercept, qui s’appuie constamment sur des documents de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), le Mossad et la CIA ont commencé à accroître conjointement leurs opérations clandestines de déstabilisation du gouvernement syrien dès 2008 pour éliminer les figures-clés du régime syrien et de ses alliés. Et selon un rapport déclassifié de la CIA datant de 1986, les États-Unis considéraient déjà qu’une guerre civile en Syrie provoquant la chuted’Hafez al-Assad (père de l’actuel président syrien) pouvait servir à la fois les intérêts américains et israéliens. Des années plus tard, les déstabilisations israélo-otanesques se sont enclenchées par le biais des pires racailles terroristes du moment ; un fait soigneusement minimisé par la presstituée euro-atlantiste.
Mais la guerre syrienne de 2011-2018 aura finalement renforcé l’axe anti-israélien. La Syrie possède maintenant des missiles de précision qui peuvent frapper le territoire israélien à tout moment. Elle a acquis un système de défense anti-aérien russe S-300 (opérationnel en mars 2019) pour empêcher la violation continue de son espace aérien par l’État hébreu. Téhéran a de facto multiplié ses liens stratégiques avec Damas, à l’instar de l’Irak, tous unis au moins pour annihiler l’État islamique. La collaboration avec le Hezbollah s’est également largement renforcée au grand dam de Tel-Aviv. La montée en puissance de l’Iran dans la région est dorénavant indiscutable depuis l’intervention américaine illégale engagée en Irak en 2003.
Le 25 mai 2011, l’humaniste Bernard-Henri Lévy, entre autres, appelait à l’intervention militaire pour démocratiser les Syriens. Juste après la destruction finale de la Libye par l’assassinat du leader Mouammar Kadhafi, Bernard-Henri confirmera ses convictions en déclarant en décembre 2011 que « ces printemps arabes, je pense que c’est bon pour Israël ». C’est raté sur ce coup.
Franck Pengam