Condamné à mort pour un tweet au 21ème siècle
L’Associated Press rapporte mercredi 30 août :
« Un tribunal saoudien a condamné un homme à mort pour ses messages sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, et son activité sur YouTube, dernier exemple en date d’une répression croissante de la dissidence dans le royaume qui a suscité des critiques internationales. »
Il s’agit d’une première, même pour l’Arabie saoudite, connue depuis longtemps pour décapiter les personnes qui manifestent dans les rues contre le roi et la cour royale.
L’homme qui vient d’être condamné à mort, Mohammed bin Nasser al-Ghamdi, n’a fait qu’exprimer des critiques en ligne à l’égard du prince héritier Mohammed bin Salman (MbS), du roi et des membres de la famille royale saoudienne.
Il va être exécuté pour avoir tweeté et commenté sur YouTube.
Human Rights Watch (HRW) a été la première à mettre l’affaire en lumière cette semaine, soulignant que le système judiciaire saoudien avait en fait jugé l’affaire du discours devant un tribunal spécial chargé de la lutte contre le terrorisme.
HRW détaille :
« Le 10 juillet 2023, la Cour pénale spécialisée, le tribunal antiterroriste d’Arabie saoudite a condamné Muhammad al-Ghamdi, 54 ans, un enseignant saoudien à la retraite, pour plusieurs infractions pénales liées uniquement à son expression pacifique en ligne. »
Le rapport fait mention :
« Le tribunal l’a condamné à mort en utilisant ses tweets, ses retweets et son activité sur YouTube comme preuves contre lui. »
En effet, une grande partie de son activité en ligne consistait simplement en retweets critiques d’autres personnes à l’égard des dirigeants du gouvernement saoudien, et ce à partir de deux comptes anonymes qui n’avaient chacun qu’une dizaine d’adeptes.
Il s’agit certainement d’un précédent juridique permettant de poursuivre agressivement d’autres personnes pour des propos tenus en ligne, étant donné que les tweets tombaient sous le coup des lois draconiennes du royaume en matière de terrorisme.
Le rapport de HRW documente davantage :
« Les documents judiciaires examinés par Human Rights Watch montrent que la Cour pénale spécialisée a condamné al-Ghamdi à la peine de mort le 10 juillet en vertu de l’article 30 de la loi antiterroriste saoudienne pour avoir décrit le roi ou le prince héritier d’une manière qui porte atteinte à la religion ou à la justice, de l’article 34 pour « soutien à une idéologie terroriste », de l’article 43 pour « communication avec une entité terroriste » et de l’article 44 pour avoir publié de fausses nouvelles dans l’intention d’exécuter un crime terroriste.
« Le jugement de première instance d’Al-Ghamdi indique qu’il a utilisé ses comptes sur X, officiellement Twitter, la plateforme et YouTube pour commettre ses « crimes ». »
Bien que les Saoudiens ne détiennent aucune part de X (comme l’ont affirmé de récentes rumeurs), selon les documents déposés auprès de la SEC, des activistes ont exhorté Elon Musk à condamner l’Arabie saoudite.
Dans une autre affaire similaire récente, une étudiante nommée Salma al-Shehab et d’autres personnes risquent des peines de prison de plusieurs dizaines d’années pour leurs publications en ligne.
L’AP a conclu :
« Les peines semblent faire partie des efforts plus larges du prince héritier Mohammed bin Salman pour éradiquer toute défiance dans le royaume comme il poursuit d’énormes projets de construction et d’autres accords diplomatiques pour rehausser son profil à l’échelle mondiale. »
N’oubliez jamais…
Accédez aux meilleures stratégies de résilience avec la Lettre Confidentielle !
Source : ZeroHedge