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CHRONOLOGIE : L’HISTOIRE DES COUPS D’ÉTAT AU NIGER DEPUIS 1960

Cinquième coup d'État militaire le 26 juillet dernier, dans l'histoire de ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis son indépendance de la France en 1960.

Le Niger : une emprise coloniale et une instabilité croissante

Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a été démis de ses fonctions par un groupe de soldats quelques heures après que des membres de sa garde l’aient arrêté au palais présidentiel de la capitale, Niamey, plongeant ainsi le pays dans la tourmente politique.

Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du groupe, a déclaré mercredi 26 juillet que les forces de défense et de sécurité avaient décidé de :

« Mettre fin au régime que vous connaissez en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et de la mauvaise gouvernance. »

M. Abdramane a indiqué que les frontières du Niger étaient fermées, qu’un couvre-feu national avait été décrété et que toutes les institutions de la République avaient été suspendues.

Toutefois, M. Bazoum s’est engagé à préserver les acquis démocratiques « durement gagnés » au Niger, en déclarant sur la plateforme sociale X, anciennement connue sous le nom de Twitter :

« Tous les Nigériens qui aiment la démocratie et la liberté voudraient cela. »

Ce coup d’État militaire est le cinquième réussi dans l’Histoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis qu’il a obtenu son indépendance de la France en 1960, avec d’autres tentatives infructueuses entre-temps.

Au Niger, un nouvel homme fort est mis au pouvoir par la junte
Au Niger, un nouvel homme fort est mis au pouvoir par la junte.

Bref historique des coups d’États survenus au Niger

1974

En avril, le lieutenant-colonel Seyni Kountche prend la tête d’un coup d’État militaire qui met fin au règne de 14 ans de Hamani Diori, suspend la constitution du pays et dissout l’Assemblée nationale.

Kountche forme le Conseil militaire suprême (CSM), composé de 12 membres, qui prend le contrôle des affaires gouvernementales.

Selon certaines informations, une vingtaine de personnes auraient été tuées au cours de cette épreuve.

Photo prise le 22 avril 1974 à Niamey montrant le Conseil suprême, le nouveau gouvernement, dont les membres posent avec le commandant de l'armée, Sani Souna Sido (3e à droite, premier rang), et le chef de l'État, Seyni Kountche (4e à droite, premier rang) [Dossier : AFP].
Photo prise le 22 avril 1974 à Niamey montrant le Conseil suprême, le nouveau gouvernement, dont les membres posent avec le commandant de l’armée, Sani Souna Sido (3e à droite, premier rang), et le chef de l’État, Seyni Kountche (4e à droite, premier rang) [Dossier : AFP].

1996

Des officiers de l’armée organisent un coup d’État qui renverse le président Mahamane Ousmane et le Premier ministre Hama Amadou en janvier, estimant qu’une impasse politique menaçait les réformes économiques, suscitant la colère de l’ancienne puissance coloniale, la France.

Le lieutenant-colonel Ibrahim Bare Mainassara, chef d’état-major des forces armées, devient le dirigeant du pays, déclarant que le but du coup d’État était de permettre un nouveau départ et non de mettre fin à la démocratie multipartite.

Le colonel Ibrahim Bare Mainassara s'exprime lors d'une réunion à Niamey en 1996 [Dossier : Boureima Hama/AFP].
Le colonel Ibrahim Bare Mainassara s’exprime lors d’une réunion à Niamey en 1996
[Dossier : Boureima Hama/AFP].

1999

Mainassara est tué en avril par des soldats dissidents lors d’une embuscade à l’aéroport de Niamey, ouvrant la voie à un troisième coup d’État dans l’Histoire tumultueuse du pays.

Daouda Malam Wanke, commandant de la garde présidentielle, prend le pouvoir avant d’annoncer l’élection d’un président et le retour à un régime civil pour l’an 2000.

Mamadou Tandja remporte l’élection présidentielle au Niger, battant Mahamadou Issoufou, ancien Premier ministre. Les observateurs internationaux ont qualifié l’élection qui a suivi le coup d’État de 1999 de généralement « libre » et « équitable ».

Après avoir pris le pouvoir lors du coup d'État de 1999, le commandant Daouda Mallam Wanke, à droite, s'entretient avec son chef d'état-major, le lieutenant-colonel Zanguina, lors de sa première apparition publique à Niamey [File : HO/AFP].
Après avoir pris le pouvoir lors du coup d’État de 1999, le commandant Daouda Mallam Wanke, à droite, s’entretient avec son chef d’état-major, le lieutenant-colonel Zanguina, lors de sa première apparition publique à Niamey [File : HO/AFP].

2010

Un groupe de chefs militaires se faisant appeler le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), dirigé par le général Salou Djibo, capture Tandja et ses ministres à l’issue d’une fusillade.

La constitution est suspendue et tous les organes de l’État sont dissous. Le gouvernement militaire promet de faire du Niger « un exemple de démocratie et de bonne gouvernance » après avoir accusé Tandja d’avoir modifié la constitution.

L’un des leaders du coup d’État déclara :

« Nous vous demandons de rester calmes, nous sommes là pour vous, nous vous écoutons et nous vous assurons que nous ne vous laisserons jamais tomber. »

Les tensions politiques ont augmenté au Niger depuis que M. Tandja a dissous le parlement en 2009 et a prolongé son propre mandat à la suite d’un référendum au-delà d’un second mandat.

De nouvelles élections législatives sont organisées début 2011, et Issoufou remporte le second tour de l’élection présidentielle.

Sur cette photo de février 2010, des soldats nigériens montent la garde dans une enceinte militaire à Niamey après le coup d'État et le renversement de l'ancien dirigeant Tandja [File : Sia Kambou/AFP].
Sur cette photo de février 2010, des soldats nigériens montent la garde dans une enceinte militaire à Niamey après le coup d’État et le renversement de l’ancien dirigeant Tandja [File : Sia Kambou/AFP].

2023

Le mercredi 26 juillet, des membres de la garde présidentielle, dirigés par le général Omar Tchiani, ont bloqué le palais présidentiel à Niamey et détenu Bazoum à l’intérieur, suscitant l’inquiétude de la région et de la communauté internationale face à l’instabilité.

  • Les militaires annoncent la suspension de toutes les institutions, la fermeture des frontières terrestres et aériennes et la mise en place d’un couvre-feu.
  • Le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massoudou, appelle les militaires du pays à libérer le président Bazoum et à régler leurs revendications par le dialogue.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les États-Unis, la France et les Nations unies condamnent également fermement le coup d’État, le qualifiant d' »anticonstitutionnel ».

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Source : Al Jazeera

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