Le ministre de l’intérieur du parti du Président Erdogan, l’AKP, dénonce l’ingérence Américaine dans les élections présidentielles Turques, après le retrait stratégique d’un candidat
Le ministre turc de l’intérieur, Suleyman Soylu (du Parti de la justice et du développement/AKP d’Erdogan), a accusé vendredi les États-Unis de s’immiscer dans les élections qui se dérouleront dimanche dans le pays.
Ces élections nationales s’annoncent comme le plus grand défi lancé à la mainmise du président Erdogan sur le pouvoir depuis des années.
« Les États-Unis s’immiscent dans ces élections[…] Tout le monde dans ce pays le sait déjà, le président américain [Joe Biden] le déclare lui-même. »
« L’attaque contre Muharrem Ince [candidat à la présidence de la Turquie et chef du parti Memleket]… on voit bien d’ où elle vient, on voit bien où elle a été coordonnée. C’est l’Amérique. »
« Ces derniers jours, M. Biden a intensifié son action en Turquie », a déclaré M. Soylu lors d’une interview.
– Sputnik International
Il a également affirmé que les efforts de Washington pour tenter de soumettre Ankara ont échoué.
« La Turquie a une position claire en matière de politique étrangère. Les États-Unis disent ‘Venez et obéissez-moi’. Nous obéissons aux intérêts turcs », a déclaré M. Soylu.
– Sputnik International
« Je fais partie des personnes les plus exposées aux attaques et aux insultes, et une grande partie d’entre elles proviennent de comptes étrangers », a-t-il expliqué, tout en précisant que le gouvernement prenait des précautions supplémentaires pour se défendre contre les cyberattaques.
Le retrait soudain du candidat centre-gauche profite au principal opposant à Erdogan, Kemal Kilicdaroglu, leader du CHP
Soylu fait référence à Muharrem Ince, dont le retrait est largement perçu comme un énorme coup de pouce au principal challenger d’Erdogan, Kemal Kilicdaroglu du Parti républicain du peuple, le CHP, [soutenu par une alliance de six partis d’opposition].
L’Associated Press a rapporté ce jeudi :
« Le candidat qui s’est retiré, Muharrem Ince, est le chef du parti de centre-gauche Homeland Party.«
« Il était l’un des quatre candidats à l’élection présidentielle de dimanche. La Turquie organise des élections législatives le même jour. »
« M. Ince a été critiqué pour avoir potentiellement chiffré le soutien de l’Alliance nationale à six partis, qui s’est unie derrière la candidature du leader de l’opposition Kemal Kilicdaroglu, et pour avoir ainsi forcé la course à la présidence à un second tour. »
« Je me retire de la course », a déclaré M. Ince aux journalistes devant le siège de son parti, après avoir résisté pendant des semaines aux appels à se retirer.
« Je le fais pour mon pays.« .
– AP News.com
L’annonce de M. Ince est intervenue trois jours seulement avant l’élection du 14 mai, alors que son taux de popularité aurait chuté à 2 %.
Il n’a pas apporté son soutien à un autre candidat, étant donné qu’il était populaire parmi les électeurs mécontents de l’un ou l’autre des deux principaux candidats.
Son retrait de la course est préjudiciable à Erdogan, car Ince était considéré comme un siphonnage de voix cruciales de Kilicdaroglu.
« Si les sondages indiquent qu’une majorité des électeurs d’Ince sont susceptibles de basculer vers Kilicdaroglu, il n’est pas certain qu’il y ait suffisamment d’électeurs pour lui donner une victoire absolue au premier tour », a déclaré Hamish Kinnear, analyste régional, à l’agence AP.
– AP News.com
Lancé de boules puantes potentiellement Israéliennes et accusation d’ingérences de la Russie par Kemal Kilicdaroglu
En attendant, les États-Unis ne sont pas les seuls à être accusés d’« ingérence » dans les élections : certains profitent naturellement de l’occasion pour dénoncer l’ingérence de la Russie.
M. Kilicdaroglu s’appuie à présent sur les relations étroites qu’entretient M. Erdogan avec Vladimir Poutine et accuse la Russie d’avoir fabriqué des vidéos truquées destinées à nuire à sa candidature.
Dans des tweets publiés en turc et en russe, M. Kilicdaroglu a écrit:
« Chers amis russes, vous êtes à l’origine des fabrications, des conspirations, des faux contenus et des enregistrements qui ont été révélés hier dans ce pays. »
« Si vous voulez que notre amitié se poursuive après le 15 mai, ne touchez pas à l’État turc. Nous sommes toujours en faveur de la coopération et de l’amitié. ».
L’accusation était également liée au retrait d’Ince, y compris l’épisode bizarre suivant :
« Lors d’une conférence de presse télévisée tenue plus tôt jeudi, M. Ince a annoncé qu’il se retirait de la course aux quatre candidats à la présidence à la suite de la diffusion sur le web d’une vidéo sexuelle fabriquée de toutes pièces qui l’impliquerait. »
« M. Ince a déclaré avoir été la cible d’un complot visant à l’assassiner par le biais d’une série de campagnes de diffamation, y compris la diffusion de la vidéo sexuelle, qui, selon lui, a été fabriquée à partir d’un « site pornographique israélien. ».
–Al-Monitor.com
Erdogan se fait avoir par le retrait de l’adversaire à la sextape.
Un responsable du parti CHP a déclaré séparément aux médias turcs :
« Nous pensons que des manœuvres secrètes sont en cours et qu’elles visent la campagne. Nous ne voulons pas de cela. Nous voulons que nos relations séculaires se poursuivent de la sorte. ».
Alors que le président sortant Erdogan est certainement favori pour obtenir un nouveau mandat présidentiel, si le décompte des voix est serré, ces allégations croissantes d’« ingérence étrangère » feront probablement la une des journaux.
Ces dernières années, Erdogan et ses représentants de l’AKP ont accusé les États-Unis d’être à l’origine de la tentative de coup d’État turc de juillet 2016 , qui a brièvement attiré l’attention du monde entier.
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Source: Zero Hedge
