Face à la flambée des prix, les pays producteurs doivent impérativement réduire leurs consommations d’engrais
« La flambée des prix des engrais industriels a contraint l’un des plus grands agriculteurs brésiliens à lancer des plans visant à réduire d’au moins un quart l’épandage de nutriments dans les champs en 2022-23, selon Bloomberg.
SLC Agricola SA, qui gère des champs de soja, de maïs et de coton sur une superficie plus grande que l’État du Delaware, réduira l’utilisation d’engrais de 20 % et 25 %, a déclaré le directeur général Aurelio Pavinato.
La réduction des engrais prévue par Pavinato intervient alors que les prix ont atteint des sommets en raison des pénuries dues à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il a déclaré que la réduction des nutriments n’affectera pas encore nécessairement la production des cultures.
« Il est possible de réduire les engrais en un an et d’avoir un impact nul sur la production », a-t-il déclaré dans une interview, ajoutant qu’il y a des réserves d’engrais dans le sol provenant des saisons précédentes. »
Effectivement, en l’état actuel des choses, c’est de la spéculation d’affirmer que la montée des prix de l’engrais risque de baisser la production des récoltes. Il y a de fortes chances certes, mais des alternatives existent comme les engrais naturels ainsi que se diriger vers des cultures qui nécessite moins d’engrais.
De plus, avec la surexploitation des terres agricoles pour un rendement toujours plus exponentiels, cela assèche les terres arables et les « stérilise ».
Certes, le commerce international de fruits et de légumes risquent d’en être impacté sauf que, la nature ayant horreur du vide, le commerce de proximité et la consommation de fruits et de légumes de sa région risque de connaître quant à lui un nouvel essor, ce qui n’est pas un mal dans un intérêt collectif.
Ce sera la bonne occasion pour redécouvrir des variétés nutritives, résistantes et qui ne demandent pas de chimie excessive :
Les pays dépendants des engrais importés subiront une crise dans quelques mois
Le Brésil a environ un tiers de ses fournisseurs d’engrais qui est un pays sous conflit « politico-économique ».
Il y a de grosses tensions pour ne pas dire une nouvelle guerre froide entre la Russie et les États-Unis, et la Chine connait un « bouchon maritime » sans précédent avec tous les portes-contenaires qui sont à l’arrêt à Shanghai à cause de leur politique « zéro Covid ».
La décision de SLC de réduire les engrais dans les champs est un excellent exemple de la manière dont les agriculteurs du monde entier font face aux prix élevés et aux pénuries. Certains agriculteurs se tournent vers des cultures qui nécessitent moins d’engrais.
Même si Pavinato ne pense pas que les récoltes seront affectées à court terme. La perspective d’une baisse des rendements préoccupe beaucoup les négociants en produits agricoles et continue de faire grimper les prix alimentaires mondiaux à des niveaux record.
Le négociant CBoT Tommy Grisafi (également conseiller en matière de risque à la société de négoce de matières premières Advance Trading Inc.) a déclaré que « les problèmes d’approvisionnement en engrais resteront un problème pendant quelques années et entraîneront bientôt une baisse du rendement des cultures dans certaines des principales régions de culture du monde. »
Il est très probable que le prix de l’alimentaire connaisse une hausse dans les marchés et les supermarchés, néanmoins ne nous alarmons pas, en France, la surface agricole utile représente environ 30 millions d’hectares, soit 54 % du territoire national.
Elle se répartit en terres arables pour 62 %, en surfaces toujours en herbe pour 34 % et en cultures pérennes pour 4 %.
Grisafi a mis en garde : « Ce n’est pas si, c’est quand ».
Les nouvelles du Brésil sont très alarmantes car 80 % des terres agricoles du pays sont très dépendantes des engrais, et plus de 85 % de ses engrais sont importés de l’étranger.
Le Brésil est également l’un des principaux exportateurs agricoles de café, de sucre, de soja, de manioc, de riz, de maïs, de coton, de haricots comestibles et de blé.
Si les récoltes futures diminuent en raison d’une moindre utilisation des engrais, cela pourrait alors exacerber la crise alimentaire mondiale qui, selon la Fondation Rockefeller, devrait se produire « dans les six prochains mois« .
C’est peut-être le moment idéal pour planter un jardin et devenir plus indépendant alors que des fissures apparaissent dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale.
Si votre vision d’indépendance se situe sur deux axes, c’est-à-dire comme Charles Ingalls couper du bois et avoir un potager, mais aussi vous positionner sur les valeurs agroalimentaires :