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CHARLEMAGNE : L’HISTOIRE CACHÉE DU 1er EMPEREUR D’OCCIDENT | ARAM MARDIROSSIAN | GÉOPOLITIQUE PROFONDE

Le 16 octobre à 12h30, Aram Mardirossian est l’invité de notre émission Véritable Histoire de France animée par Nicolas Stoquer sur GPTV.

Aram Mardirossian, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est un historien et juriste franco-arménien. Il est reconnu pour ses travaux sur le génocide arménien et la protection des chrétiens d’Orient. En tant que défenseur des droits de l’homme, il critique la négligence de l’État laïque français envers la christianophobie croissante. Son engagement s’étend à la défense du patrimoine religieux et des croyances chrétiennes, notamment face aux crimes haineux et aux profanations.

Charlemagne : une réécriture de l’Histoire par les européistes modernes

Dans un effort manifeste de légitimation politique, les européistes se livrent à une révision de l’histoire qui sert à justifier l’idée d’une « Europe unie » ancrée dès les débuts du Moyen Âge. L’un des exemples les plus frappants de cette manipulation est la figure de Charlemagne, souvent dépeint comme le « père de l’Europe ».

En réalité, cette relecture grossière vise à façonner un mythe fondateur qui endort les consciences en proposant une continuité historique fallacieuse entre l’époque médiévale et les institutions supranationales actuelles. Pourtant, rien dans les actions de Charlemagne ne laisse présager un projet de construction européenne au sens moderne du terme.

Son ambition était avant tout religieuse et impériale, enracinée dans une vision chrétienne de l’ordre divin, bien loin des idéaux sécularisés et supranationaux d’aujourd’hui. En transformant Charlemagne en précurseur de l’union européenne, les idéologues modernes cherchent à légitimer des structures politiques contemporaines, tout en déformant délibérément les faits historiques.

Charlemagne : un roi chrétien au service de la renovatio imperii

Charlemagne était avant tout un roi chrétien, investi d’une mission de propagation de la foi catholique à travers l’Europe occidentale. Ses campagnes militaires, bien que souvent violentes, étaient motivées par l’idée de renforcer la chrétienté face aux menaces païennes et islamiques.

Par ailleurs, Charlemagne se percevait comme l’héritier légitime de l’Empire romain d’Occident, cherchant à restaurer ce qui avait été perdu avec la chute de Rome en 476. Cette renovatio imperii se concrétise en 800, lorsque le pape Léon III le couronne empereur. Ce geste, loin de préfigurer une « union européenne », est surtout un symbole religieux, qui marque la soumission de l’empereur à l’autorité pontificale.

Malgré cette ambition de restaurer l’empire romain, Charlemagne a dû faire face aux réalités politiques fragmentées de l’époque.

Un empire éclaté : L’échec du modèle carolingien

Bien que Charlemagne ait étendu son pouvoir sur une vaste partie de l’Europe occidentale, son empire n’a jamais réussi à devenir un État centralisé. Au lieu de cela, il reposait sur un système féodal, où le pouvoir se dispersait à travers un réseau d’alliances personnelles, de fidélités dynastiques et de divisions régionales. Cette fragmentation s’est intensifiée sous ses successeurs, incapables de maintenir l’unité que Charlemagne avait laborieusement construite.

L’empire carolingien s’effondre rapidement après sa mort, fragmenté par des guerres internes et l’incapacité à mettre en place une véritable administration centrale. Contrairement aux États modernes, l’empire de Charlemagne n’était pas soutenu par des institutions stables ni par une bureaucratie efficace, mais plutôt par des liens de vassalité instables.

Cet échec souligne les limites du projet carolingien et montre que, malgré sa grandeur éphémère, Charlemagne n’a jamais posé les bases d’un État durable ni d’une « Europe unie ». Il reste donc un souverain ancré dans une logique impériale, certes puissante, mais profondément différente des modèles étatiques modernes.

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