Visite du président Chinois à Riyad : un accueil royal !
Le président Xi Jing Ping a atterri mercredi à Riyad, donnant le coup d’envoi d’une visite de trois jours en Arabie saoudite cette semaine pour rencontrer le roi. Cela constitue son troisième voyage hors du pays depuis le début de la pandémie de coronavirus, et son premier dans le royaume depuis 2016 – soit plus de six ans.
Il a été accueilli avec une réception somptueuse à l’aéroport, les royaux ayant déroulé le tapis rouge, ce qui contraste notablement avec la présence quelque peu discrète de Biden à Djeddah à la mi-juillet.
L’agence de presse saoudienne (SPA) a rapporté que le roi Salman avait invité le dirigeant chinois « pour renforcer les liens historiques et le partenariat stratégique entre les deux pays ».
Le ministère chinois des affaires étrangères n’a dévoilé et confirmé le voyage que mercredi matin, quelques heures avant que l’avion de Xi n’entre dans l’espace aérien saoudien, après des mois de rumeurs sur l’imminence de la visite officielle.
SPA a noté que des accords initiaux d’une valeur de près de 30 milliards de dollars doivent être signés lors du sommet bilatéral, avec en toile de fond le sommet Chine-États arabes et le sommet Chine-CCG [Conseil de coopération du Golfe] à Riyad, qui seront présidés par le roi Salman et auxquels participera le prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS).
Le média régional Al Jazeera a indiqué que le voyage devrait se dérouler dans une atmosphère beaucoup plus festive que le voyage d’été du président Joe Biden, au cours duquel il a plus ou moins rampé pour que les Saoudiens pompent d’urgence plus de pétrole, ce qu’ils ont ensuite refusé . Selon la publication :
La Chine est le premier partenaire commercial de l’Arabie saoudite et MBS a réservé à Xi un accueil somptueux lorsqu’il a atterri à Riyad mercredi, ce qui contraste fortement avec l’accueil discret réservé au président américain Joe Biden en juillet.
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a salué ce que Pékin espère être « un jalon historique dans l’histoire du développement des relations sino-arabes » avec le sommet.
À l’opposé, des relations américano-saoudiennes dégradées
Un article d’opinion publié en tête du Global Times chinois semble s’attaquer subtilement aux relations américano-saoudiennes qui s’effilochent.
« Pour le monde arabe, une région avec des niveaux de développement économique très variables et des conflits internes complexes entre les pays, il est rare qu’une attitude amicale unanime envers la Chine et de fortes attentes en matière de coopération puissent être formées et maintenues pendant une longue période », a écrit Global Times.
Chinese President Xi Jinping just arrived Riyadh to attend the first China-Arab States Summit and the China-Gulf Cooperation Council summit, and pay a state visit to Saudi Arabia 🇸🇦 pic.twitter.com/yPN0meNo9m
— Sui Lixi (@lixi_sui) December 7, 2022
Traduction:
Le président chinois Xi Jinping vient d’arriver à Riyad pour assister au premier sommet Chine-États arabes et au sommet Chine-Conseil de coopération du Golfe, et effectuer une visite d’État en Arabie saoudite.
Il est intéressant de noter que le porte-parole de l’État communiste a présenté la « stabilité » de la Chine en contraste avec l’« agitation politique » du printemps arabe de la dernière décennie.
Parlant des pays de la région du Moyen-Orient, Global Times a déclaré :
« Ils ont également subi les graves conséquences du ‘printemps arabe’ après leur entrée dans le 21e siècle. Éviter les troubles politiques tout en atteignant une croissance économique stable est devenu le désir commun de nombreux pays arabes. »
« Ils sont vivement intéressés par l’expérience de la Chine, que celle-ci est prête à partager sans réserve avec ses partenaires arabes. Contrairement à certaines puissances qui sont entrées au Moyen-Orient avec une posture supérieure et se sont concentrées sur les questions géopolitiques et de sécurité, la Chine partage les difficultés des pays arabes dans la lutte pour la libération nationale », poursuit GT.
Un partenariat stratégique et énergétique majeur en perspective
President Xi’s state visit to Saudi Arabia will elevate the China-Saudi Arabia comprehensive strategic partnership to a new height. pic.twitter.com/vNgyvbL8yZ
— Spokesperson发言人办公室 (@MFA_China) December 7, 2022
Traduction
La visite d’État du président Xi en Arabie saoudite portera sur le partenariat stratégique global Chine-Arabie saoudite à un niveau supérieur.
Au cours de la visite de M. Xi, qui se termine vendredi, tous les regards seront également tournés vers les échanges concernant la stabilité de l’approvisionnement en brut, en plus des accords économiques et nucléaires qui devraient être discutés, après qu’en octobre, le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, et Zhang Jianhua, le directeur de l’Administration nationale de l’énergie (AEN) de la Chine, se sont engagés à renforcer les liens et à approfondir la coordination dans le secteur de l’énergie.
Analysant les enjeux et l’impact potentiel du voyage de Xi sur les relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, Ali Shihabi, banquier saoudien de renom basé à Washington et ancien initié politique, a fait le commentaire suivant :
« L’Arabie saoudite n’est, bien sûr, pas indifférente aux États-Unis, qui restent un partenaire clé. Mais le Royaume a appris à ses dépens que l’on ne peut pas compter sur le soutien constant des États-Unis. »
Et un autre observateur saoudien, Theodore Karasik de la Fondation Jamestown, a déclaré à Fox Business :
« Je dirais que c’est un grand tournant » – ajoutant que « c’est probablement un point d’inflexion pour la région en termes de présence de la Chine, et cela signifie que Pékin n’est plus un concurrent pour eux. »
Selon lui, cela est dû à « l’évolution de l’environnement sécuritaire, et en raison de la direction que prend la géoéconomie, le choix logique pour les Saoudiens est d’aller vers l’est ».
Bien sûr, le pipeline d’armes de Washington et l’alliance de défense américano-saoudienne sont susceptibles de rester inchangés, même si toute la priorité de l’Occident est placée sur l’Ukraine.
Source: Zero Hedge
