LA FED PROVOQUERA LE PROCHAIN « KRACH BOURSIER AUX PROPORTIONS BIBLIQUES »

Crash boursier aux dimensions bibliques

La Fed effondrera le marché boursier

International Man : Que nous le voulions ou non, la réalité est que la Réserve fédérale a une influence énorme sur le dollar et le marché boursier. Et en ce moment, la Fed a une décision urgente et fatidique à prendre. Elle peut soit continuer à imprimer des trillions de dollars, laisser l’inflation monter en flèche ou bien resserrer sa politique monétaire et regarder le marché boursier s’effondrer. En d’autres termes, elle doit choisir entre sacrifier le marché ou le dollar.

David, que pensez-vous que la Fed puisse faire, et quelles en seront les implications ?

David Stockman : Eh bien, qu’elle le veuille ou non, la Fed fera s’effondrer le marché boursier. La Fed s’est elle même mise dans une situation inextricable en érigeant, depuis janvier 2012, cet objectif quantitatif d’inflation à 2% comme fétiche.

En fait, alors que l’économie s’était à peu près remise de la Grande Récession, la plupart des émissions massives d’argent qui ont eu lieu depuis 2012, ont été justifiées par un déficit d’inflation, ce qui n’était pas vrai.

Ils ont essayé d’augmenter l’inflation et ont donc estimé qu’ils pouvaient maintenir le quantitative easing [politique monétaire non conventionnelle pour lutter contre le risque de déflation et de récession] à des taux énormes de l’ordre de 120 milliards de dollars par mois, jusqu’à récemment. Et par conséquent, l’inflation dans le monde côtoie aujourd’hui les deux chiffres.

Je pense qu’ils n’auront pas d’autre choix que de ralentir beaucoup plus violemment le marché, dans des proportions bien plus importantes que celles qu’ils avaient l’intention de mettre en vigueur pour l’instant. Ils n’ont pas le choix.

Maintenant, quand nous avons une inflation à deux chiffres, nous allons entrer dans une saison électorale impitoyable au cours de laquelle les républicains verront enfin leur salut dans une bataille épouvantable sur le front de l’inflation blâmant les démocrates et Biden.

Cela signifie que la Fed ne sera pas en mesure, au cours des deux, trois ou quatre prochains trimestres, de battre en retraite sur le front de l’inflation. Qu’elle le veuille ou non, elle devra augmenter les taux d’intérêt encore plus que ce qui est prévu actuellement.

Elle va commencer le QT [quantitative tightening], le resserrement quantitatif, ou l’épuisement de son bilan de 9 000 milliards de dollars plus rapidement qu’elle ne le dit en ce moment ou que ce que le marché attend. En effet, elle ne sera pas en mesure de justifier ou de maintenir une quelconque crédibilité lorsque l’inflation atteindra le niveau de l’IPC [indice des prix à la consommation] à près de 10 %.

C’est donc une toute nouvelle donne.

Nous ne nous sommes pas retrouvés dans ce genre de terrain inconnu depuis les années 1970. Dans les années 1970 l’histoire était bien différente. Donc, le marché va se confronter à une Fed qui s’avère très hostile. Le marché va encore et toujours penser que le pire est passé, acheter dans le creux de la vague pour générer beaucoup d’argent, pour finalement être déçu.

Je souligne ici un dernier type d’analogie.

En mars 2000, lorsque la bulle Internet a éclatée, le NASDAQ culminait à 4600 et le marché a chuté de 30% au cours des 15 jours suivants. Et après cette chute vertigineuse, les gens ont pensé que tout était fini.

Et au cours des deux années suivantes, ils ont continué à acheter à la baisse, mais le NASDAQ est passé de 4 600 à 3 300, jusqu’à 800. Une baisse de plus de 80% et tous ces achats ont entraîné des pertes douloureuses massives.

Je pense que nous allons revivre la même chose.

Klaus Scwhab Great Reset

International Man : Supposons que la Fed augmente les taux de manière agressive dans les mois à venir. Quelles sont les chances qu’elle capitule et fasse marche arrière dès que Wall Street commencera à se manifester ?

David Stockman : Eh bien, c’est ce à quoi les gens s’attendent, mais je pense que cette fois, ils ne vont pas capituler rapidement et facilement. En d’autres termes, le soi-disant apport de la Fed est beaucoup plus bas sur l’indice S & P 500 que ce à quoi les gens et les spéculateurs de Wall Street s’attendent. Ils pensent que cela pourrait être 3 500 ou quelque chose comme ça. Je pense que c’est autour de 2000 parce que la Fed n’aura pas de marge de manœuvre.

Même les statistiques officielles sur l’inflation sont élevées. Elles sous-estiment l’inflation réelle si l’on tient compte de tous les artifices introduits dans l’IPC au cours des 20 dernières années. Mais lorsque l’inflation, selon les statistiques gouvernementales, atteint 7 à 10 %, ils n’auront pas la possibilité de relancer la planche à billets.

International Man : Compte tenu de l’augmentation rapide du niveau d’endettement – des entreprises, des particuliers et du gouvernement fédéral – est-il même possible pour la Fed d’augmenter les taux d’intérêt au-delà d’un montant symbolique ?

David Stockman : Eh bien, je pense que vous pouvez dire que ce serait dangereux, et oui, le niveau de la dette est à observer.

Si vous ajoutez la dette publique à la dette privée aujourd’hui, elle s’élève à 88 000 milliards de dollars, soit 370 % du PIB. C’est hors norme par rapport au niveau historique d’une économie stable. Si vous remontez à 1970, avant que Nixon ne débranche l’argent sain, le ratio était de 150 %. En d’autres termes, nous avions une dette totale d’environ 1 500 milliards de dollars pour un PIB de 1 000 milliards de dollars.

Nous avons donc eu deux tours de dette supplémentaires ajoutés à l’économie au cours des 50 dernières années. Ces deux tours de dette supplémentaire représentent 50 000 milliards de dollars aujourd’hui, ce qui pèse sur tous les secteurs de l’économie, les ménages, les entreprises non financières, les gouvernements en particulier, et même les institutions financières, plus que si nous nous en tenions à cette sorte de juste milieu de 150 % de dette par rapport au PIB. C’est le ratio d’endettement de l’économie nationale qui a prévalu pendant un siècle jusqu’en 1970.

Donc oui, il y a un problème avec cet énorme fardeau de la dette. Lorsque la Fed augmentera les taux d’intérêt, elle augmentera énormément le coût de portage et le coût du service, créant toutes sortes de bouleversements dans les ménages qui devront payer davantage pour leurs hypothèques et leurs autres dettes.

Avec la hausse des taux d’intérêt, tout l’argent que les entreprises ont emprunté pour racheter des actions et payer des dividendes qui n’étaient pas gagnés se traduira par des dépenses d’intérêt plus importantes et des bénéfices plus faibles.

Globalement la situation sera extrêmement désordonnée, mais cela n’empêchera pas la Fed d’utiliser le seul outil dont elle dispose.

Elle a un seul outil. C’est comme l’artisan avec un marteau…tout ressemble à un clou. Donc, si la Fed veut accomplir quelque chose, elle devra frapper le clou.

La Fed devra donc augmenter les taux d’intérêt de plus de 2 % ou 2,5 % d’ici la fin de l’année. Elle va devoir monter dans la fourchette de 4 à 6 % pour ralentir l’économie et enrayer l’inflation.

J’étais là lorsque Volcker a porté les taux d’intérêt à 20 % sur le taux au jour le jour pour enfin briser l’inflation. Bien sûr, cela va causer beaucoup de dommages à l’économie. Mais je ne pense pas qu’ils aient beaucoup de choix.

En bref, vous allez avoir du mal à maîtriser l’inflation, et les conséquences de ces mesures seront stupéfiantes et historiques en termes d’impact négatif.

International Man : Compte tenu de tout ce dont nous avons parlé aujourd’hui, que peut faire le citoyen moyen ? Que peuvent-ils faire pour se protéger et profiter de ce qui va arriver ?

David Stockman : Eh bien, je pense que la chose la plus importante est de rester en dehors du casino.

Le marché obligataire est largement surévalué. En conséquence, le prix des obligations va chuter de façon spectaculaire, et les gens seront choqués de voir combien on peut perdre dans une dette souveraine prétendument sûre.

Le marché boursier est encore plus dangereux, et c’est entièrement à cause de ces taux d’intérêt artificiellement bas. Nous entrons donc dans le domaine de la réalité, disons de la normalité, avec la remontée des taux d’intérêt. Et je pense qu’ils ont encore un long chemin à parcourir.

Si vous comptez aller sur le marché boursier, soyez du côté short (pariez à la baisse).

Mais si vous n’avez pas de capital discrétionnaire ou d’épargne, et si vous n’avez pas l’estomac pour ce qui sera une cavalcade très volatile, la meilleure chose à faire est de rester en cash, même si vous perdez du terrain face à l’inflation. Au moins, les comptes bancaires ne vont pas perdre leur principe. Alors que les obligations et les actions peuvent perdre 30%, 40%, 50%, 60% de leur valeur au cours de la prochaine année ou deux alors que nous traversons cette grande correction.

Mais nous avons bien mieux à proposer que de rester en cash, car le prochain cycle d’impression monétaire amènera la situation à un point de rupture :

Source : InternationalMan.com

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