Le titre prestigieux de « champagne » rétrogradé à « vin pétillant »
Signée le 2 juillet dernier, la nouvelle loi viti-vinicole russe oblige les distributeurs de champagne à troquer le titre prestigieux de « champagne » contre celui de « vin pétillant » sur la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination « champanskoïe » aux producteurs russes de vins pétillants.
Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne a conseillé aux producteurs français de ne pas se plier à la nouvelle loi russe et de suspendre temporairement les exportations.
La Russie représente le 15e marché d’exportation du champagne, avec environ deux millions de bouteilles sur les 150 millions vendues en moyenne chaque année hors de France.
Une autre bouteille
Avec sa loi qui ébranle l’appellation protégée du Champagne, le Kremlin pousse le bouchon trop loin pour le gouvernement français.
« Le seul champagne est français », a réaffirmé le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie au cours d’une visite à la 75e édition de la foire agricole et commerciale de Châlons-en-Champagne.
« Je rencontre les professionnels de la filière cet après-midi. Nous avons sollicité les autorités russes. On multiplie les discussions avec détermination. On ne lâchera rien »
Le Président du conseil régional du Grand Est, Jean Rottner, a quant à lui déclaré qu’il devait s’entretenir de ce sujet avec le ministre en fin de journée. Selon le maire d’Epernay, Franck Leroy.
« On se dirige vers une solution diplomatique entre la France et la Russie ».
La direction du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC) a toutefois fait part d’une absence de réponse à la lettre commune envoyée par les ministres Bruno Le Maire, Julien Denormandie et Franck Riester à leurs homologues russes.
Champagne
Entre les fermetures des bars et des restaurants, mais aussi les restrictions de déplacements, la crise sanitaire liée au COVID-19 a touché de plein fouet les producteurs de champagne. Mais en 2021, le syndicat général des vignerons s’attend à vendre « 300 millions de bouteilles », selon son président Maxime Toubart, cité par BFMTV. Cela représenterait un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros, soit autant qu’en 2019, avant la crise.
D’après les acteurs de cette filière, le rythme d’avant crise a été retrouvé avec 3 ou 4 ans d’avance par rapport à leurs prévisions. Les producteurs parlent même du meilleur semestre de leur histoire en termes de volume écoulé ces derniers mois.
Plusieurs raisons ont été apportées.
Pas de pénurie prévue pour la fin de l’année
Tout d’abord, une reprise économique plus rapide que prévu.
Ensuite, les professionnels ont constaté un changement d’habitude des consommateurs. En raison de la crise sanitaire, nombreux sont ceux qui ont pris l’habitude de boire du champagne chez eux, sans être obligés de se déplacer. En outre, les distributeurs ont passé de grosses commandes aux producteurs en prévision des fêtes de fin d’année.
Pas de crise pour le luxe !