Le cas de Psyché 16
Le domaine du minage spatial alimente quelques spéculations qu’il s’agit d’objectiver, notamment sur le cas emblématique d’une exploitation de Psyché 16.
Psyché 16 est un astéroïde qui mesure 213 kilomètres de diamètre. Il a été découvert en 1852 par l’astronome italien Annibale de Gasparis et il est l’un des dix objets les plus imposants de la ceinture d’astéroïdes de notre système solaire. Selon l’avis de certains experts, Psyché 16 n’est pas composé de pierre et autres minerais lambdas. Il serait métallique à hauteur de 90 % de sa composition ce qui est faramineux.
L’objet spatial renfermerait donc une quantité exorbitante de métaux précieux, principalement de nickel et de fer, mais peut-être également de platine, de rhénium, voire d’or. La valeur de minerai représenterait la somme colossale de 700 quintillions d’euros (700 000 000 000 000 000 000 €)… en théorie. En réalité, ces prévisions sont très discutées, certains les jugeant totalement farfelues.
Il reste en fait à régler trois problèmes majeurs :
- Avec quelle technologique peut-on exploiter des ressources minières spatiales ? Aujourd’hui, nul ne le sait.
- Comment rapporter les ressources de Psyché 16 sur Terre sachant qu’il faut sept ans pour se rendre sur le lieu d’exploitation ?
- Comment gérer sainement l’écroulement des cours des métaux précieux, selon la loi de l’offre et la demande, si l’exploitation spatiale aboutit ?
Il est prévu dans tous les cas que l’astéroïde Psyché 16 soit l’objet d’une expédition robotisée de la NASA en 2026, en partenariat avec SpaceX, la compagnie spatiale d’Elon Musk. Ils devront atteindre Psyché 16 pour y produire des analyses poussées et juger de la pertinence des estimations.
L’exploitation des ressources spatiales, un nouvel eldorado ?
L’exploitation minière de corps célestes, tout comme celle du sol lunaire, est une idée de longue date qui fait son chemin au sein des instances gouvernementales de plusieurs pays. Des États se sont d’ores et déjà lancés dans la course au minage spatial comme la Chine, les États-Unis et même le Luxembourg.
Mais les problèmes juridiques restent de taille. Selon Space Law, le Traité sur l’espace de 1967 instaure en effet un principe de non-appropriation nationale de l’espace extra-atmosphérique. Le texte a plusieurs fois été affaibli par des lois nationales, notamment américaines, comme en 2015 sous la présidence de Barack Obama avec le Commercial Space Launch Competitiveness Act. Depuis 2017, une loi luxembourgeoise permet également à toute entreprise, même étrangère, implantée sur son territoire de s’approprier les ressources de l’espace.
Si Psyché 16 attise les convoitises, d’autres corps spatiaux plus proches de la Terre présenteraient eux aussi des richesses intéressantes à exploiter et sûrement rapidement.
Le site Big Think cite notamment les sociétés Deep Space Industries et Planetary Ressources, basées au Luxembourg, par exemple. Elles ont pour ambition d’aller forer l’astéroïde 2011 UW128, estimé quant à lui à plus de 4,5 trillions d’euros (quatre mille milliards d’euros). Créée en 2009 et comptant parmi ses investisseurs le cofondateur de Google, Larry Page, Planetary Resources assurait à Reuters en 2012 qu’un seul caillou de 30 mètres de long pourrait rapporter entre 20 et 45 M€ en réserves de platine.
Le minage spatial est donc un sujet en début d’amorçage et il est actuellement impossible de juger objectivement de sa pertinence pour l’avenir.
Quant aux spéculations, le champ est libre.
Franck Pengam
Pour aller plus loin, visionnez la vidéo sur la Dédollarisation, les DTS et l’Or :