Vladimir Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés lors du Forum des nouvelles routes de la Soie (BRI), à Pékin
Comme l’a souligné une note de Rabobank, le thème principal des discussions entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ce mercredi 19 Octobre, à Pékin, était celui des « menaces communes » qui rapprochent les deux « chers amis », selon un communiqué de presse.
Plus tôt dans la journée, Rabobank avait observé :
« Pendant ce temps, alors que la guerre au Moyen-Orient fait rage et que l’Occident recule, Xi Jinping accueille le Russe Poutine et une foule de dirigeants du Sud, ex-Inde, à son Forum de Pékin sur la Belt and Road Initiative [Nouvelles routes de la soie] pour parler de ce à quoi pourrait ressembler un ordre mondial alternatif.
La presse occidentale « mondiale » n’a même pas réussi à couvrir l’événement. »
– Benjamin Picton, Senior Macro Stratégiste chez Rabobank
M. Poutine a déclaré, lors d’un point presse, à l’issue de sa rencontre avec son homologue chinois :
« Nous avons discuté en détail de la situation au Moyen-Orient. »
Il a ajouté : « J’ai informé le président (Xi) de la situation qui se développe sur la voie ukrainienne, également de manière très détaillée. »
Le dirigeant russe a ensuite souligné : « Tous ces facteurs externes constituent des menaces communes et renforcent l’interaction russo-chinoise. »
CNN l’ a ensuite qualifié de « discours pour un nouvel ordre mondial« à un moment où la crise s’est emparée du Moyen-Orient.
Joe Biden quitte un Moyen-Orient en feu
Pourtant, presque simultanément, Bloomberg a rapporté que M. Biden supervisait une catastrophe qui se déroulait au Moyen-Orient :
« Le voyage de 7 heures et demie du président Joe Biden à Tel-Aviv a marqué le soutien total des États-Unis envers Israël, mais n’a pas permis d’atteindre un autre objectif clé : convaincre les dirigeants arabes.
Alors que les signes d’une perte de contrôle du conflit se multiplient, M. Biden a affirmé que les États-Unis protégeraient leur allié, envoyant ainsi un message clair à leurs rivaux dans la région, comme l’Iran, pour qu’ils restent en dehors de la bataille.
Avec un porte-avions américain dans la région et un autre en route, M. Biden a promis un nouveau paquet de soutien sans précédent. »
– Bloomberg
Le titre de Bloomberg est judicieux : « Le voyage éclair de Joe Biden en Israël ne parvient pas à apaiser les craintes d’un conflit plus large au Moyen-Orient. »
À l’heure actuelle, le Liban, la Jordanie et l’Égypte sont sur les dents, les ambassades occidentales et saoudiennes réduisant leur personnel et émettant des conseils de voyage.
La Belt and Road Initiative et la position de Poutine sur le conflit Israélo-Palestinien
En ce qui concerne la Belt and Road Initiative de Xi (l’objet de la réunion à Pékin), M. Poutine a loué le potentiel de cette initiative pour ouvrir la voie à un « monde plus juste et multipolaire » , alors que Moscou et Pékin se rapprochent sur la base d’une « amitié profonde »:
« Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture, M. Poutine a salué la politique étrangère phare de Xi, l’initiative « la Ceinture et la Route », qui « vise à former un monde plus juste et multipolaire », tout en vantant l’alignement profond de son pays sur la Chine.
La Russie et la Chine partagent une « aspiration à une coopération égale et mutuellement bénéfique », qui inclut « le respect de la diversité des civilisations et le droit de chaque État à son propre modèle de développement », a-t-il ajouté, dans une apparente réplique aux appels lancés aux dirigeants autoritaires pour qu’ils promeuvent les droits de l’homme et les libertés politiques dans leur pays.
– CNN
Cela se passe à un moment où Poutine est « recherché » par la Cour pénale internationale (CPI) et où l’Occident l’évite et le sanctionne, alors qu’au même moment, les pays du Sud expriment une colère croissante face aux bombardements incessants d’Israël sur la bande de Gaza, alors que le nombre de morts palestiniens s’élève à plusieurs milliers.
Dans ce contexte, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies présentée par le Brésil et visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza a été rejetée, les États-Unis ayant été le seul pays à voter « non ».
Les médias grand public n’ont pas non plus tenu compte du sentiment pro-chinois exprimé par un haut responsable palestinien il y a plus d’une semaine :
La Chine sera bientôt à la tête du monde et elle soutient la « position palestinienne, quelle qu’elle soit », selon Abbas Zaki, membre du comité central du Fatah.
Dans un discours public diffusé sur Palestine TV le 29 septembre, Abbas Zaki a appelé les États-Unis à « reconsidérer leur position » à l’égard d’Israël, faute de quoi ils risqueraient de perdre leur raison d’être.
Les Israéliens, a-t-il dit, sont des « fils de pute », des « meurtriers » et des agents de l’instabilité, tandis que les Palestiniens sont des « messagers de la paix ».
« Je sais qu’il y a de sérieux changements en Europe et même aux États-Unis » , a déclaré M. Zaki.
Mais, a-t-il ajouté, « n’oubliez pas le camp émergent, qui est de votre côté, le camp chinois.«
« La Chine va diriger le monde et elle proclame : « Il ne peut y avoir de stabilité et de progrès sans la libération de la Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale. »
– Jewish News Syndicate
M. Poutine a lui aussi exprimé davantage de sympathie à l’égard du camp palestinien, avertissant il y a quelques jours Israël du nombre « catastrophique » de morts que ses attaques contre Gaza allaient entraîner.
Il s’est également entretenu avec des dirigeants arabes, cherchant à favoriser la paix et une éventuelle solution à deux États.
Pour comprendre le conflit actuel et ses répercussions internationales, visionnez le point de Pierre-Antoine Plaquevent, co-auteur de la Lettre Confidentielle :
Source : Zero Hedge