Mohamed Bazoum semble craindre une alliance entre l’armée du Niger et le groupe russe Wagner, très présent en Afrique de l’Ouest
Le New York Times a spéculé sur cette perspective, en écrivant le 2 Août:
« Une semaine après le renversement militaire du président élu du Niger, un chef de coup d’État et d’autres officiers se sont envolés mercredi pour le Mali voisin afin de rencontrer ses dirigeants, ce qui suscite des inquiétudes quant au fait qu’un allié occidental clé pourrait se rapprocher des chefs militaires maliens qui travaillent en partenariat avec la société militaire privée Wagner, soutenue par le Kremlin.
Le général Salifou Modi, l’un des putschistes qui ont chassé du pouvoir le président nigérien Mohamed Bazoum la semaine dernière, faisait partie d’une délégation de responsables militaires qui s’est rendue au Mali, selon un message publié sur les médias sociaux par le bureau du président malien.
Le groupe Wagner compte environ 1 500 soldats au Mali, alliés au régime militaire de ce pays.
Son fondateur, Yevgeny V. Prigozhin, a fait l’éloge du coup d’État au Niger et a offert les services de Wagner aux nouveaux dirigeants, bien que le contrôle opérationnel qu’il exerce encore sur le groupe après sa mutinerie ratée en Russie en juin ne soit pas clair. »
– New York Times
La rhétorique selon laquelle « la Russie est derrière le coup d’État » prend déjà de l’ampleur, comme l’a affirmé cette semaine un haut fonctionnaire ukrainien.
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« Carte des pays africains ayant signé des accords militaires avec la Russie »
Le Mercredi 2 Août en fin de journée (heure américaine), le département d’État a ordonné l’évacuation partielle de l’ambassade américaine à Niamey, la capitale du Niger.
Cette décision a été prise alors que les efforts déployés par l’Europe pour évacuer par avion les citoyens de l’UE de la capitale étaient déjà bien avancés.
Le département d’État a déclaré que le personnel non urgent et les membres éligibles de la famille quitteraient le pays « compte tenu des développements en cours » et « par excès de prudence » dans le contexte des troubles consécutifs au coup d’État militaire de vendredi dernier, qui a vu le président Mohamed Bazoum renversé par sa propre garde présidentielle.
« Les États-Unis sont attachés à leur relation avec le peuple nigérien. L’ambassade reste ouverte et nos dirigeants sont engagés diplomatiquement au plus haut niveau », a annoncé le secrétaire d’État Antony Blinken.
– dw.com
Les hauts fonctionnaires continueront à travailler à partir de l’ambassade, qui est restée opérationnelle.
« Nous avons mis à jour nos conseils aux voyageurs pour refléter cette situation et nous avons informé les citoyens américains que nous ne sommes en mesure de fournir qu’une assistance d’urgence aux citoyens américains au Niger en raison de notre personnel réduit », a déclaré le communiqué, alors que la France dirige des vols d’évacuation pour les citoyens de l’UE cherchant à quitter le pays.
– dw.com
Des centaines d’Américains auraient déjà été évacués, ainsi que plus d’un millier de citoyens de l’Union européenne, alors que les vols en provenance de la capitale se poursuivent. La France a annoncé jeudi la fin des évacuations à grande échelle.
Entre-temps, dans de nouvelles déclarations, le président Joe Biden a exhorté les dirigeants de la junte à rétablir le gouvernement démocratiquement élu.
« Je demande que le président Bazoum et sa famille soient immédiatement libérés et que la démocratie durement gagnée par le Niger soit préservée », a déclaré M. Biden.
« Le peuple nigérien a le droit de choisir ses dirigeants », a déclaré le président américain.
« Il a exprimé sa volonté lors d’élections libres et équitables, et cela doit être respecté. »
– The Guardian
Ironiquement, le plaidoyer de M. Biden en faveur de la libération et du rétablissement de M. Bazoum est intervenu à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance du Niger.
Ses propos ont également été prononcés dans un contexte de rumeurs concernant une éventuelle intervention militaire française.
Des centaines de soldats occidentaux sont présents dans le pays, en particulier des Français et des Américains, apparemment pour des opérations de « lutte contre le terrorisme ».
Mais la présence de bases occidentales au Niger pourrait ne pas durer longtemps sous la junte, étant donné que la nature « anti-impérialiste » des partisans du coup d’État dans les rues a été amplement démontrée par le fait qu’ils brandissent des drapeaux russes.
De plus, le groupe mercenaire russe Wagner se trouve juste à côté, au Mali.
Du point de vue de l’Occident, l’expansion de l’influence russe en Afrique se profile à l’arrière-plan.
« Le service de presse du Pentagone confirme qu’il n’y a aucun changement concernant les 1 100 soldats américains encore stationnés au Niger, et que l’armée américaine ne participera pas à l’évacuation ordonnée du personnel de l’ambassade. »
Le général Abdourahamane Tchiani, chef du coup d’État, continue de mettre en garde contre « toute ingérence dans les affaires intérieures » du Niger, tout en affirmant que le gouvernement, désormais en exil, a comploté avec les Français pour permettre une forme d’intervention.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu mercredi avec le président déchu Mohamed Bazoum, et d’autres dirigeants internationaux ont pris contact avec lui.
L’appel du Président déchu à la « communauté internationale »
Jeudi 3 Août au soir, le Washington Post a publié une tribune du président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, appelant les États-Unis et « l’ensemble de la communauté internationale » à intervenir pour le rétablir au pouvoir et ramener le pays à l’ordre constitutionnel.
Il a également déclaré au Washington Post qu’il écrivait « en tant qu’otage », à un moment où les troubles persistent dans les rues, suite à son renversement par l’armée vendredi dernier (et par sa propre garde présidentielle).
Plus tôt dans la journée, la junte a déclaré le retrait officiel des ambassadeurs du Niger auprès de la France, des États-Unis, du Nigeria et du Togo.
Les craintes d’une alliance entre l’armée nigérienne et le groupe russe Wagner, très présent en Afrique de l’Ouest et ailleurs sur le continent, se font de plus en plus vives.
Pour comprendre les bouleversement en cours en Afrique et la perte de contrôle de l’Occident sur ce continent, visionnez notre entretien avec Franklin Nyamsi, Professeur suspendu par l’État pour avoir critiqué l’ingérence Française en Afrique :
Source: Zero Hedge
Une réponse
Un traitre et un valet. Il faut boycotter la France et les USA tant qu’ils auront ces dirigeants racistes. Le même traitement qu’ils ont fait à la Russie. Commençons par le boycott des jeux olympiques.