Vous entendez les termes comme inflation, dévaluation monétaire, politique de planche à billet ou bien « quantitative easing » mais vous vous sentez perdu(e) face à ce jargon politicien et banquier ? Ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous expliquer les raisons et des conséquences liées à la dévaluation monétaire.
Comment définir la dévaluation monétaire ?
La dévaluation monétaire consiste à changer la parité entre deux monnaies. En d’autres termes : cela revient à baisser le taux de change officiel d’une monnaie, c’est-à-dire sa valeur exprimée en or ou dans une autre devise internationale de référence. Cette réduction volontaire de la valeur de la monnaie est décidée par les autorités monétaires du pays concerné. Dans notre cas, c’est l’affaire de la Banque Centrale Européenne (BCE). Cette institution indépendante détient le monopole de la monnaie « euro » (€) et possède le rôle de définir les grandes lignes de la politique monétaire et de change de la zone euro afin d’assurer la stabilité du système financier.
Néanmoins, il fait partie des prérogatives des banques centrales telles que la FED ou la BCE d’aider à relancer l’économie en période de crise à travers une dévaluation monétaire. Une dévaluation monétaire peut s’opérer à travers différentes politiques menées par les banques centrales. La plus connue d’entres elles est ce qu’on appelle communément la politique de « la planche à billet ». La planche à billet ou le « quantitative easing » est une politique monétaire qui vise à émettre de la monnaie afin de financer le fonctionnement de l’économie d’un pays ou d’une zone monétaire. Cela créé des conditions pour ainsi financer la dette et, pour les États, de réinjecter cette monnaie dans l’économie ou de financer des politiques publiques.
Quelles sont les raisons qui poussent un Etat/Institution monétaire à poursuivre une politique de dévaluation monétaire ?
Vous l’avez donc compris, la dévaluation monétaire est une affaire d’Etat et/ou d’institution monétaire et non pas d’acteur particuliers. Mais alors quelles sont donc les raisons qui poussent les acteurs politico-financiers à entreprendre une politique de dévaluation monétaire ?
La raison principale est l’amélioration de la compétitivité du pays, du fait de la baisse de la valeur de la monnaie, le prix des biens exportés et importés est directement impacté. L’exemple le plus utilisé pour expliquer ce phénomène est le cas des ventes d’avion Airbus-Boeing. Les deux compagnies européennes et américaines vendent des produits qualités similaires que sont les avions destinés à des fins commerciales mais il est souvent dit que l’impact du cours de la monnaie représente la première raison qui poussent les compagnies aériennes à se munir d’une flotte d’Airbus ou d’une de Boeing. Les avions Airbus se payent en euro alors que les Boeing sont achetés en dollars. Les montants de ces contrats représentent plusieurs milliards à chaque fois et si le dollar est dévalué (par exemple, 20% moins cher que l’euro), vous comprendrez à ce moment-là que les Boeing sont bien plus compétitifs que les avions Airbus.
Quelles sont les effets positifs d’une dévaluation monétaire ?
Dans ce contexte, la dévaluation entraîne plusieurs phénomènes :
- La baisse des prix des produits exportés
La baisse des prix des produits exportés par rapport au prix de la production nationale des pays importateurs. Cela favorise les exportations et accroît le nombre de bien vendus à l’étranger puisque le coût de ces produits diminue en même temps que la valeur de la devise du pays ou de la zone monétaire.
- Augmentation de la hausse de prix des importations
La hausse du prix et de la valeur des importations effectuées dans d’autres monnaies. Cela incite à importer moins de biens et services de l’étranger. Toutefois, il existe une exception concernant les matières premières stratégiques rares qui ne peuvent pas être produites et/ou extraites dans le pays. Ces ressources indispensables (comme le pétrole, le gaz, les terres rares) représentent une part alors plus lourde dans le compte des dépenses.
- Une hausse des salaires
Celle-ci n’est pas forcément une cause systématique due à la dévaluation monétaire mais plutôt une corrélation fréquente qui peut s’expliquer par le fait que les prix intérieurs sont revus à la hausse du fait de l’augmentation du prix des exportations. La révision des salaires entend limiter les effets de l’inflation liée à la dévaluation.
Quelles sont les risques liés à une dévaluation monétaire ?
Une dévaluation monétaire ne représente pas que des avantages et comporte même des risques, surtout pour les particuliers et les consommateurs.
En effet, on dénote trois effets indésirables qu’entraîne une dévaluation monétaire :
- Importations plus chères
Le prix des produits importés augmentant, cela favorise davantage la consommation de produits locaux, néanmoins cela impacte de manière négative le pouvoir d’achat des consommateurs. La dévaluation monétaire agit comme une sorte de taxe douanière pour les produits importés souhaitant se vendre sur le marché créant à ce moment-là une hausse artificielle du prix du bien. Le consommateur ne bénéficiera donc plus d’une compétition « libérale » des produits du fait de l’impact de la dévaluation monétaire.
- Hausse de l’inflation
Des prix plus élevés pour les produits importés et une demande accrue des produits exportés causent des pressions inflationnistes. L’inflation peut causer à son tour une hausse du prix des matières premières, des produits importés ou encore des salaires, ce qui fait que la valeur de votre argent peut diminuer et ainsi que votre pouvoir d’achat. D’un point de vue macro-économique, la hausse de l’inflation peut aussi résulter en une consommation intérieure à la baisse.
- Industries locales moins compétitives
Les industries locales peuvent être confortées par le prix plus élevé des produits importés. Cela présente plusieurs conséquences :
- La concurrence extérieure est artificiellement moins forte, ce qui peut cacher insidieusement ses avantages compétitifs par rapport aux industries locales
- Du fait de cette concurrence artificielle et certains diront déloyale, les industries locales ont un risque de se « reposer sur leurs lauriers » et ne pas s’obliger à rester compétitives et innovantes du fait de leur relative position avantageuse sur le marché.
En conclusion
La dévaluation d’une monnaie est comme un feu qu’il faut savoir maîtriser avec précaution. Les tendances étatiques actuelles ne sont pas rassurantes quant à la bonne gestion de l’Euro. L’important en tant qu’individu est de ne pas trop s’y brûler par une diversification des sources de revenus et des investissements envisagés.
Pour se prémunir d’un monstre inflationniste incontrôlable
Source : Géopolitique Profonde