Le 1er octobre à 12h30, Jean-Claude Pascal est l’invité de Nicolas Stoquer, en direct sur la chaîne YouTube de GPTV ACTU !
Jean-Claude Pascal est un ingénieur français spécialisé en thermodynamique, mais également reconnu pour son intérêt profond pour l’alchimie et les traditions ésotériques. Fort de son parcours scientifique, il s’est tourné vers l’étude des anciennes pratiques alchimiques, cherchant à établir des liens entre les principes scientifiques modernes et les enseignements mystiques de l’alchimie. Son approche unique combine rigueur scientifique et exploration spirituelle, en mettant l’accent sur la transformation intérieure et les mystères de la matière, tout en s’appuyant sur ses connaissances en thermodynamique pour interpréter certains aspects des traditions hermétiques.
La dormition de la Vierge
Le terme « dormition » fait référence à l’endormissement profond de la Vierge Marie, qui se distingue nettement d’une scène mortuaire traditionnelle. Ici, il n’est pas question de la mort de la Vierge ni de sa mise au tombeau, mais plutôt de sa préparation pour l’Assomption, cette montée au ciel en corps et en âme. Marie est dépeinte sereine, allongée sur un lit, soutenue par des coussins, dans une posture de repos et d’attente. Contrairement aux représentations classiques de défunts, qui présentent souvent les bras étendus le long du corps, ses mains sont croisées, comme pour signifier un état de paix et de transition.
Dans les œuvres artistiques, le récit de la Dormition varie. Le tympan de la Vierge à Notre-Dame de Paris propose une version unique du double épisode de la Dormition : d’abord, la Vierge meurt et ses disciples transportent son corps dans un sarcophage ; puis, le Christ intervient, permettant à deux anges d’emporter la Vierge au ciel. Cette représentation met en avant l’élévation de la Vierge non pas séparément en âme et en corps, mais dans une unité ascendante vers le divin.
Par contraste, le vitrail de Bourges dissocie les deux moments de la montée au ciel : d’abord l’âme s’élève, puis le corps la suit, entouré de gloire dans une mandorle. Ainsi, à Notre-Dame de Paris, l’absence de distinction entre l’âme et le corps de la Vierge suggère la nature indissociable de son ascension, accentuant ainsi la portée mystique et alchimique de cette représentation.
Dessin inachevé ou message crypté ?
La Dormition de la Vierge, à travers la symbolique alchimique, est également capturée dans une œuvre intrigante de Julien Champagne, artiste associé à Fulcanelli. Dans son dessin, Julien Champagne attire subtilement l’œil vers le sarcophage, élément central de la scène. Le travail de Champagne s’inscrit dans une recherche d’orientation du regard de l’observateur vers certains détails, afin de le guider dans une interprétation symbolique plus profonde.
Certains experts ont noté l’aspect inachevé de ce dessin, avançant que l’intention de Champagne était d’orienter l’observateur vers une frise précise, celle du sarcophage, sans s’attarder sur la finition des autres détails. La question se pose alors : le dessin de Champagne a-t-il anticipé de manière prophétique le texte que Fulcanelli rédigera seize ans plus tard dans Le Mystère des Cathédrales, ou est-ce le texte de Fulcanelli qui s’appuie sur cette œuvre graphique pour exprimer une réflexion alchimique plus approfondie ?
Les sept métaux planétaires
Le sarcophage, élément phare du tympan de la Vierge à Notre-Dame de Paris, présente sept cercles symboliques, illustrant les sept métaux planétaires, un concept central dans la tradition alchimique. Voici le lien subtil entre le symbolisme chrétien et la philosophie alchimique : le cercle central du sarcophage représente le soleil, tandis que les six autres cercles, organisés en symétrie, évoquent Saturne, la Lune, Jupiter, Mercure, Mars et Vénus.
La disposition des cercles n’est pas le fruit du hasard, car cette symétrie illustre la correspondance entre les planètes et les métaux auxquels elles sont associées dans l’alchimie. Le soleil est mis en exergue comme source de lumière et de vie, tandis que Saturne et la Lune occupent les extrémités, encadrant la représentation symbolique de la Dormition de la Vierge.
Fulcanelli précise également l’importance d’un détail souvent négligé : la ligne qui relie les cercles est formée de quatre croix et de trois crosses. Ces attributs ne sont pas placés de manière aléatoire, car les quatre croix représentent les métaux imparfaits, tandis que les trois crosses symbolisent les métaux parfaits. La crosse simple évoque le mercure, élément semi-parfait, tandis que les crosses à double spirale renvoient aux deux métaux parfaits. Le jeu d’ombres et de lumière sur ces motifs donne une indication sur la nature des métaux et sur leur évolution dans le processus alchimique.
Les symboles cachés de Notre-Dame
La complexité de ce sarcophage et sa richesse symbolique poussent à une réflexion profonde sur la finalité des cathédrales gothiques, souvent considérées comme de véritables grimoires de pierre. Les motifs décoratifs et les détails ornementaux sont-ils de simples éléments artistiques ou bien une révélation cryptée de secrets hermétiques ? La Dormition de la Vierge, telle qu’elle est représentée sur le portail de Notre-Dame de Paris, semble être une invitation à comprendre les mystères de la transformation, de la renaissance et de l’élévation spirituelle, en résonance avec les préceptes de l’alchimie.
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