🔥 Les essentiels de cette actualité
- Zelensky implore un arrêt des hostilités à Istanbul, conscient que la Russie domine. Poutine viendra-t-il négocier ou dicter ?
- L’Occident tente de sauver la face avec un ultimatum vide, tandis que la Russie progresse méthodiquement.
- La diplomatie européenne s’effondre, l’Ukraine est saignée à blanc. Une paix signerait l’échec du projet européen.
Le 15 mai à 7h, Oskar Freysinger et Xavier Moreau sont les invités de Raphaël Besliu, en direct dans La Matinale de GPTV !
Sylvain Ferreira et Claude Janvier seront également présents pour rendre hommage au général Dominique Delawarde, qui nous a quittés le 11 mai dernier.
Oskar Freysinger est un homme politique suisse, ancien vice-président de l’UDC (Union Démocratique du Centre) et ex-élu au parlement suisse. Il a également exercé la fonction de Secrétaire d’État. Aujourd’hui, il se consacre à l’écriture, la traduction et partage ses analyses en tant que chroniqueur.
Xavier Moreau est un analyste français spécialisé dans les relations internationales. Diplômé de Saint-Cyr et ancien officier parachutiste, il est titulaire d’un DEA en relations internationales de Paris IV Sorbonne, où il s’est spécialisé dans les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide. Résidant en Russie depuis 24 ans, il dirige la société LinkIT Vostok. Installé à Moscou depuis de nombreuses années, il se consacre à la géopolitique russe et a fondé le centre d’analyse Stratpol. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Nouvelle Grande Russie » et « Pourquoi la Russie a gagné ? ».
Sylvain Ferreira est un historien militaire français, spécialisé dans l’art de la guerre et son évolution de 1850 à 1945. Il s’intéresse particulièrement à l’impact de l’ère industrielle sur les combattants et a contribué à plusieurs revues d’histoire militaire. Auteur et concepteur de jeux de stratégie, il a récemment publié La bataille de Marioupol : 25 février – 20 mai 2022.
Claude Janvier est un écrivain et essayiste français connu pour ses prises de position tranchées sur des sujets de société et de politique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui explorent les dynamiques de pouvoir et les influences cachées au sein des structures étatiques et supranationales. Son dernier livre s’intitule « L’État Profond Français ».
Zelensky face à l’ultimatum de la défaite
L’Ukraine entre dans une zone de turbulences sans précédent. En se rendant à Istanbul, Volodymyr Zelensky ne cherche plus la victoire : il implore un arrêt des hostilités, convaincu que le rapport de force a basculé de manière irréversible en faveur de la Russie. L’absence d’une confirmation officielle de la venue de Vladimir Poutine souligne une réalité brutale : Moscou n’a aucune raison de négocier en position de force. Tandis que l’Occident tente de sauver la face à travers un ultime ultimatum vide de conséquences, les faits sur le terrain ne mentent plus. La Russie progresse, méthodiquement, avec une supériorité stratégique écrasante.
La diplomatie européenne s’effondre dans une posture schizophrène. D’un côté, elle agite la menace d’une armée continentale, de l’autre, elle prie secrètement pour que la guerre cesse avant que l’hiver social ne balaye les capitales. Le sommet de Kiev, censé afficher l’unité de l’Europe, a surtout révélé une fracture : les peuples ne suivent plus, les arsenaux se vident, et le narratif d’une guerre « juste » s’écroule face aux réalités géopolitiques. Zelensky, isolé, sait que les jours de l’Ukraine telle qu’il la rêve sont comptés.
Le narratif occidental au bord de la rupture
L’Europe s’accroche à un mirage. Tandis que les think tanks alignent des plans de paix chimériques, la dynamique militaire ne trompe personne : l’Ukraine est saignée à blanc. Les aides occidentales n’arrivent plus à masquer l’épuisement opérationnel d’un front en décomposition. Les renforts promis restent symboliques, et la population ukrainienne, démographiquement exsangue, ne peut plus fournir les combattants nécessaires. Dans cette configuration, toute négociation avec la Russie sera un acte de capitulation maquillé en compromis.
Les États-Unis, eux, ont déjà quitté le théâtre principal. Washington a sécurisé ce qui comptait vraiment : un contrôle discret mais ferme sur les ressources minières ukrainiennes, grâce à des accords bilatéraux verrouillés. Pour l’administration américaine, la guerre a rempli ses objectifs : affaiblir la Russie par proxy, tester ses armements en conditions réelles et renforcer son influence économique sur l’Europe. La suite ? Elle appartient désormais aux Européens, contraints d’assumer seuls les conséquences de leur suivisme stratégique.
Une paix impossible à digérer pour l’Europe
Si un cessez-le-feu venait à être signé à Istanbul, ce ne serait pas un tournant vers la paix, mais un effondrement du projet militaro-idéologique européen. L’Union européenne, qui s’est muée en machine de guerre bureaucratique, se retrouverait sans justification pour imposer ses mesures coercitives : économie de guerre, levée d’impôts exceptionnels, réquisition de l’épargne privée. Une paix en Ukraine rendrait ces dispositifs illégitimes, exposant brutalement la stratégie prédatrice de certains gouvernements.
Mais surtout, cette paix sonnerait comme une humiliation pour les élites euro-atlantiques. Elle validerait la vision géopolitique de Moscou, renforcerait l’axe eurasiatique et désavouerait quinze mois de propagande. L’Europe ne se bat plus pour l’Ukraine, elle se bat pour maintenir l’illusion d’une souveraineté stratégique. Dans cette bataille de narratifs, Poutine a déjà gagné. S’il choisit de venir à Istanbul, ce sera pour dicter, non pour négocier. Et l’Europe, nue face à ses échecs, devra accepter ce que ses stratèges redoutaient le plus : la fin d’une guerre qu’elle ne maîtrisait pas.
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