🔥 Les essentiels de cette actualité
- Sébastien Béraud, éleveur en colère, dénonce la situation agricole française et appelle à un changement radical du système. Découvrez son combat poignant.
- Les agriculteurs bloquent les routes pour exiger une rupture avec les politiques agricoles actuelles. La France agricole meurt à petit feu, découvrez pourquoi.
- Les accords de libre-échange comme Mercosur et CETA sont accusés de saboter l’agriculture française. Un sabotage organisé qui menace la survie des exploitations.
- Sébastien Béraud réclame la sortie de la France de l’UE pour retrouver une agriculture souveraine et durable. Un projet ambitieux à découvrir.
Le 20 mai à 12h30, Sébastien Béraud est l’invité de Nicolas Stoquer pour une émission sur un sujet d’actualité, en direct sur Géopolitique Profonde.
Sébastien Béraud est un éleveur laitier et agriculteur en Haute-Loire, non syndiqué. Il s’est fait connaître en publiant des vidéos sur les réseaux sociaux où il exprime sa colère et son désespoir face à la situation du monde agricole français. Il dénonce la baisse des prix de vente de ses produits, la concurrence déloyale, les accords de libre-échange, l’augmentation des charges, la répression du gouvernement et le manque de soutien des syndicats agricoles, notamment la FNSEA. Il a participé à plusieurs manifestations et blocages, dont celui des portes de Paris en janvier 2024. Il appelle à changer tout le système de l’industrie agricole et à lutter pour la démocratie. Il est également membre de la Coordination Rurale.
Blocage des autoroutes : la colère agricole face au mépris des élites
Les agriculteurs du Nord et du Pas-de-Calais sont de retour sur les routes. Depuis ce lundi 19 mai, plusieurs autoroutes sont bloquées, signe d’une mobilisation structurée, déterminée, et prête à durer. À travers ces actions, ce n’est pas seulement une réaction à un projet de loi mal calibré qui s’exprime : c’est un rejet profond d’un système à bout de souffle.
Depuis des années, les paysans alertent sur l’explosion des charges, la multiplication des normes, la pression fiscale, la disparition des exploitations familiales. En face, l’État et l’Union européenne continuent d’imposer une politique agricole déconnectée des réalités du terrain.
Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité de celle de janvier 2024. Les promesses avaient été nombreuses, les mesures annoncées spectaculaires. Mais rien n’a changé. Pire : de nouveaux amendements, censés « améliorer » la situation, aggravent en réalité les contraintes. Les agriculteurs n’ont plus confiance. Ils n’espèrent plus une réforme, ils exigent une rupture. Le temps des négociations molles est terminé.
Le blocage des axes routiers devient un outil stratégique pour contraindre le pouvoir à entendre une vérité que les plateaux télé et les bureaux parisiens refusent d’admettre : la France agricole meurt, à petit feu, étranglée par un modèle néolibéral dicté par Bruxelles.
Bruxelles et le libre-échange : les fossoyeurs de l’agriculture
Sébastien Beraud, éleveur engagé et figure montante de la contestation paysanne, ne mâche pas ses mots. Pour lui, l’Union européenne n’est plus compatible avec une agriculture juste, durable et souveraine. Depuis des années, les accords de libre-échange se succèdent : Mercosur, CETA, JEFTA… tous ont été signés dans l’opacité, sans concertation avec ceux qui nourrissent la population.
Résultat : les marchés européens sont inondés de produits agricoles venus d’Amérique du Sud ou du Canada, souvent produits à bas coût, avec des normes sanitaires et environnementales très inférieures à celles imposées aux producteurs français.
Le cas du Mercosur est emblématique. Il ouvre les frontières à des milliers de tonnes de viande sud-américaine, issues d’élevages intensifs, sans traçabilité, sans régulation. Pendant ce temps, les éleveurs français doivent se conformer à des obligations kafkaïennes : bien-être animal, normes environnementales, contrôles multiples… L’écart de compétitivité est abyssal. Le marché n’est plus un espace d’échange, c’est un champ de bataille où le paysan français est envoyé à l’abattoir sans arme ni protection. C’est un sabotage organisé.
Sébastien Béraud va plus loin : il réclame la sortie de la France de l’Union européenne. Non par idéologie, mais par nécessité vitale. Tant que les décisions stratégiques se prennent à Bruxelles, la France restera pieds et poings liés. La politique agricole commune (PAC) a été vidée de son sens. Elle ne protège plus, elle conditionne. Elle impose des règles absurdes en échange de subsides insuffisants.
Reprendre le contrôle passe par une réappropriation totale de notre souveraineté : contrôle des frontières, choix des normes, orientation des aides. C’est le cœur de l’agriculture qu’il faut réancrer dans la nation.
Un modèle à rebâtir, en rupture avec le mondialisme
Au-delà de la dénonciation, le monde paysan porte un projet clair. Celui d’une agriculture de proximité, résiliente, enracinée dans les territoires. Une agriculture qui valorise les savoir-faire, rémunère justement le travail, préserve les sols et les écosystèmes.
Ce modèle ne peut émerger que dans un cadre souverain, affranchi des diktats de la mondialisation. Il repose sur des circuits courts, une relocalisation des productions, une autonomie stratégique sur les semences, les engrais, les matériels agricoles.
Ce projet est aujourd’hui étouffé par une logique marchande pure. Les exploitations deviennent des entreprises, les agriculteurs des gestionnaires de flux. Les prix sont fixés à Chicago, les aides à Bruxelles, les contraintes à Paris. Rien n’est local, rien n’est maîtrisé. La souveraineté alimentaire est une illusion tant que la France reste soumise aux traités de libre-échange et à la technocratie européenne. En rompant avec cette logique, la France peut redevenir un pays qui choisit ce qu’il produit, comment il le produit, et pour qui.
La lutte actuelle incarne un front de résistance contre un système destructeur. Les paysans ne demandent pas des miettes : ils réclament un changement de cap. Ils ne cherchent pas à s’adapter à un monde qui les broie : ils veulent construire un monde nouveau. C’est cette radicalité, lucide et légitime, qui traverse la mobilisation du 19 mai. Et c’est cette voix que le pays ferait bien d’écouter, avant qu’il ne soit trop tard.
IMPORTANT - À lire
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