🔥 Les essentiels de cette actualité
- RT France interdite pour son impact : Margarita Simonian révèle que la chaîne a été bannie pour sa couverture des Gilets jaunes et son audience massive.
- Une censure politique sans base légale : Simonian dénonce une décision orchestrée par la France et l’UE, sans procès ni débat public.
- Un vide médiatique à combler : La disparition de RT France laisse un espace pour les médias alternatifs et une audience méfiante.
- La censure douce mais réelle : Simonian décrit une centralisation du récit et une mise à l’écart des voix divergentes via des méthodes technocratiques.
Le 22 mai à 19h, Lara Stam et Nicolas Stoquer sont les invités de La Grande Émission animée par Mike Borowski en direct sur Géopolitique Profonde.
À l’occasion d’un entretien exclusif mené par Lara Stam pour Géopolitique Profonde, Margarita Simonian, fondatrice et rédactrice en chef de Russia Today, est revenue sans détour sur la disparition de RT France.
À travers ses réponses franches, une idée revient avec force : RT France a été interdite non pour ce qu’elle était, mais pour ce qu’elle révélait.
Cette émission revient sur les points saillants de cette discussion et sur les mécanismes discrets de la censure à la française.
Lara Stam est chroniqueuse et animatrice, passée par Radio Courtoisie avant de rejoindre Géopolitique Profonde et GPTV. Spécialiste des questions de souveraineté et d’indépendance géopolitique, elle décrypte avec un ton incisif les crises internationales et les rapports de force mondiaux. Elle traite notamment des conflits oubliés (Arménie-Haut-Karabagh) et des enjeux multipolaires. Sur GPTV, elle a animé une émission nocturne, « Un Soir avec Lara », et contribue à d’autres formats comme « La Grande émission » sur GPTV et « Le Libre Journal de Géopolitique Profonde » sur Radio Courtoisie.
Nicolas Stoquer, diplômé de Sciences Po Paris, est titulaire d’un doctorat de Philosophie Politique. Il a été 28 ans fonctionnaire de l’Éducation nationale et du Ministère de l’économie et des finances en tant que Comptable Public. Il est un animateur phare de GPTV, où il dirige La Matinale et L’Actualité de midi. Ces émissions, mêlant revue de presse et analyses approfondies, sont devenues incontournables pour les spectateurs en quête d’une lecture alternative et critique des enjeux sociétaux, géopolitiques ou économiques.
Censure RT France : un contre-récit devenu trop influent
Dès les premières minutes, Margarita Simonian évoque l’impact inattendu de RT France lors de la crise des Gilets jaunes. Avec des images en direct, non éditées, et un traitement brut de la colère sociale, la chaîne a rencontré une adhésion massive du public. « Pendant les Gilets jaunes, le seul média qui couvrait tout clairement, c’était RT », affirme-t-elle.
Malgré son positionnement marginal sur le canal 300, RT France était propulsée en tête d’audience. Un succès qui, selon Simonian, a dérangé : la chaîne devenait un point d’appui pour une population en rupture avec les médias traditionnels.
Une interdiction politique, sans base judiciaire
Simonian le martèle : la suppression de RT France n’est pas une décision légale, mais une action politique maquillée par un vernis réglementaire. « Ils ont tout fait pour effacer toute trace de notre présence en Europe », dit-elle, précisant que la France, en lien avec l’Union européenne, a orchestré cette éviction sans procès, ni débat public.
Elle ne nomme pas directement Emmanuel Macron comme responsable de cette censure, mais décrit une mécanique de marginalisation délibérée : interdiction de présence sur les réseaux sociaux, retrait des applications mobiles, effacement de l’empreinte numérique de RT en Europe. Autant d’éléments qui renforcent l’idée d’un bannissement organisé.
Une fracture avec les médias français
Simonian souligne à plusieurs reprises ce qui distingue RT des autres chaînes : la liberté de ton, l’absence d’intermédiaire idéologique, et une volonté de montrer les faits tels quels. Une ligne éditoriale qui, selon elle, a permis à RT France de dire ce que les autres ne disaient pas, et d’écouter ceux que les autres ignoraient.
Elle évoque les critiques de propagande qui visent RT, mais les retourne contre ceux qui les formulent : « Les plus grands propagandistes sont la BBC, CNN, France 24… »
RT France : un vide stratégique à combler ?
Depuis l’interdiction de la chaîne, un vide s’est installé dans le paysage médiatique francophone. Simonian, lucide, ne parle pas de retour à l’identique. Elle évoque plutôt d’autres formes de présence, via des projets moins identifiables, plus souples, qui continuent de porter une voix alternative.
Ce vide, ce sont désormais les médias indépendants, les plateformes comme Telegram ou Odysee, qui tentent de le combler. L’audience est là, plus méfiante que jamais envers les grands médias. La disparition de RT France, loin d’être une fin, pourrait bien marquer le début d’un nouvel écosystème informationnel.
Une censure douce, mais réelle
Simonian ne parle jamais de “régime autoritaire” ou d’“État policier”, mais les faits qu’elle décrit traduisent une centralisation du récit, une mise à l’écart des voix divergentes. La censure ne passe plus par des interdictions brutales : elle se joue sur les plateformes, dans les algorithmes, dans les décisions opaques de l’UE.
Si la France ne bâillonne pas frontalement, elle délègue la tâche. Et ce modèle de censure, technocratique et indirect, pourrait bien devenir la norme.
L’entretien de Margarita Simonian confirme ce que beaucoup soupçonnaient : la censure de RT France n’a pas été dictée par la guerre en Ukraine, mais par la peur d’une parole incontrôlée. En refusant d’entrer dans le moule du récit officiel, RT France est devenue un média dérangeant — non pour ce qu’il disait, mais pour ce qu’il montrait.
Dans un paysage médiatique de plus en plus normé, le besoin de pluralité reste entier. Et si RT France a été mise hors-jeu, le match, lui, est loin d’être terminé.
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