🔥 Les essentiels de cette actualité
- Découvrez le combat de Martine Donnette et Claude Diot contre les abus de la grande distribution et leur association En Toute Franchise.
- Patrick Pasin aborde la géopolitique et la corruption, avec des invités sur Géopolitique Profonde le 20 mai à 16h30.
- La France perd 120 milliards d’euros par an à cause de la corruption, l’équivalent du budget de l’Éducation nationale.
- Des scandales de corruption touchent des secteurs clés comme la santé, la défense et les transports, révélant une élite hors de contrôle.
Le 20 mai à 16h30, Claude Diot, Martine Donnette et Patrick Pasin sont les invités de Mike Borowski, sur Géopolitique Profonde.
Martine Donnette est une ancienne commerçante française. En 1985, elle ouvre une boutique Phildar dans le centre commercial Carrefour de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). En 1992, elle est expulsée de son local, ce qui la conduit à une situation de précarité. Cette expérience marque le début de son combat contre les pratiques jugées abusives de la grande distribution. Elle fonde l’association En Toute Franchise, visant à défendre les petits commerçants et à dénoncer les installations illégales de grandes surfaces. Depuis plus de 30 ans, elle parcourt la France pour fédérer les commerçants lésés. Son engagement est relaté dans son ouvrage Seule face aux géants, publié en 2015.
Claude Diot est un auteur français engagé aux côtés de Martine Donnette dans la lutte contre les dérives de la grande distribution. Il est cofondateur de l’association En Toute Franchise. Ensemble, ils ont mené plusieurs actions en justice pour faire reconnaître l’illégalité de certaines implantations de grandes enseignes. Il est également l’auteur du livre 418 milliards : la fraude de la grande distribution avec la complicité des élus et de l’administration, dans lequel il dénonce les fraudes fiscales et les complicités politiques liées à la grande distribution.
Patrick Pasin est un auteur, conférencier et entrepreneur français, connu pour ses critiques sur la géopolitique, la santé publique et la souveraineté individuelle.
120 milliards d’euros volés chaque année
Jamais les prélèvements obligatoires n’ont été aussi élevés en France. Pourtant, le déficit public atteint des records. L’explication tient en un mot : corruption.
Selon les estimations relayées par Anticor, la France perd chaque année 120 milliards d’euros à cause de la corruption administrative et politique. Cette somme colossale représente l’équivalent du budget annuel de l’Éducation nationale. Ce chiffre, issu d’un rapport de Rand Europe, reste une référence majeure pour mesurer l’hémorragie financière provoquée par des pratiques frauduleuses enracinées dans les rouages de l’État.
Les faits parlent d’eux-mêmes : en 2024, les atteintes à la probité enregistrées ont bondi de 8,2 %. Les cas de favoritisme, de détournement de fonds publics, de prise illégale d’intérêts explosent. Il s’agit d’un système bien huilé, protégé et souvent encouragé par une élite administrative et politique qui a renoncé à toute exemplarité. Alors que la rigueur budgétaire est imposée aux Français, l’argent public disparaît dans un gouffre de malversations.
Le coût de la corruption : une élite politico-administrative hors de contrôle
La liste des responsables impliqués dans des scandales de corruption donne le vertige. Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail, a été reconnu coupable de favoritisme en février 2024. Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, est mis en examen depuis 2022 pour prise illégale d’intérêts. Éric Dupond-Moretti, alors ministre de la Justice, a lui aussi été mis en examen pour des faits similaires. Rachida Dati, Gérald Darmanin, Aurore Bergé : tous cités dans des procédures en cours.
Et pourtant, ces responsables restent en fonction. Le principe éthique élémentaire du retrait en cas de mise en examen n’est plus respecté. Emmanuel Macron avait promis en 2017 une République exemplaire. Huit ans plus tard, la promesse s’est évaporée. Transparency International France dresse un constat accablant : recul généralisé de l’intégrité publique, impunité flagrante des élites, abandon des mécanismes de contrôle.
La France n’est plus un modèle. Elle chute à la 21e place dans le classement 2023 de Transparency International sur la perception de la corruption, loin derrière ses voisins européens. Elle partage cette position peu reluisante avec les États-Unis, loin derrière l’Allemagne, le Danemark ou la Finlande. Le message est clair : l’État français est vu comme corrompu, opaque, et incapable de faire le ménage chez lui.
Santé, défense, transports : des secteurs entiers minés
La corruption ne s’arrête pas aux cabinets ministériels. Elle ronge des pans entiers de l’administration. Dans le domaine de la santé, le scandale Orpea est emblématique. Des millions d’euros issus de crédits publics ont été détournés par ce géant des EHPAD. Le rapport de l’Inspection générale des finances est formel : 20 millions d’euros d’excédents sur les crédits destinés aux soignants, 50,6 millions d’euros d‘argent public utilisé pour du personnel administratif ou commercial. L’argent censé servir les plus vulnérables a été siphonné pour servir des intérêts privés.
La défense n’est pas épargnée. Le groupe Thales, pilier de l’industrie militaire française, est visé par une enquête pour corruption internationale. En cause : un contrat de 5,2 milliards d’euros pour la vente de sous-marins au Brésil. Des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs pays, les enquêteurs évoquent corruption, trafic d’influence et blanchiment. Thales dément, mais le soupçon pèse lourdement.
Même les collectivités territoriales sont atteintes. De nombreux élus locaux font l’objet de procédures pour favoritisme, attribution truquée de marchés publics, clientélisme. Ces pratiques sont si enracinées qu’elles ne choquent plus. L’État ferme les yeux, l’opinion s’habitue.
La corruption ne se résume pas à des affaires isolées : elle coûte chaque année 120 milliards d’euros à la France. Ce chiffre rappelle l’urgence d’un véritable sursaut démocratique. Lutter contre ce fléau, c’est retrouver le contrôle de nos finances publiques et restaurer la confiance citoyenne.
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