Le 9 février à 12h30, Mike Borowski vous donne rendez-vous pour un sujet d’actualité, en direct sur Géopolitique Profonde.
Cyril Hanouna ne cache plus ses ambitions. L’animateur de « Touche pas à mon poste » (TPMP) envisage sérieusement une candidature à l’élection présidentielle de 2027. Inspiré par Coluche et Volodymyr Zelensky, il veut « soulever un mouvement populaire » et affirme réfléchir à un projet structuré avec une équipe dédiée.
Derrière cette initiative, deux hypothèses s’opposent : est-il un instrument du système pour détourner l’opinion ou un véritable trouble-fête prêt à renverser la table ?
Un homme des médias en quête de pouvoir
Tout comme Zelensky, qui s’est fait connaître en jouant du piano avec une partie du corps inattendue, Hanouna a bâti une part de sa notoriété sur des séquences télévisuelles douteuses, notamment une polémique impliquant un chien et des pratiques plus que discutables. Cette similitude montre l’étrange porosité entre le monde du divertissement et celui du pouvoir, où l’exposition médiatique permet de transformer des « amuseurs » publics en figures politiques influentes.
L’ascension politique d’Hanouna rappelle celle de Zelensky. Médiatique, populaire, proche du peuple, il exploite sa position d’animateur pour façonner une image de défenseur des classes populaires. À travers TPMP, il revendique donner la parole à ceux que les élites ignorent, surfant sur le rejet des médias traditionnels et des politiciens professionnels.
Coluche en 1981, Beppe Grillo en Italie et Zelensky en Ukraine ont tous capitalisé sur leur notoriété médiatique pour incarner l’antisystème. Mais contrairement à ces figures, Hanouna ne s’est jamais ouvertement opposé au pouvoir en place. Il s’en est souvent fait le relais. Sa proximité avec Emmanuel Macron et plusieurs membres du gouvernement est avérée. Gabriel Attal, Marlène Schiappa et Gérald Darmanin ont tous défilé sur son plateau, consolidant une relation ambiguë entre l’animateur et le pouvoir.
Hanouna, outil du système ou véritable dissident ?
L’annonce de sa potentielle candidature intervient alors que la classe politique est en pleine crise de légitimité. L’abstention bat des records, les partis traditionnels sont en ruine et le rejet des élites atteint des sommets. Dans ce contexte, Hanouna peut apparaître comme une alternative capable de capter un électorat désabusé.
Mais qui bénéficie réellement de sa candidature ? Certains voient en lui un rabatteur de voix pour le futur successeur de Macron. En détournant une partie de l’électorat populaire, il pourrait affaiblir les oppositions réelles, notamment Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Une stratégie qui servirait les intérêts du pouvoir, en empêchant une candidature antisystème d’émerger.
D’un autre côté, certains estiment qu’Hanouna pourrait aller jusqu’au bout de la logique populiste et bousculer les élites. Son audience massive lui donne une capacité de mobilisation inédite. Mais un homme du système peut-il vraiment s’en affranchir ? Jusqu’à présent, Hanouna s’est toujours gardé d’attaquer frontalement le pouvoir, préférant orienter ses critiques vers des figures secondaires du paysage politique.
Une candidature pour siphonner les voix du peuple ?
Si Hanouna franchit le cap et officialise sa candidature, son impact sur l’élection de 2027 serait considérable. Il pourrait capter une frange importante de l’électorat populaire, notamment parmi les jeunes et les abstentionnistes. Son ton direct, son humour et son accès permanent aux médias en font un candidat redoutable.
Mais quelle est sa véritable intention ? Veut-il réellement bouleverser l’ordre établi ou simplement canaliser la colère populaire pour mieux la neutraliser ? Son rôle dans les médias montre une constante : donner l’illusion du débat sans jamais remettre en cause les véritables structures du pouvoir.
Hanouna est-il un nouveau Zelensky, propulsé par des forces supérieures pour servir un agenda caché ? Ou un Coluche bis, dont la candidature finira par être avortée sous la pression des élites ? Une chose est certaine : sa montée en puissance est un signal fort de la décomposition du système politique français.
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