Le 26 janvier à 19h, Louis de Condé, Alain Pascal et Franck Layre-Cassou sont les invités de La Grande Émission animée par Mike Borowski en direct sur Géopolitique Profonde.
Louis de Condé (né en 1934) est un ancien militaire français et membre de l’OAS, impliqué dans l’attentat manqué contre le général de Gaulle au Petit-Clamart en 1962. Opposé aux accords d’Évian et à l’indépendance de l’Algérie, il est exilé puis emprisonné après son arrestation. Aujourd’hui, il reste un symbole controversé de la lutte pour l’Algérie française.
Alain Pascal est un journaliste et écrivain français, qui s’intéresse à l’histoire secrète, c’est-à-dire aux rapports entre les sociétés secrètes, les courants ésotériques et les événements historiques et religieux. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet avec récemment « Pour une revision totale de l’histoire ».
Franck Layré-Cassou est un personnage public aux multiples facettes. Passionné d’histoire, il est également reconnu comme un fervent napoléonien, ayant publié des ouvrages sur l’Empereur et son influence persistante dans notre quotidien. Sa carrière politique l’a vu candidat sous la bannière de Reconquête! dans la 11ème circonscription de Paris et est aujourd’hui militant au sein du Rassemblement National.
Le général de Gaulle, personnage emblématique du XXe siècle, divise profondément. Vénéré par certains comme le sauveur de la nation, il est décrié par d’autres comme un traître ayant brisé le destin impérial de la France. L’attentat manqué du Petit-Clamart, le 22 août 1962, traduit cette fracture. Louis de Condé, dernier survivant de cet épisode, incarne cette opposition farouche contre celui qui, à leurs yeux, avait sacrifié l’honneur et la grandeur de la France.
Pourquoi de Gaulle est accusé de trahison
En 1962, le général de Gaulle finalise les accords d’Évian, mettant fin à la guerre d’Algérie. Ce choix consacre l’indépendance d’un territoire considéré comme un prolongement de la métropole. Pour des milliers de Français d’Algérie, des pieds-noirs et des militaires engagés dans le conflit, cette décision constitue une trahison. En abandonnant l’Algérie, de Gaulle, autrefois symbole de résistance, est vu comme le fossoyeur de l’empire colonial français.
Ce ressentiment trouve un écho au sein de l’Organisation Armée Secrète (OAS), un groupe clandestin déterminé à renverser le pouvoir et à maintenir l’Algérie française. La haine envers de Gaulle atteint son paroxysme lorsqu’il promet, contre toute attente, un référendum sur l’autodétermination. Cette décision scelle la rupture avec une partie de l’armée et des élites nationalistes.
Louis de Condé, membre actif de l’OAS, voit en de Gaulle le symbole de la capitulation française face aux pressions internationales. Son engagement est total : il considère l’assassinat du président comme la seule voie pour sauver la France de ce qu’il perçoit comme un abandon définitif de son rang mondial.
La tentative d’assassinat au Petit-Clamart
Le 22 août 1962, l’OAS organise l’un des attentats les plus spectaculaires de l’histoire contemporaine française. À la tête de cette opération, Jean-Marie Bastien-Thiry et 15 autres tireurs, dont Louis de Condé, tendent une embuscade à de Gaulle près du carrefour du Petit-Clamart, en banlieue parisienne. L’objectif est clair : éliminer le général pour provoquer un basculement politique et restaurer une France impériale.
La DS noire transportant de Gaulle et son épouse Yvonne est visée par une pluie de balles. 140 projectiles sont tirés, mais le véhicule, équipé d’un blindage et conduit avec sang-froid par le chauffeur, parvient à échapper à la fusillade. Cet échec marque un coup d’arrêt pour l’OAS. Les tireurs, traqués par les forces de l’ordre, sont arrêtés en quelques mois. Bastien-Thiry sera fusillé en 1963, tandis que Louis de Condé, capturé plus tard, sera d’abord exilé pendant trois ans avant d’être emprisonné en France.
Les conséquences d’une tentative ratée
Si l’attentat avait réussi, la France aurait probablement connu une période de chaos politique. La disparition de de Gaulle aurait ouvert la voie à un coup d’État militaire ou à la prise de pouvoir par les partisans d’une France coloniale et nationaliste. Les dirigeants de l’OAS rêvaient d’une nation où l’Algérie resterait un territoire français, cimentant ainsi la puissance de la France sur la scène internationale.
Cependant, l’échec de cette opération renforce paradoxalement le pouvoir du général de Gaulle. En sortant indemne de cette tentative, il apparaît comme une figure invincible, consolidant son autorité sur une France en pleine mutation. Il impose son agenda politique, notamment la réforme constitutionnelle de 1962 qui institue l’élection présidentielle au suffrage universel direct, renforçant ainsi sa légitimité.
Pour les membres de l’OAS, l’échec du Petit-Clamart signe la fin de leurs espoirs. L’organisation est démantelée, ses membres emprisonnés ou contraints à l’exil. Louis de Condé incarne l’amertume d’une génération qui a vu ses idéaux s’effondrer face à la modernisation de la France.
Et si de Gaulle avait été éliminé ?
La disparition de de Gaulle aurait profondément transformé l’histoire de France. Le pouvoir serait probablement passé aux mains des militaires proches de l’OAS, enclins à maintenir coûte que coûte l’empire colonial. Ce scénario aurait radicalement changé le rôle de la France dans le monde, la plaçant en opposition frontale avec les mouvements indépendantistes et les puissances émergentes.
Au lieu de cela, la vision gaullienne d’une France indépendante mais désengagée de son passé colonial s’est imposée. Bien que critiquée par ses opposants, cette stratégie a permis à la France de jouer un rôle diplomatique unique, tout en intégrant des réformes économiques et institutionnelles majeures.
Conclusion
L’attentat du Petit-Clamart, au-delà de son échec, reste une page fascinante de l’histoire contemporaine française. Il illustre la fracture entre deux visions radicalement opposées de la France : l’une tournée vers un empire colonial et l’autre vers un État moderne, autonome sur la scène internationale. Louis de Condé, dernier survivant de cet événement, est le témoin d’un combat qui continue de nourrir les débats sur l’identité et le destin de la France.
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