« Paix » en Ukraine : l’Europe choisit la guerre !

L’ordre unipolaire s’effondre, trump impose le réalisme, l’Europe s’efface, et la multipolarité redéfinit brutalement les équilibres de puissance mondiaux. L’ordre unipolaire s’effondre, trump impose le réalisme, l’Europe s’efface, et la multipolarité redéfinit brutalement les équilibres de puissance mondiaux.

Le 28 mars à 7h, Marc Gabriel Draghi, Florian Philippot, Gilles Lartigot et Laurent Henninger sont les invités de Nicolas Stoquer, en direct dans La Matinale de Géopolitique Profonde !

Marc Gabriel Draghi est un juriste français spécialisé dans l’histoire du droit. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la question monétaire et l’histoire du capitalisme, dont « Le règne des marchands du temple », « Le grand reset en marche ! » et « La Grande Narration : Vers la mort des Nations ». Il dénonce les dangers du projet du Forum économique mondial, qu’il considère comme une tentative de soumettre l’humanité à une élite mondialiste.

Florian Philippot, tête de liste des Patriotes pour les élections européennes de 2024, est un acteur politique connu pour son engagement en faveur de la souveraineté nationale. Ancien eurodéputé, il a fondé son parti après avoir quitté le Front National. Sa campagne pour les européennes se concentre sur la promotion du Frexit, l’idée d’une sortie de la France de l’Union européenne, qu’il propose de réaliser par référendum.

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Gilles Lartigot est un auteur et conférencier français, reconnu pour son militantisme en faveur d’une consommation alimentaire saine et consciente. Il est particulièrement connu pour son ouvrage “EAT – Chronique d’un fauve dans la jungle alimentaire”, publié en septembre 2013 et “EAT 2 – Des morts et des vivants”, qui est la suite de son premier volume. Il vient aujourd’hui nous présenter son nouvel ouvrage « La jungle alimentaire ».

Laurent Henninger, historien, est chargé d’études à la Revue « Défense Nationale » . Il est membre du comité de rédaction dGuerres et Histoire , et a collaboré au Dictionnaire de stratégie.

L’empire américain vacille sous le poids de sa propre stratégie

L’ordre unipolaire imposé par les États-Unis depuis 1945 s’effondre. Pendant des décennies, Washington a maintenu sa domination mondiale par un réseau de plus de 750 bases militaires, des interventions armées ciblées, et surtout un système global de corruption géopolitique. Loin de bâtir des alliances solides, l’Amérique s’est contentée de fabriquer des obligés, en achetant la fidélité des élites locales. Ce système, fondé sur la peur et la soumission, n’a jamais produit de partenaires réels, mais seulement des vassaux intéressés. La loyauté se mesurait à coups de contrats d’armement, d’aides conditionnées et de promesses illusoires.

Mais cette stratégie a un coût. Et ce coût est devenu insoutenable. L’empire a dilapidé ses ressources dans des guerres interminables, des opérations secrètes et une diplomatie de la menace permanente. Aujourd’hui, même ses propres sénateurs, comme Marco Rubio, reconnaissent l’impasse. L’Amérique n’a plus les moyens de son arrogance. L’Amérique latine, autrefois chasse gardée de Washington, s’émancipe à grande vitesse, tissant de nouveaux liens avec la Chine et la Russie. Le discours de puissance ne fait plus recette. Les peuples ne veulent plus de l’impérialisme bienveillant, cette hypocrisie maquillée en défense de la démocratie.

Ce retournement ne se limite pas à l’Amérique latine. En Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, les nations prennent acte de la décroissance américaine. Le mythe du gendarme du monde s’effondre, remplacé par une Amérique en repli, désorientée, et désormais concurrencée sur tous les fronts. La bascule est en cours : ce monde ne reviendra plus.

Trump, Vance et le retour brutal du réalisme géopolitique

Le basculement stratégique ne vient pas des marges, mais du cœur même du système. Avec Donald Trump, une rupture nette s’est imposée : plus question de se saigner pour des guerres sans fin. Fini l’enlisement militaire en Irak ou en Afghanistan. Place à des interventions ciblées, spectaculaires, mais brèves. La priorité est ailleurs : dans la guerre économique, dans le sabotage industriel, dans le démantèlement des chaînes de valeur dominées par la Chine. Trump ne croit pas à l’universalité des valeurs occidentales. Il croit à la force, au rapport de puissance brut, sans fard ni morale humanitaire.

Avec JD Vance, cette ligne s’approfondit. Le retour aux principes de Westphalie devient central : chaque État, même ennemi, est reconnu comme acteur légitime s’il détient une puissance effective. Peu importe qu’il soit démocratique ou autoritaire, s’il est allié ou non : seul compte son poids dans l’équilibre global. Ce réalisme assumé marque la fin du messianisme américain. L’Amérique ne cherche plus à modeler le monde à son image, mais à préserver ses intérêts, dans un environnement redevenu multipolaire.

Cette nouvelle vision s’impose comme une évidence pour une grande partie de l’opinion publique américaine. La priorité n’est plus l’exportation de la démocratie, mais la protection de la nation. Face à la montée de la Chine, à la résilience russe et à l’instabilité croissante dans les pays alliés, le discours moraliste est abandonné. Seule compte la puissance. Seule compte la capacité de nuisance ou de dissuasion. Le réalisme l’a emporté sur l’idéologie.

L’Europe, sous-empire sans projet, en perte de souveraineté

L’Union européenne n’a pas pris le virage. Elle continue de réciter un logiciel atlantiste dépassé, incapable de penser par elle-même. Sa soumission idéologique à Washington est totale, au point de sacrifier ses intérêts vitaux pour suivre des injonctions stratégiques contraires à sa propre sécurité. La gestion de la crise ukrainienne l’a confirmé : au lieu de jouer le rôle de médiateur, l’Europe a renforcé sa dépendance à l’OTAN, aggravé sa coupure avec la Russie et adopté des sanctions suicidaires.

À la tête de cette faillite stratégique, on retrouve une oligarchie technocratique sans vision, obsédée par les normes, l’économie verte hors sol et la gouvernance hors-sol. Macron incarne à lui seul cette Europe soumise : bavard, arrogant, mais parfaitement aligné sur les intérêts américains. Il n’est que le gauleiter français d’un empire qui ne le considère même plus comme un interlocuteur sérieux. Ursula von der Leyen, Scholz, Michel : tous obéissent sans réfléchir à des logiques décidées ailleurs, sur d’autres continents.

Résultat : l’Europe est désormais géopolitiquement insignifiante. Ni capable d’initiative diplomatique, ni crédible militairement, ni autonome énergétiquement. Elle ne fait plus peur, ne séduit plus, n’influence plus. Elle subit. Pendant que les grandes puissances redessinent les frontières de l’ordre mondial, l’Europe continue de débattre de quotas carbone et de genres administratifs. Elle a choisi la marginalité. Et elle la paiera.

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