L’Europe va droit dans le mur !

L'Europe va dans le mur avec YVES POZZO DI BORGO L'Europe va dans le mur avec YVES POZZO DI BORGO
L’EUROPE VA DROIT DANS LE MUR ! | YVES POZZO DI BORGO | GPTV

Le 6 avril à 9h, Yves Pozzo Di Borgo et Raphaël Besliu sont les invités du Libre Journal de Géopolitique Profonde animé par Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu.

Yves Pozzo di Borgo est un homme politique français. Membre du Sénat de France de 2004 à 2017, il a représenté la ville de Paris pour l’Union Centriste. Il a également été conseiller de Paris et a occupé diverses fonctions au sein du Nouveau Centre et de l’UDI.

Raphaël Besliu est le directeur de publication de Géopolitique Profonde.

Europe en désordre, République en tension : la fragmentation stratégique s’accélère

Alors que la République peine à maintenir sa cohérence judiciaire sur son propre sol, l’Europe s’égare dans des tentatives vaines de redéfinition stratégique. Cette revue de presse expose une double dérive : d’un côté, la perte de repères de l’État français sur le plan juridique et sécuritaire ; de l’autre, l’impasse géopolitique européenne face à la guerre en Ukraine et à l’illusion d’une défense continentale autonome. Ces événements témoignent d’un basculement plus profond : la désintégration silencieuse des piliers de souveraineté et de stabilité, tant nationaux qu’européens.

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La République entre autoritarisme juridique et insécurité quotidienne

La décision du Conseil constitutionnel validant l’exécution provisoire des peines avant même tout appel marque un tournant. La QPC déposée par un élu mahorais n’aura été qu’un prétexte : le Conseil entérine un principe d’exception au cœur des garanties judiciaires. L’appel, ultime rempart démocratique, se voit relativisé au nom de la proportionnalité. Cette mutation silencieuse du droit pénal entérine une logique d’urgence permanente, qui fracture l’équilibre entre autorité de l’État et liberté individuelle.

Pendant ce temps, dans un collège des Hauts-de-Seine, une enseignante est violemment agressée. L’événement n’a rien d’isolé : il illustre le quotidien d’un corps enseignant livré à lui-même, pris en étau entre violences scolaires et injonctions institutionnelles. La République éducative se délite, réduite à gérer des crises à répétition dans l’indifférence du pouvoir central. L’État n’assure plus la sécurité des siens, ni la cohérence de ses propres missions fondamentales.

L’Europe piégée entre guerre prolongée et mirage sécuritaire

Réunis à Paris pour une conférence sur la paix et la sécurité en Ukraine, 31 États européens affichent une unité de façade. En réalité, cette rencontre trahit l’absence de stratégie collective. La proposition de brigades de réassurance franco-britanniques n’est qu’un expédient militaire de court terme. Derrière le symbole, l’impuissance : aucune vision claire de la sortie de guerre, aucune autonomie stratégique réelle.

Ce vide découle d’un échec plus ancien : celui des accords de Minsk, torpillés par les Européens eux-mêmes, incapables d’imposer une solution diplomatique viable. Plutôt que de garantir la paix, l’Union s’est contentée de suivre les logiques atlantistes, abandonnant toute prétention à une diplomatie indépendante. L’Europe n’est pas un acteur de paix, mais un terrain d’influence.

Le rêve brisé d’une Europe puissance

Depuis l’après-guerre, l’Europe tente de bâtir une fédération politique à travers des institutions toujours plus intrusives. Ce projet, fondé sur l’effacement des souverainetés nationales, bute aujourd’hui sur sa contradiction centrale : la défense ne se mutualise pas, elle s’incarne. L’idée d’une armée européenne censée se substituer au parapluie américain n’est qu’un simulacre. Ni stratégie commune, ni cohésion politique, ni volonté populaire : tout fait obstacle à cette ambition artificielle.

Pire encore, le coup de force actuel sur les questions de défense traduit un désespoir structurel. L’Europe tente de forcer une souveraineté militaire qui n’existe pas, alors même que le retrait progressif des États-Unis de l’OTAN rend cette dépendance mortelle. Le continent n’avance pas vers l’autonomie, il dérive vers la vulnérabilité. L’armée européenne restera un mythe, car elle repose sur une architecture institutionnelle qui nie les réalités historiques, culturelles et stratégiques.

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